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Bien parler est-ce bien penser ?

Publié le 27/02/2008

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Bien parler est-ce bien penser ?

« comme une lutte à mort où peu importent les armes utilisées, autorisées ou non.

La fin prime sur les moyens, lavictoire prime sur le fond du débat : la vérité est secondaire aux yeux de la rhétorique.

Bien parler pour la rhétoriqueest une fin en soi.

Le « bien penser » n'en est pas l'immédiate conséquence.

Si cela arrive, c'est le fruit du hasard.Platon, néanmoins ne s'oppose pas à l'idée que bien parler est une condition du bien penser dès lors qu'il définit lapensée comme « le dialogue de l'âme avec elle-même ». Dans quelle mesure la pensée ne peut-elle faire l'économie de langage ? En effet, quand il s'agit d'exprimer certainesnuances, le langage semble pris au dépourvus.

Y aurait-il de l'ineffable ?Pour Bergson, le langage est lui aussi un instrument d'adaptation, il est infidèle par rapport aux objets.

Les mots quenous utilisons ne correspondent jamais aux choses auxquels ils renvoient.

Exemple, la table ou l'arbre ça renvoie àun objet qui n'existe pas, ce qui existe c'est « cette » table ou « cet » arbre.La thèse de Bergson est le Nominalisme, c'est l'idée que ce qui est réel existe, ce sont toujours des êtres singulierset les noms sont toujours des noms communs et que par conséquent ne sont jamais conforme à ce qu'ils désignent,d'où l'idée que les mots sont des étiquettes, des tiroirs dans lesquels on range les objets.Chez Bergson, le langage vise à décrire le réel mais n'y parvient jamais.

La généralité du langage est la condition decommunication entre les hommes mais également la cause de son inadéquation au réel.

Ainsi, les impressionsfugitives semblent irréductibles à notre langage.Cependant il semble difficile de penser sans l'art de la parole.

Il nous apparaît nécessaire de formuler notre pensée.L'idée d'une pensée abstraite de toute formulation est ce que Hegel appelle l'Intellectualisme ‘tant que le sujet neformule pas ses pensées, il reste dans sa sphère propre qui par définition est non réfléchie – non pas réellement unepensée donc mais un sentiment, un « éprouvé » par moi'.

Penser c'est se démarquer de cette intériorité première etprimitive.

Le concept ne peut faire l'économie du mot.

Le mot est constitutif de notre pensée.

« C'est le sonarticulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l'externe et l'interne sont si intimement unis »(Hegel).Bien penser ne peut faire que l'économie de bien parler.

En effet pour formuler et clarifier sa pensée, il semblenécessaire d'avoir en son pouvoir un certain nombre de concepts, une certaine syntaxe.

Ainsi bien parler semble unecondition nécessaire au bien penser.

Cependant bien parler est-il possible dans bien penser.

Inverser la question vanous amener à voir que la relation n'est pas unilatérale mais bien bidirectionnelle.

La parole est résultante d'unepensée.

Le bien parler est le fruit du bien penser.

Ainsi on entend souvent dire qu'une proposition confuse est lefruit d'une pensée confuse.

Il y a interdépendance entre parler et penser : pensée et langage ne se constituent pasl'un après l'autre mais simultanément.

Il est donc impossible de dire que bien parler suffit pour bien penser, de mêmequ'il serait impossible de dire que bien penser suffit pour bien parler. Suffit-il de bien parler pour bien penser ? Nous l'avons vu, la sophistique et la rhétorique répondent par l'affirmativemais derrière « bien penser », ils entendent penser conformément à l'opinion publique, conformément aux attentes, «bien penser » devenant « bien penseur ».

Platon tout en critiquant cette conception, insiste sur le fait que lelangage est constitutif de la pensée.

A son tour Hegel refuse à ce qui précède le langage le qualificatif de pensée.Bien penser impliquerait donc de bien parler.

Mais ceci est bien plus complexe dès lors que si le langage estconstitutif de la pensée, la pensée est elle-même constitutive du langage.

Aussi y a-t-il constitution réciproque del'un par l'autre.

Bien parler est une condition nécessaire pour bien penser, mais bien penser est une conditionnécessaire pour bien parler.. »

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