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Baudelaire face à la morale bourgeoise de la fin du 19eme siècle

Publié le 12/09/2011

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baudelaire

« Peut-être quand déchante Quelque pauvre mari, Méchante, De loin tu lui souris. Dans sa douleur amère, Quand au gendre béni La mère Livre la clef du nid, Le pied dans sa pantoufle, Voilà l'époux tout prêt Qui souffle Le bougeoir indiscret. Au pudique hyménée La vierge qui se croit Menée, Grelotte en son lit froid, Mais monsieur tout en flamme Commence à rudoyer Madame, Qui commence à crier. " Ouf ! dit-il, je travaille, Ma bonne, et ne fais rien Qui vaille; Tu ne te tiens pas bien.[...] « Il a insisté sur le dernier vers : « Tu ne te tiens pas bien «. Il a déclaré que l'on ne pouvait trouver un vers semblable à celui-ci dans les Fleurs du Mal. Il a rappelé que le ministères public repprochait notamment le poème Les Bijoux où la nudité choque. Or, il a encore cité des passages empruntés à Alfred de Musset et notamment aux pièces Rolla et Portitia, passages où la nudité était bien présente et pourtant qui n'avait jamais été accusés d'avoir outrager la morale publique ou religieuse. Il a lu également des lignes écrites par Béranger, poète populaire, que j'ai également trouvées dans un exemplaire de la Grand'Mère dans ma bibliothèque et décidé de réécrire : « Combien je regrette Mon bras si dodu, Ma jambe bien faite, Et le temps perdu ! Quoi ! Maman, vous n'étiez pas sage ? - Non vraiment ; et de mes appas Seule à quinze ans j'appris l'usage, Car la nuit je ne dormais pas. Maman, vous aviez le cœur tendre ? - Oui, si tendre, qu'à dix-sept ans, Lindor ne se fit pas attendre, Et qu'il n'attendit pas longtemps. Maman, Lindor savait donc plaire ? - Oui, seul il me plut quatre mois ; Mais bientôt j'estimai Valère, Et fis deux heureux à la fois. Quoi ! maman, deux amants ensemble ! - Oui, mais chacun d'eux me trompa. Plus fine alors qu'il ne vous semble, J'épousai votre grand-papa. Maman, que lui dit la famille ? - Rien, mais un mari plus sensé Eût pu connaître à la coquille que l'œuf était déja cassé. Bien tard, maman, vous fûtes veuve ? - Oui ; mais, grâces à ma gaîté, Si l'église n'était plus neuve, Le saint n'en fut pas moins fêté. Comme vous, maman, faut-il faire ? - Eh ! mes petits-enfants, pourquoi, Quand j'ai fait comme ma grand'mère, Ne feriez-vous pas comme moi ? «

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« conséquent cette dernière perd tout pouvoir.

Las de cette réflexion je replongeai dans mon livre.Reproduction du dessin de la constitution situé à l’origine à coté du texte : Je viens de trouver une preuve incontestable de ce que j’avançais dans ce carnet le 25 janvier 57 : il s’agit d’unelettre écrite par un sous- préfet.

C’est mon ami, secrétaire de ce représentant de l’état, qui me l’a fournie.

Nonseulement le régime, par sa manière de fonctionner, est autoritaire, mais la seule trace de démocratie (le suffrageuniversel) est entravée : nous sommes, secrètement, obligés de voter pour les candidats appelés « officiels ».

C’estpour cela que j’ai décidé d’ajouter cette petite flèche rouge dans mon organigramme car elle a, selon moi, une réelleimportance.

C’est avec une extrême joie et à la fois un grand dégout que je vais dormir cette nuit.Extrait de la lettre (glissée dans le carnet) du sous-préfet de Fougères aux maires de son arrondissement, 1859 : Monsieur le Maire, le scrutin s’ouvre demain.

J’ai l’honneur de vous rappeler que vous devez l’ouvrir après la premièremesse ; que vous avez sur le bureau un certain nombre de bulletins portant le nom de Dalmas (candidat officiel) etpas d’autres ; qu’il est important que des personnes intelligentes et sûres, munies de bulletins portant le nom deDalmas, occupent les abords de la mairie et protègent les électeurs si bien intentionnés de votre commune contrel’erreur et le mensonge… Trois candidats sont en présence : M.

de Dalmas, secrétaire sous-chef de cabinet del’Empereur, candidat du gouvernement ; M.

Le Belsem de Champsavin ; M.

Dréo, gendre de Garnier-Pagès, fondateurde la République de 1848… M.

de Dalmas représente le principe du dévouement au gouvernement, à l’autorité, àl’ordre, et peut seul, par sa position, favoriser le développement des nombreux intérêts de l’arrondissement.

