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Baudelaire (1821-1867): Parfum exotique

Publié le 28/07/2010

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Extrait du recueil Les fleurs du Mal (1840), Parfum exotique est le premier poème de la partie Spleen et idéal, consacré à l’Amour, la Beauté et l’Art. Inspiré de sa maîtresse Jeanne Duval avec laquelle il eut une relation orageuse et passionnée, ce sonnet établit la correspondance entre son parfum et l’Idéal      I- Le parfum      A- Le titre du poème significatif  -La poésie de Baudelaire prend sa source dans des choses concrètes, sa voie d’accès à l’Idéal. Ici le point de départ est une odeur : le parfum est un frôlement de l’être insaisissable( témoigne de son désir d’ailleurs (exotisme)  L’idéal est l’antithèse de la réalité      B- Le contexte de la rêverie ( un moment privilégié  -Un soir chaud d’automne au crépuscule ( invitation à la paix et à la mélancolie de la saison  -La chaleur est une constante du paradis Baudelairien qui revient plusieurs fois dans le sonnet : « sein chaleureux « «un soir chaud d’automne « ( chaleur protectrice et vision d’une terre ensoleillée  - Simultanéité des sensations et de l’image de bonheur qui en découle exprimé par le « Quand… «  -Rythme ample et régulier avec les enjambements ( continuité( harmonie et bonheur      C- Le thème du parfum  -Le parfum scande le poème: tout tourne autour du parfum : « Je respire ton odeur ««Guidé par ton odeur ««le parfum des tamariniers « ( transposition de l’odeur de la femme à l’odeur des arbres  -Baudelaire est dans un état de passivité et de réceptivité : « les deux yeux fermés «. Passivité marqué par le participe passé passif « guidé «( c’est la femme qui agit  - Représentation de la sensualité de la femme, antidote du spleen et de l’ennui : « sein chaleureux «    II- Synesthésie      A- Un paysage maritime imprécis  -Imprécis car sinon devient réel donc insatisfaisant. Le paysage maritime est très vague et très étendue, sans limites, permettant la rêverie de se développer.  - Thème de la mer car elle apporte l’apaisement  - Transposition directe de l’odeur vers l’image : « Je respire…je vois «  - Les contours du paysage se précise par l’île( cadre paradisiaque  -L’immobilité du Soleil est complété par l’invitation au départ : présence d’un port, mâts, voiles  ( Paysage flou qui incite au départ )      B- Caractéristiques de ce paysage  - Récurrence des idées de bonheur : « rivages heureux « « fruits savoureux «  -Lumière, nonchalance, calme et chaleur en sont les caractéristiques principales  - Les sonorités voilés en : « charmant, franchise… « ( marque le rêve  -Egalement sonorité claire et puissante avec des rimes riches :[i] lié au paysages de bonheur et de calme (cf dernier tercet)  - Fusion harmonieuse de l’odorat (parfum), de la vue ( vert), ouïe (chant), et le goût (fruits savoureux )  - Sensation de correspondance est également reprise dans les paronymes : marine, tamarinier, narine  -Allitérations en liquide [l] et [m] ( Mer  ( les perceptions et les mots se confondent ( Harmonie )      C- Les habitants de l’île  -N’apparaissent que dans des formes indéterminées : « des hommes…des femmes «  - Les hommes caractérisé par leur beauté et leur force et les femmes par leur sincérité (antiphrase de Jeanne Duval)  - Paradis terrestre avec des êtres qui vivent une existence primitive et naturelle  ( Antithèse du monde réel : L’homme ne souffre ici d’aucun mal physique ni moral    III- L’idéal Baudelairien      A- Le thème de l’ailleurs  - exotisme ( monde paradisiaque comme le sont les îles  - recherche de l’insolite avec des arbres différents, des femmes étonnantes « des femmes dont l’œil par sa franchise étonne «  -Thème de l’ailleurs symbolisé par le port ( départ )      B- Un paradis heureux et plein de lumières  - Image lumineuse et heureuse  -Total osmose entre l’âme du poète et le paysage : « le parfum […] m’enfle la narine, se mêle dans mon âme «  - richesse et fécondité de la vie « la nature donne… «      C- Plénitude de l’être  -Aucune coupure, aucun déchirement dans le sonnet : rythme ample, régulier  - Image de la luxuriance et de la profusion : « un port rempli de voiles et de mâts « accentué par les pluriels (prédominance des pluriels dans le poème)  - Atmosphère onirique : image de paix et de bonheur avec des sonorités claires atténués par des sonorités nasales, voilées, sourdes.    Conclusion : Le poète doit fermer les yeux pour quitter le monde réel et pour que le souvenir et le rêve se confondent. Dans ce poème c’est la femme qui permet l’idéal ( idée de la femme médiatrice. La poésie est transcription en image des impressions premières et cherche à retranscrire les mystères d’un monde surprenant.

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