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Baudelaire: le poète maudit

Publié le 09/04/2013

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baudelaire
Si Baudelaire a espéré en la révolution de 1848, y a même participé avec une solidarité étroite vis-à-vis des révoltés, il se détourne de la politique assez vite pour s'enfermer dans un passéisme idéologique qui nie l'idée de progrès. Sa révolte individualiste apparaît dans son dandysme. La femme cristallise, dans l'oeuvre de Baudelaire, les émotions, les répulsions et les angoisses. Quand elle masque sa nature de chair « abominable « par des artifices séducteurs (parfum, bijoux, maquillage}, elle devient alors une image admirable de sensualité et de mystère.

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« Le poète maudit E n 1857 paraît enfin le recueil des Fleurs du mal.

Très vite, l' œuvre est condamnée pour immo­ ralité et expurgée de plusieurs textes.

Il se hâte de les remplacer et d'en ajouter d'autres et en publie une se­ conde édition en 1861.

Affecté néan­ moins par son échec, le poète, sous l'emprise de l'opium et du haschich, s'enfonce dans la maladie.

Criblé de dettes, il est contraint à produire et met ses espoirs dans une tournée de conférences en Belgique.

Il y mène une existence triste et mélancolique tout en persistant néanmoins à écrire quelques Poèmes en prose qui seront publiés à titre posthume en 1869.

Mais, en mars 1866, il est frappé d'un grave malaise.

Aphasique et à demi paralysé, figé dans la pose de celui qui « regarde passer les têtes de mort », il restera ainsi jusqu'à sa mort, le 31 août 1867.

Extrait du poème de Baudelaire intitulé Spleen (Fleurs du mal), avec ses corrections pour le bon à tirer Modernité de la poétique baudelairienne Caricature de Baudelaire dans les « fleurs du mal » D omantique par tem­ •'-Pérament, Baude­ laire est aussi impres­ sionné par le bien-fondé des valeurs du Parnasse (mépris de la confidence, de la morale, perfection du style, rigueur, travail).

Mais, bien trop original, il dépasse les Parnassiens et aborde déjà aux rives du symbolisme, ouvrant des voies nouvelles aux poètes.

Le sujet de sa poésie est l'homme mo­ derne, vivant dans la NOTES DE L'ÉDITEUR Sartre, en une synthèse éclairante, offre une tentative séduisante d'explication de l'itinéraire baudelairien : «Cette vie misérable qui nous paraissait aller à vau-l'eau, nous comprenons à présent qu'il l'a tissée avec soin.

C'est lui qui a fait en sorte qu'elle ne fût qu'une survie, c'est lui qui l'a encombrée au départ de ce bric-à­ brac volumineux : négresse, dettes, vérole, conseil de famille qui le gênera jusqu'au bout et jusqu'au bout l'obligera à s'en aller à reculons vers l'avenir, c'est lui qui a inventé ces belles femmes calmes qui traversent ses années d'ennui.

( ...

)C'est lui qui a soigneusement délimité son existence en décidant de traîner ses misères dans une grande ville, en refusant tous les dépaysements réels pour mieux poursuivre dans sa chambre les évasions imaginaires.

( ...

)Son histoire est celle d'une très lente et très douloureuse décomposition ( ...

) et les circonstances quasi abstraites de ville, attiré à la fois ou tour à tour par le Bien et par le Mal, mordu par le re­ mords quand il tombe, mais soutenu, toujours, par une aspiration vers le Beau, l'idéal, qui est comme le véri­ table fondement de son être.

Par les correspondances entre les di­ vers éléments de la nature qui révè­ lent des harmonies rassurantes entre plusieurs sens esthétiques, il crée des images poétiques fermes dans sa conscience, alors que son existence vacille.

Il pense ainsi de nouveaux rapports entre l'émotion et le lan­ gage.

La fonction moderne de la poé­ sie est de faire « se correspondre » tout ce qui est séparé, éloigné à priori.

C'est cette certitude poétique qui lui permet de résister au spleen après y avoir sombré.

Le spleen est cette prise de conscience de la malé­ diction éternelle de la nature et de l'homme, ce chaos de tout l'être au­ quel seules les correspondances peu­ vent donner un sens nouveau.

Baudelaire lègue ainsi à ses succes­ seurs symbolistes et surréalistes l'in­ tuition moderne fon­ damentale d'une unité harmonieuse de l'être enfouie dans notre imaginaire.

Caricature de Durandeau intitulée «Les Nuits de monsieur Baudelaire » l'expérience lui ont permis de témoigner avec un éclat inégalable de cette vérité : le choix libre que l'homme fait de soi-même s'identifie absolument avec ce qu'on appelle sa destinée.

» Jean-Paul Sartre, Baudelaire, Gallimard, 1963.

Ainsi, par sa propre expérience, le poète a ' voulu retranscrire la tragédie de l'être humain.

') 1 Jeanne Duval par Charles Baudelaire/ coll.

Viollet 2 Charles Baudelaire par Gustave Courbet/ Giraudon 3, 5, 6, 7 coll.

Viollet 4 Charles Baudelaire par lui-même/ coll.

Viollet BAUDELAIRE 01. »

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