M.

Dréoreprésente la République, le socialisme, la misère ! Entre ces deux candidatures opposées, la candidature del’honorable M.

Le Belsem doit s’effacer devant les intérêts de l’ordre et de la société menacée.

Faites voter enmasse, M.

Le Maire ; pour M.

de Dalmas, candidat du gouvernement, et, par votre conduite éclairée et patriotique,vous servirez à la fois le gouvernement de l’Empereur et l’intérêt général du pays. 2) Religion 12 Octobre 1852J’ai reçu aujourd’hui une lettre de mon cousin résidant à Bordeaux.

Je dois avouer que j’ai été véritablement surprispar les propos tenus par notre chef d’Etat qu’il m’a rapportés.

Il entend s’appuyer sur la religion, certes, mais dansce cas où va le droit de culte pour laquelle nos aïeuls se sont battus en 1789 et dont nous avons hérité.Franchement, j’ai peur pour mes libertés individuelles, je suis dans le doute et ne sais quoi penser…Extrait de la lettre datée du 9 octobre, trouvée dans le carnet.Mon cher cousin,« Je veux conquérir à la religion, à la morale, à l’aisance, cette partie encore si nombreuse de la population qui, aumilieu d’un pays de foi et de croyance, connaît à peine les préceptes du Christ ; qui au sein de la terre la plus fertiledu monde, peut à peine jouir de ses produits de première nécessité.

Nous avons d’immenses territoires incultes àdéfricher, des routes à ouvrir, des ports à creuser, des rivières à rendre navigables, des canaux à terminer, notreréseau de chemin de fers à compléter.

Nous avons, en face de Marseille, un vaste royaume à assimiler à la France.Nous avons tous nos grands ports de l’Ouest à rapprocher du continent américain parla rapidité de sescommunications qui nous manquent encore.

Nous avons partout enfin des ruines à relever, de faux dieux à abattre,des vérités à faire triompher.

»Voici les propos qu’a tenus M.

Louis Napoléon Bonaparte devant mes collègues et moi au tribunal de commerce deBordeaux.

J’ai pensé que ce discours pouvait certainement t’intéresser étant donné que tu travaille surl’historiographie…7 Février 1856« Sœur Rosalie Rendu est morte ! » voici ce que m’a dit d’un air désespéré une femme en compagnie de sesnombreux enfants alors que je flânais tranquillement dans les alentours du Jardin des Plantes.

Jamais je n’ai vu tantde monde s’empresser pour assister aux obsèques de celle qui fut leur bienfaitrice.

Tous s’entassaient devant leparvis de la petite église de Saint-Médard afin de se rapprocher toujours plus de la sœur disparue : la rueMouffetard était sur le point d’exploser.

Néanmoins, pas un bruit ne venait troubler les Ave Maria, les Sanctus etautres Kyrie qui résonnaient sur toute la longueur de la nef.

Il m’est impossible de décrire l’émotion de cesaristocrates et de ces misérables.

Pas un ne manqua de suivre à pied la dépouille jusqu’au cimetière Montparnasseoù, le cœur serré, ils l’enterrèrent. De retour chez moi, j’ai réfléchi à cet évènement, c’est alors que je me suis rendu compte que la religion estvraiment très présente dans la société d’aujourd’hui.

Outre son rôle caritatif (comme le montre l’empressementpopulaire de ce matin), les ordres religieux tiennent aussi un rôle politique.

Dois-je en effet rappeler que desecclésiastiques siègent au Sénat impérial (par exemple M.

Eugène de Mazenod, évêque de Marseille) et que leconcordat de 1801, ré instituant l’investiture canonique des évêques par le pape, est toujours en place ? N’oublionspas aussi la prédominance de l’Eglise dans le système éducatif : les élèves catholiques d’établissement publicsdoivent absolument participer à la messe tous les dimanches, et je ne parle pas de l’enseignement libre.

Il est aussivrai que la loi Falloux, promulguée depuis la Seconde République, qui instaure une « éducation morale et religieuse »et qui laisse quatre sièges pour les représentants du culte catholique au conseil supérieur de l’instruction publique,reste toujours en vigueur et est même appliquée très sévèrement.

Rappelons également que le décret du 31 janvier1852 reconnait l’existence légale des congrégations et des communautés religieuses de femmes se consacrant àl'éducation de la jeunesse et au soulagement des malades pauvres.

De plus de nombreuses maisons de redressementsont tenues (ou dirigées) par des ecclésiastiques comme celle de l’abbé Fissiaux ou du père Lataste. J’ai ressorti à ce titre mon vieux journal La Patrie du jeudi 5 mai 1853 dont voici un extrait : « Dimanche dernier, le. »

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