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Balzac - Le lys dans la Vallée

Publié le 24/11/2012

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Commentaire composé - Balzac, Le lys dans la vallée. Le lys dans la vallée d'Honoré de Balzac raconte l'histoire d'un amour impossible entre Félix de Vandenesse, cadet d'une famille aristocratique, et Mme de Mortsauf, la vertueuse épouse du Comte de Mortsauf, un homme sombre et violent. La demeure des Mortsauf est isolée du reste du monde : le comte se tient à l'écart de toutes les relations de voisinages, le couple vit dans une solitude quasi complète. Alors que les deux amants se cachaient de la vue du comte de Mortsauf, ceux-ci se réfugièrent sur une barque et commence alors une ballade sur l'eau qui est qui portent les deux personnages aux sources du bonheur et de la plénitude. Cette ballade est aussi l'occasion d'une description métaphorique des lieux qui rappelle les émotions ressenties et contenues par les amants. Enfin, nous verrons que cette scène est une scène fondamentale pour les deux amants et pour le lecteur, de par l'expression de sentiments réprimés qu'elle suscite. Cette scène nous peint un décor enchanteur de par sa beauté et son ineffable douceur. C'est un lieu très agréable aux personnages, une sorte de paradis terrestre qui étonne même la comtesse de « pouvoir goûter de si tranquilles plaisirs... « Ce lieu serait alors comme imprégné de félicité et de paix, de magie et il est baigné de lumière : «et les regards eurent de pus éclatants rayons en participant à la lumière si largement versée par le soleil dans la prairie flamboyante «. En outre, c'est un lieu où jaillit la vie et où la joie de vivre est évoquée. Au-delà du simple fait que cet endroit crée un moment de paix et d'apaisement ; cette nature luxuriante exerce une puissance d'attraction sur le narrateur et la comtesse, celui-ci parlant pour elle, les transporte, les hypnotise. Ce paysage déleste, alors propice à la rêverie amoureuse et à la montée en puissance de sens et des désirs ensevelis est un refuge pour ces deux amants, elle serait comme le seuil de déclenchement de l'extase amoureuse, autant chez Félix que chez Mme de Mortsauf. L'euphorie présente au coeur de cette nature va Félix à laisser libre cours à ses sentiments, à ses émotions qui vont de pair avec ceux de la comtesse. Le lieu est comme transfiguré, la métamorphose s'opère grâce à un enchainement de comparaisons qui assimilent la nature au sentiment ressenti par les deux amants ; les éléments du décor rappellent les émotions, les sensations ressenties au coeur de ce qu'on peut appeler leur amour, leur passion : alors que le « calme de la nature « exerce un charme sur eux, l'eau est comparée à leur amour frustré et le balancement de la barque rappelle le flottement des pensées dans l'âme ; l'ardeur de ce qu'ils ressentent est totalement identifiée à l'endroit décrit et empreigne cette nature d'une ambiance romantique. Chaque élément du décor joue le rôle de stimulus sensoriel. On est alors ici dans un vrai hymne à l'amour, puisqu'est célébré ici la beauté des sentiments que ressentent Félix et la comtesse et la passion qui les unis. Le sentiment d'amour fait l'objet d'une transfiguration : sa représentation prend un éclat tout à fait particulier. La beauté de ces sentiments rayonne, irradie tout le paysage décrit comme le montrent les regards qui « eurent de plus éclatants rayons en participant à la lumière si largement versée par le soleil dans la prairie flamboyante «. La fougue de la passion fait jaillir l'image d'un amour unique et noble ; mais aussi inaccessible comme le montre « l'agitation d'un amour plein de désirs contenus «. On peut alors parler de scène fondamentale puisque c'est à ce moment que les deux amants sont au paroxysme de leurs sentiments partagés. En effet, cette ballade est comme initiatique dans le sens où elle laisse toutes les émotions et les ressentis de Félix et Mme de Mortsauf éclater au grand jour, en tout cas en pleine nature. Cette scène est alors au service d'une explosion de sentiments qui ne demandaient qu'à sortir, qu'à être partagés, trop longtemps contenus dans des coeurs qui ont soufferts. Cet endroit est notamment est moment de répit, une pause idyllique pour deux personnages qui ont connus la souffrance et le malheur, cet endroit représenterait une trêve, il serait comme un lieu hors du temps, hors du monde qui leur permettent à tout deux de lâcher prise sur leur vie de souffrances et de « poignants chagrins « et sur la contenance de cet amour qui les brulent de l'intérieur un peu plus chaque jour. En outre, cette scène est d'autant plus fondamentale pour le lecteur puisqu'elle nous dévoile pour la première fois et d'une manière si ardente, l'expression des sentiments ressentis par Henriette, elle qui dans ses paroles et ses lettres pour Félix, a toujours su retenir ses pulsions amoureuses et ses désirs pour le jeune homme si bien qu'il n'en paraissait que des légères marques d'affections, souvent à caractère maternel et qui faisaient contraste avec la fougue de Félix à chaque parole destinée à la comtesse La description de ce lieu permet l'exaltation et la transcription des émotions éprouvées par les deux amants, elle aide le lecteur à comprendre la passion qui uni ces deux êtres. Cette nature au caractère paisible est le reflet de leur amour et de leurs désirs réprimés: les différents éléments de ce coin de nature symbolisent à chaque fois un sentiment, une sensation propre à ce couple. Ce paysage n'est en rien décrit de manière minutieuse mais, comme le dit Balzac, « dans son ensemble «, c'est-à-dire la description d'un endroit qui aux sources même du bonheur ; offrant une trêve aux deux amants ayant trop connus les souffrances de la vie, et où le temps est comme suspendu, le lieu comme imaginaire.

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