Baudelaire - Le romantisme
Publié le 04/01/2013
Extrait du document
«
liés à l'angoisse la plus morbide ( La Cloche f êlée , les divers Spleen , la premi ère partie de
Chant d'automne ).
Edgar Poe et Baudelaire :
On peut distinguer trois types de motivations à l’origine du projet de Charles Baudelaire de
traduire les œuvres d’Edgar Allan Poe.
-L’enthousiasme : La première lecture des nouvelles de Poe a provoqué en Baudelaire un choc
extraordinaire.
Cet enthousiasme est d’ordre esthétique et personnel.
Baudelaire a
découvert chez Poe un genre de beauté bizarre qui lui plait énormément : en mars 1854
il écrivit à sa mère, à qui il envoyait un volume de poésie de Poe (non traduites).
Baudelaire a ressenti entre l’oeuvre de Poe et sa propre poésie une affinité profonde :
Baudelaire lui-même insista fréquemment sur ce phénomène de fraternité artistique, en
mettant en avant ce qu’il appelle leur ressemblance, par exemple dans son « Avis du
traducteur » de 1864.
L’enthousiasme que Baudelaire éprouvait pour l’œuvre de Poe
s’est accompagné d’un mouvement de sympathie pour l’auteur.
Baudelaire manifesta
en effet une profonde empathie pour le personnage de Poe.
Poe est décrit dans cette
notice comme un homme malheureux, alcoolique et solitaire, et Baudelaire semble
avoir été très touché par cette vie difficile qu’il racontera à son tour dans son premier
article sur Poe.
Cette empathie provient sans doute du sentiment de ressemblance, de
fraternité qu’éprouvait Baudelaire envers Poe : les difficultés matérielles et morales de
l’auteur d’une œuvre dont il se sentait très proche lui renvoyaient l’image de ses
propres difficultés quotidiennes.
-Mais ce procédé nous semble pouvoir être interprété d’une toute autre façon.
Nous y voyons le
signe d’un recul de l’investissement de Baudelaire dans l’œuvre de Poe : au lieu de nous
donner son opinion sur ces textes, Baudelaire se contente d’emprunter à Poe.
En
n’analysant pas lui-même ces textes, il nous dissimule le jugement qu’il porte sur eux.
-Cependant la façon dont il allègue de la difficulté de la tâche nous semble être une manière
élégante de mettre un voile sur son absence de désir de traduire ces poèmes.
Si
Baudelaire avait réellement souhaité faire découvrir la poésie d’Edgar Poe, il y serait
sans nul doute parvenu..
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- «Le romantisme n'est précisément ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir.» (Charles Baudelaire, Salon de 1846, ch. II, «Qu'est-ce que le romantisme ?»)
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- Paul Valéry, décelant en Baudelaire l'âme d'un classique, écrivait en 1924 (Variété II, Gallimard) : «Classique est l'écrivain qui porte un critique en soi-même et qui l'associe intimement à ses travaux... qu'était-ce après tout que de choisir dans le romantisme et que de discerner en lui un bien et un mal, un faux et un vrai, des faiblesses et des vertus, sinon faire à l'égard des auteurs de la première moitié du XIXe siècle ce que les hommes du temps de Louis XIV ont fait à l'égard d