Ben Salah (Ahmed)

« En 1959, il subit un deuxième échec : le Congrès de Sousse du Néo-Destour ne l'élit pas au Bureau politique.

Il sera coopté deux ans plus tard lors de l'exclusion de Mohamed Masmoudi.

5 Les difficultés économiques et l'abandon de la poli­ tique libérale favorisent la mise en œuvre du pro­ gramme de Ben Salah.

En janvier 1961, il est nommé secrétaire d'État au Plan et aux Finances.

Sous son patronage, un groupe de jeunes économistes élabore un vaste plan de développement, les " Perspectives décen­ nales "• base de ce qui sera baptisé le cc socialisme destourien "· Ben Salah prend la tête de la tendance cc technocratique " du Parti socialiste destourien, nouvelle appellation significative du Néo-Destour, s'attirant l'hosti­ lité des milieux conservateurs.

Partisan d'un étatisme souple, Ben Salah approuve le recours aux investisse­ ments étrangers.

Il ne s'oppose pas à la politique pro­ américaine de Bourguiba, malgré le ..

progressisme " dont il se réclame.

6 Deuxième personnage du régime tunisien, Ben Salah, désigné parfois comme le dauphin de Bourguiba, prend la responsabilité de mesures impopulaires : blocage des salaires, coopération forcée imposée aux petits commerçants, contrôle financier des entreprises.

Bour­ guiba est souvent obligé d'intervenir publiquement pour lui renouveler sa caution, qu'il lui refuse à la fin de 1969.

C'est la chute, le procès, la prison, d'où il réussit à s'évader en 1973 pour se réfugier en Algérie.

Il y observe une très grande discrétion et parait attendre, comme tant d'autres responsables tunisiens, la fin de Bourguiba.. »