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Bergson, « Les mots sont des étiquettes »

Publié le 09/01/2004

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Cette tendance issue des besoins à ne pas voir les choses dans leur singularité, dans leur originalité de formes et de couleurs, est renforcée par le langage. Ce dernier, qui a pour fonction pratique d'assurer une communication entre les hommes, a un caractère général :

«Nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons le plus souvent à lire des étiquettes collées surelles. Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage. Car les mots (àl'exception des noms propres) désignent des genres. Le mot qui ne note de la chose que sa fonction la pluscommune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette formene se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même». (Le Rire, 1900.)

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« 214 • La dissertation de philosophie « NOUS NOUS MOUVONS PARMI DES GÉNÉRALITÉS ET DES SYMBOLES.

» Bergson Henri Bergson (1859-1941) a mené la carrière d'un grand universitaire français : agrégé de philosophie en 1881, il enseigne dans divers lycées (en particulier Louis-le-Grand et Henri-IV à Paris) puis à l'Ecole normale supérieure, enfin au Collège de France.

Il entre à l'Académie française en 1914 et reçoit le prix Nobel de littérature en 1927.

Le réel est une « croissance perpétuelle », « une création qui se poursuit sans fin », un jaillissement ininterrompu de formes nouvelles.

La conscience est un flux d'éléments qui fusionnent les uns avec les autres.

Or, cette réalité absolue nous échappe.

Pourquoi ? Parce que « nous nous exprimons nécessairement par des mots et nous pensons le plus souvent dans l'espace» (Essai sur les données immédiates de la conscience, 1888).

Espace et langage, cela signifie le passage du continu au discontinu.

Dans ce passage, nous n'avons plus affaire, en fin de compte, qu'à une multiplicité d'éléments extérieurs les uns aux autres et susceptibles de réagir mécaniquement les uns sur les autres.

Au souple, au continuellement changeant, au vivant se substituent le raide, le tout fait, le mécanique.

Le résultat, c'est, comme Bergson le souligne dans Le Rire (1900), que nous vivons « ex­ térieurement aux choses, extérieurement aussi à nous­ même », en d'autres ternies:. »

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