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Baudelaire, les Fenêtres .

Publié le 07/05/2013

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Baudelaire, les Fenêtres . Les poèmes en prose du Spleen de Paris assurent la continuité thématique des Fleurs du Mal et développent la poétique de la ville qui affleurait dans « les Tableaux parisiens «. Dans ce recueil aux allures de confession, le poète en proie à l'ennui, à la solitude et à l'incompréhension, s'improvise « voyeur de la capitale « et chante Paris et son quotidien comme un espace fascinant où apparaît parfois, le temps d'une rêverie spirituelle, la promesse d'un ailleurs plein de vie et de puissance créatrice. Les Fenêtres de Charles Baudelaire Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant. Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément. Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même. Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? « Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? Source : Baudelaire (Charles), le Spleen de Paris, 1869. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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