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Baudelaire: A une passante (commentaire)

Publié le 11/01/2012

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baudelaire

Comment Baudelaire rend-il original le thème conventionnel de la rencontre ?

Rencontre placée sous le signe du hasard, la femme paraît irréelle  -> reconstruction de son couple avec sa mère.

I-                    Le cadre révèle le bouleversement de la rencontre.

 

1)      Le poète face à lui-même et à la rue

2)      Le poète face à la femme

3)      Le poète face à lui-même et à son sonnet

 

II-                  L’ambivalence de la passante inspiratrice

 

1)      L’élégance ambigüe

2)      La séduction envoûtante

3)      L’allégorie de l’Idéal/ l’Inspiration/du Beau

 

III-                La dualité de l’inspiration

 

1)      Importance de l’ivresse et de la solitude

2)      L’expression de l’ici et de l’ailleurs

3)      La femme nécessaire à la création poétique et inaccessible

 

Rencontre chez les poètes de la Pléiade : Du Bellay, Ronsard

Rencontres dans les romans : XVII  -> Mme de La Fayette, La princesse de Clèves

                                                           XVIII -> Abbé Prévost, Manon Lescaut

                                                           XIX -> Stendhal, Le Rouge et le Noir

         Fabrice-Clélice, La chartreuse de Parme

         Flaubert, L’éducation sentimentale

                                                           XX -> Radiguet, Le bal du conte d’orgel

                                                                       André Breton, Nadja

baudelaire

« Le poète nous présente un tableau parisien, mais ce décor n’est pas réaliste.

Tout est décrit autour dela perception du locuteur (« autour de moi »).

Le poète commence son sonnet par une métonymie, la rue, quicontient aussi une personnification.

Le vers commence par le sujet la rue et se termine par le verbe intransitif‘hurler’.

Le sujet et le verbe séparé sont réunis par les mêmes phonèmes.

L’adjectif ‘assourdissante’ se rapporte aupoète et au narrataire grâce à l’hypallage, ainsi au centre du vers se trouve ‘moi’ qui est relié par le phonème [ou]à l’adjectif ‘assourdissante’.

Dès l’incipit, le poète se place au centre du tableau, dans une rue introduite par ledéterminant ‘la’ qui peut se rapporter à n’importe quelle rue.

On peut ajouter que ce vers comporte des allitérationsen ‘r’ et des assonances en [µ] et [w] qui dans ce contexte précis imite l’atmosphère sonore et agressif de la rue ;l’effet est amplifié par un double hiatus qui rend la phrase difficile à articuler et qui renforce le caractère hostile dela ville. Dès le second vers, le rythme change pour mettre en valeur la passante et le locuteur veut fairepartager au lecteur cette vision éblouissante et fulgurante.

Le rythme des vers 2, 3 et 4 est fondé sur unallongement très régulier qui semble épouser les pas de la passante vers le narrateur en introduisant une suspensiondramatique.

En effet le pote fait précéder l’arrivée du mot femme par une énumération de quatre adjectifs ; et dèsle second vers, les deux hémistiches sont réunis comme pour nous suggérer de prononcer cette énumération d’unseul tenant.

Les vers 3 et 4 prolongent cet effet d’allongement par l’enjambement des vers deux vers ; etproduisent alors un effet de balancement qui imite la démarche très étudiée de la femme.

Tout est harmonie.

Cetteorganisation syntaxique évoque le va-et-vient régulier accordé aux pas de la passante et au mouvement de sonbras guidant les ondulations de la robe.

Le mouvement semble s’immobiliser au vers cinq par la comparaison avecune statue ; un arrêt sur image qui représente un tableau mental que le locuteur enfermera en lui après ladisparition de la passante.

Le poète dévisage la femme, subjugué par cette apparition qui le paralyse.

Cettefascination est évoqué par le verbe ‘boire’ qui employé au sens figuré signifie ‘regarder avec avidité’.

Le locuteur estdonc absorbé par cette apparition. Ce choc esthétique de la rencontre est bien noté par la structure bouleversé de ce sonnet, nousnotons que les rimes des deux quatrains sont différentes.

