Devoir de Philosophie

La barbarie est elle accidentelle dans l'histoire humaine ?

Publié le 12/01/2010

Extrait du document

histoire

La notion de barbarie est plus forte que celle de violence, elle renvoie à la notion de cruauté et semble connoter l'idée d'inhumanité : une pratique barbare désigne en se sens un acte qui ne serait pas digne de l'homme, qui serait contraire à des valeurs partagées par le genre humain. Il n'en reste pas moins que de nombreux faits historiques, mettant en oeuvre des pratiques telles que la torture ou le génocide, sont qualifiées de barbares. Si ces pratiques sont contraires aux valeurs qui fondent les rapports entre les hommes, il semble qu'elles ne puissent être pensées que comme accidentelles : c'est-à-dire qu'elles seraient le résultat d'intentions qui ne viseraient pas la cruauté pour elle-même, mais qui produiraient une sorte d'emballement aboutissant à la conduite barbare.

histoire

« Claude Lévi-Strauss tente de montrer dans ce texte que la notion de « sauvage » qu'on oppose traditionnellement àcelle d'« homme civilisé », n'est qu'un mythe.

Certes, ce terme, qui dérive du latin silva, signifie au sensétymologique « qui vient de la forêt », et évoque le genre de vie animale, comme dans l'expression « bête sauvage», par opposition à la vie de l'homme dans des sociétés organisées par la culture.Mais le mot « sauvage » fait l'objet d'un emploi révélateur qui ne concerne ni la vie animale ni même celle despremiers hommes préhistoriques.

Il est utilisé en tant qu'il porte en lui un jugement de valeur péjoratif que l'onretrouve également dans le mot « barbare ».Ce dernier terme a pour origine probable, selon Lévi-Strauss, la désignation du chant inarticulé des oiseaux, paropposition au langage humain.

Mais ni le mot «sauvage», ni le mot «barbare» ne se réduisent à qualifier la nature parrapport à la culture.

Lorsque nous traitons tel ou tel peuple de « sauvage », lorsque nous qualifions ses coutumes etses rites d'« habitudes de sauvages », nous faisons certes comme si nous le rejetions hors de la culture, dans un «pur état de nature ».Mais, en réalité, le sauvage « pur » n'existe pas, car tout homme est toujours d'emblée inscrit dans une culturedéterminée.

Par ces expressions, nous voulons signifier en réalité que nous rejetons la culture de l'autre, comme sielle n'était pas digne d'être une manifestation culturelle de l'homme, et devait être abaissée au rang de grossièrenature.Ainsi, c'est comme si on refusait d'admettre le fait même de la diversité culturelle, affirmant implicitement ououvertement que seule la culture à laquelle nous appartenons est vraie, « normale », modèle et expression de lanorme, donc supérieure.Lévi-Strauss précise, à la suite de cet extrait, que le véritable «barbare» est celui qui applique à l'autre cequalificatif, et se montre ainsi incapable d'accepter la diversité culturelle et la relativité de sa propre culture.

Ce à quoi s'oppose cet extrait: L'expression « c'est un sauvage » cache donc en réalité, selon Lévi-Strauss, une forme plus ou moins déguisée deracisme, de peur et de refus de la différence culturelle.C'est dans son texte Race et histoire que Lévi-Strauss développera ces analyses pour montrer que ce refus a habitéle mouvement du colonialisme européen depuis le XVe siècle et lui a même apporté ses plus puissants alibis.C'est, en effet, en raison même de ce rejet que l'on proclamait la nécessité, par la colonisation, de « civiliser lessauvages ».

C'était en réalité un prétexte, nous dit-il, pour détruire les formes de civilisation qui ne correspondaientpas aux normes et aux idéaux de celle de l'Occident.Mais le texte de Lévi-Strauss s'oppose aussi à une certaine manière de concevoir le travail de l'ethnologue,manièrequi prédominait au début du siècle.

Il s'agissait alors de traiter les « cultures primitives », celles par exemple destribus d'Amazonie, comme des sous-cultures ayant manqué leur phase de développement.En montrant qu'il existe une « pensée sauvage » aussi riche et complexe que celles qui animent la culture del'Occident, Lévi-Strauss a tenté de renouveler le travail de l'ethnologue en le débarrassant de tout ce que sous-entendait de péjoratif l'idée même de « sauvage ».C'est pourquoi il écrit, à propos de l'idée occidentale selon laquelle les cultures «primitives» sont inertes etstationnaires : «Chaque fois que nous sommes portés à qualifier une culture humaine d'inerte [...] nous devons doncnous demander si cet immobilisme apparent ne résulte pas de [notre] ignorance.

» 2° La barbarie ne peut être ancrée nécessairement dans l'homme ni dans le cours de l'histoire Dans la perspective kantienne, l'homme se caractérise par sa raisonlui dictant la loi morale universelle/ Le mal radical, consistant à faire le malpour le mal, est difficilement pensable dans la mesure où le crime commisserait alors inutile : l'homme qui commet un crime ou s'adonne à la violencedétourne la loi morale en visant son intérêt propre, et le mal n'est pas alorsce qui est visé en soi.

L'histoire humaine est bien le théâtre de violences quipeuvent même paraître utiles dans la mesure où elles peuvent déboucher surun progrès, mais le cours même de l'histoire montre qu'elle tend vers unemoralité plus grande des actions et des rapports entre les hommes.

En cesens, toute barbarie est le signe que l'homme et bien capable de perversité,mais elle ne peut être considérée comme nécessaire, c'est-à-dire pouvantêtre ramenée à une tendance naturelle de l'homme où à une propriété ducours de l'histoire.

3° C'est le caractère accidentel de la barbarie qui la rend dangereuse et appelle à la vigilance Dire que la barbarie est accidentelle au sens où elle ne serait pas visée en elle-même, et où elle pourrait ne pas avoir lieu, n'enlève rien au fait de saprésence dans l'histoire.

Selon l'analyse menée par Hannah Arendt du. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles