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La beauté de l'oeuvre d'art est-elle, au-delà de toute signification ?

Publié le 26/01/2004

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ART: 1) Au sens ancien, tout savoir- faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel). 2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux- arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. BEAU - BEAUTÉ (adj. et n. m.) 1. - Norme permettant le jugement esthétique ; cf. valeur. 2. - Sens concret : objet du jugement esthétique ; ce qui provoque une émotion esthétique par l'harmonie des formes, l'équilibre des proportions. 3. - (Par ext.) Ce qui suscite une idée de noblesse, de supériorité morale (un beau geste). 4. - Pour KANT, le jugement de goût ne détermine pas son objet en le pensant sous un concept universel, puisqu'il porte toujours sur un cas parti­culier ; c'est un jugement réfléchissant dont l'universalité réside dans l'accord des sujets ; c'est pourquoi le beau est défini comme « ce qui plaît universellement sans concept » ; « la beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en lui sans représentation d'une fin. »

Tout d’abord, il s’agit de se demander ce qui est au-delà de toute signification, est-ce l’indicible, le divin, l’absolu ? Etre au-delà de toute signification veut dire être au-delà de tout langage, de toute possibilité d’expression, la beauté se définirait comme ce qui est au-delà de tout langage, on ne pourrait dire la beauté de l’œuvre d’art. Au-delà de toute signification pourrait dire aussi qu’elle ne cherche pas à manifester quelque chose de précis, qu’elle est pure présence, une œuvre d’art est un objet qui ne réclamerait aucune verbalisation, l’œuvre est, elle dégage une « aura «, un rayonnement qui ne réclamerait aucune conceptualisation. La beauté ne dirait rien, conception que reprendront un certain nombre d’artistes modernes.

« 2) La beauté communique une idée.

Pour Hegel, le véritable art donne à penser puisqu'il ouvre le domaine de laspiritualité.

Il n'est pas à confondre avec le simple plaisir des sens qui ne visequ'à la satisfaction du désir. L'art dégage la vérité des apparences et la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.

, Hegel dira son Esthétique que l'apparence est essentielle à l'essence.

Il n'y aurait pas de vérité s'iln'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui.

On a tendance a opposer leMonde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur et sensible del'art d'illusoire.

Justement, il faut voir au-delà de la réalité pour trouver lavérité.

Ce qui est réel est pour soi et en soi.

C'est la substance de la Natureet de l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister en soi et poursoi.

Le monde est imparfait, chaotique.

L'art dégage la vérité des apparenceset la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.

La beauté adonc une signification, celle de l'esprit. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

Lacontemplation de la belle nature accordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'unêtre naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art,tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plusde plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen del'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas uneréalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On nepeut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art greclui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme"classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme.

La religion chrétienne estessentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et quiest morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique aété fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualitéchrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en estl'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il estnaturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettrel'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.

En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. 3) La beauté a une signification : l'interprétation des œuvres d'art.

L'œuvre d'art est muette, l'interprétation a pour but d'expliciter le sens d'une œuvre d'art.

Rien n'est insignifiantdans une œuvre d'art, tout a une signification.

Toute bonne interprétation est exhaustive mais aucune n'estdéfinitive.

La signification artistique est donc inappropriable, car une œuvre d'art a une infinité de sens.

Pour unemême œuvre d'art, il peut y a une interprétation philosophique, une interprétation religieuse au sujet, et uneinterprétation esthétique qui se réfère à l'histoire de l'art.

Aussi interpréter, veut dire expliciter la signification, faireressortir le sens.

Expliquer revient à donner les causes.

Un artiste ne sait jamais ce qu'il va peindre, la couleur parelle-même va produire une signification inattendue.

Le langage artistique n'est donc pas contrôlé par une intentionet une œuvre d'art en sait toujours plus que l'artiste lui-même.. »

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