Le thème que le poète étudie déborde sur le premiertercet, au lieu de s’interrompre à la rupture conventionnel quatrain/tercet.

De surcroit, de nombreux enjambementspoursuivent cette dérégulation de la forme poétique de ce sonnet.

La forme bouleversée du sonnet fait écho aubouleversement du poète et traduit esthétiquement le profond trouble lié à la rencontre.

Cette structure oùquatrains et tercets ne sont pas séparés, réunit les deux parties du sonnet.

Le mot nuit exprime la déception de laperte, de la disparition de la passante, le retour brutal au réel, après le rêve.

La ponctuation expressive du vers 9,après ‘l’éclair’ les points de suspension marque une ellipse qui suggère que le choc esthétique et émotionnel a étéprofond ; cette ponctuation réveille l’imagination du lecteur. Cette beauté est à la fois fugitive et immobile.

Les vers deux et cinq, présentent la passante ensuggérant la progression de la vision qui semble se rapprocher (simple silhouette puis se détail).

Le vers cinqcorrespond une immobilisation de la vision avec la ‘jambe de statue’.

Le rythme des vers s’allonge en semblantépouser les pas de la passante.

Le locuteur introduit une suspension dramatique.

Le mouvement semble s’immobiliserau vers cinq par la comparaison, un arrêt sur image qualifiée de noble au vers cinq ; la tenue de cette passante estcelle d’une bourgeoise parisienne tel que nous le révèle Constantin Guys dans ses croquis.

Elle porte une robe qu’ilfaut soulever pour éviter que l’ourlet orné d’un feston ne traine par terre.

Cette élégance est empreinte de mystère,la femme apparaît en grand deuil, habillée de noir couleur de tristesse et de somptuosité.

Cette ambiguïté se révèledans l’allure élancé et mince dans son corps sculptural, jambe agile comparée à une statue.

Cette femme représentel’ambivalence entre le deuil et la beauté, elle représente à la fois la mort et l’amour. Cette femme apparaît comme fascinante par son regard.

Et la rencontre est présenté par un chocesthétique, par la réunion de ‘une femme’ et de pronom personnel ‘moi’.

L’envoûtement est suggéré par lasuspension de la phrase marquée par la comparaison ‘crispé comme un extravagant’.

Le poète est fasciné,transporté par un autre monde.

Le regard de la femme devient un ‘ciel livide où germe l’ouragan’.

Dans lespropositions relatives, les verbes sont employés au présent ; la réunion de ‘fasciner’ et ‘tuer’ place la rencontre sousle signe de l’amour et de la mort.

Le verbe ‘tuer’ était déjà suggéré par la rime ‘majestueuse/fastueuse’.

Le poètetombe ainsi sous le charme avec une sorte de terreur sacrée devant une divinité aux pouvoirs quelques peumaléfiques, comme le suggère l’oxymoron ‘plaisir qui tue’. En fait cette image ambivalente mise en valeur par les oxymorons est à relier à la conception d’un amouridéalisé par la distance et donc nécessairement douloureuse.

Cette femme devient une muse, l’allégorie de la poésie.Nous pouvons noter qu’à la silhouette majestueuse de la femme se superpose celle d’un être plongé dans le spleen,crispé qui devient halluciné grâce à cette fusion.

Dans l’albatros, le poète se décrit comme différent suivant unautre cheminement.

Il va ailleurs, il extravague, et la passante lui apparait comme une vision surnaturel.

Larencontre est ainsi théâtralisée.

La femme idéale est assimilée à une divinité liée à un extravagant, un fou qui vatoutefois se nourrir de cette vision comme le révèle l’emploie métaphorique du verbe ‘boire’.

Le caractère mystiquede la vision est mise en valeur par l’image de « l’éclair » renforcée par l’antithèse de la ‘nuit’ et les points desuspension séparant les deux mots, théâtralisent cette vision et nous font partager l’intense émotion ressentit parle locuteur qui semble renaître de cette vision.

Cette idéal de beauté s’oppose à la laideur et à la médiocrité danslaquelle il était plongé dans le premier vers.

Les deux pronoms ‘moi’ s’opposent dans le poème : l’un plongé dans le. »

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