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La beauté suffit-elle au bonheur ?

Publié le 22/02/2004

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La beauté peut se définir comme ce qui, dans un être ou un objet, est susceptible de procurer un sentiment de plaisir à celui qui le contemple. Le bonheur peut être défini avec Albert Camus comme « l'accord d'un homme avec la vie qu'il mène ». Arrêtons-nous un instant sur l'extrême pertinence de cette définition : en effet, elle est compatible avec la pluralité des définitions subjectives que chaque homme peut donner à la félicité. Le bonheur d'un homme n'est pas celui d'un autre, le seul lien entre leurs bonheurs respectifs est que ni l'un ni l'autre ne serait disposé à échanger le sien contre celui d'autrui. Ainsi, pour reprendre et développer la définition du bonheur par Albert Camus, nous pouvons dire que le bonheur est l'état d'un homme en accord avec la vie qu'il mène, c'est-à-dire le sentiment que sa vie correspond à ses valeurs et aux attentes purement subjectives qui sont les siennes par rapport à l'existence.

« sans cesse en quête de la beauté et que c'est dans cette quête qu'il trouve les conditions propices à son bonheur.En faisant de chaque expérience, de chaque rencontre, un moyen de nourrir son œuvre, l'artiste fait de la beautéune préoccupation constante, une quête permanente avec laquelle se confond le bonheur exigeant, difficile àéprouver, qui lui convient intimement. II.

La beauté est moins une condition suffisante qu'une condition nécessaire du bonheur a.

La nature même de la beauté interdit d'en faire une condition suffisante du bonheur Cependant, nous ne pouvons en rester à cette thèse.

En effet, il semble que pour la plupart des hommes, la beauténe saurait être une condition suffisante du bonheur, mais plutôt une condition nécessaire, c'est-à-dire valable etdésirable, mais parmi d'autres, non elle seule.

En effet, ce sont les caractéristiques mêmes de la beauté qui nouspermettent de tenir une telle thèse.

Par définition, la beauté est fugitive, celle des êtres que nous aimons, deschoses auxquelles nous attachons du prix.

En effet, toutes choses sont dans le temps, c'est-à-dire soumises audevenir, devenir qui équivaut le plus souvent à la dégradation.

La femme que nous admirons deviendra laide etflétrie, comme le chantait déjà Ronsard.

La beauté des choses que nous aimons s'estompera avec le temps, oudisparaîtra avec le changement de nos gouts personnels, ou la modification de la mode qui nous les faisait jugerbelle.

Alors que le bonheur, pour mériter ce nom, doit être durable et non fugitif, la beauté est quant à elle fugitive. b.

Le bonheur : un composé additif qui comprend d'autres conditions que la beauté Allant plus loin, nous dirons que non seulement la beauté ne peut suffire au bonheur en raison de ses caractéristiques intrinsèques, mais également en raison de la nature même du bonheur.

En effet, par bonheur nousentendons un sentiment d'accord de l'individu avec la vie qu'il mène, en raison de conditions variées.

Pour le direautrement, le bonheur est toujours un composé additif, un sentiment qui nécessite la réunion de multiples conditionsqui dépendent des individus, dans la mesure où le bonheur ne saurait recevoir de définitions que particulières,subjectives.

Prenons l'exemple de Casanova qui se montre éloquent dans ses Mémoires quant aux conditions nécessaires à son bonheur individuel.

En effet, lorsque Casanova se représente son propre bonheur, ce n'est jamaiscomme un état stable et identifié de tranquillité ou de totale exaltation, mais comme une somme de motifs desatisfactions dont la réunion compose son bonheur.

Un exemple significatif de cette affirmation peut se trouver auchapitre 2 du volume VII, page 471 : « Je ne pouvais pas m'empêcher de descendre en moi-même pour me trouver heureux.

Parfaite santé à lafleur de mon âge, sans nul devoir, sans avoir besoin de prévoir, pourvu de beaucoup d'or, ne dépendant depersonne, heureux au jeu, et favorablement accueilli des femmes qui m'intéressaient, je n'avais pas tort deme dire saute marquis ! ». A la lumière de cet exemple, nous dirons que la beauté peut être considérée parmi d'autres conditions commenécessaire au bonheur, mais elle ne saurait être définie comme une condition suffisante de celui-ci. III. La beauté ne suffit pas au bonheur, mais elle en est la promesse a.

« La beauté est une promesse du bonheur » (Stendhal) Si la beauté n'est pas la condition suffisante du bonheur, mais plutôt sa condition nécessaire, elle n'en laisse pasmoins d'être, ainsi que l'écrivait Stendhal « Une promesse de bonheur ».

En effet, nous pouvons nous dire que labeauté est bien cette promesse du bonheur, dans la mesure où la beauté que nous rencontrons dans le monde, oudans une œuvre d'art, nous donne une idée de ce que notre vie pourrait être : harmonieuse, pourvue d'une finalité,unie à un sentiment de bien être.

Mais il faut bien voir ce que cette définition de la beauté a de pessimiste : eneffet, si la beauté n'est que la promesse du bonheur, elle manifeste également un manque, l'idée qu'elle faitactuellement défaut a celui qui la contemple. b.

La beauté est l'expression d'un idéal de vie bienheureuse et libre Allant plus loin, nous pouvons voir à quelle compréhension de la beauté comme promesse de bonheur nous conduitNietzsche.

Ce dernier était en effet un lecteur de Stendhal et reprend cette idée de la beauté conçue comme« promesse de bonheur ».

En effet, comme le dit Nietzsche, la beauté procure des plaisirs, des illusions qui sontnécessaires à la vie de l'homme.

Comme l'écrit Nietzsche dans Le Livre du Philosophe : « La vie a besoin d'illusions, c'est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités'' (…) Nous ne vivons que grâce àdes illusions, et nous avons donc besoin, pour vivre, de l'art à chaque instant ». Nous dirons donc que la beauté a, pour Nietzsche, ceci de commun avec le mensonge qu'elle permet à l'individu de. »

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