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Biographie de Baudelaire, Explication du titre Les Fleurs Du Mal, l'Architecture du Recueil

Publié le 16/09/2011

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baudelaire

L’angoisse du spleen : Le spleen chez Baudelaire, n’est pas seulement une forme exaspérée du mal du siècle. Certes, le dégoût du monde contemporain arrache aux poètes des cris de lassitude ou de révolte. Mais son état ne rappelle ni la mélancolie de Lamartine, ni le désenchantement de Vigny ni le pessimisme philosophique de Leconte de Lisle. C’est un état pathologique, où s’abîme dans un morne ennui un malade meurtri par les épreuves, ruiné dans ses espérances. Sous le même titre Spleen, quatre poèmes d’une facture volontairement pesante, d’un rythme lugubre, rendent le même son désolé, traduisent dans sa profondeur et son originalité la détresse de l’âme baudelairienne. D’autres poèmes décrivent des aspects particuliers de ce spleen et révèlent les causes de cette détresse.

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« solitaires du destin :Ainsi, dans la forêt où mon esprit s'exile,/ Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor/ Jepense aux matelots oubliés dans une île,/ Aux captifs, aux vaincus !...à bien d'autres encor ! L'obsession du temps : Les déceptions entretiennent dans l'âme du poète la hantise du temps qui fuit et de la viequi s'use.

Dans L'Ennemi, il se compare à un jardin ravagé par les pluies d'autonomie et où peut-être, faute de sève,ne pousseront plus de nouvelles fleurs.

Dans Le Guignon, il exprime le découragement d'un artiste qui se sentéternellement inférieur à la tâche proposée.

Dans Chant d'automne, il associe à la pensée de l'hiver qui vientl'attente anxieuse d'une mort prochaine.

Dans L'Horloge, il énonce le tragique avertissement qui semble chuchoté aupassage par chaque seconde écoulée : Souviens-toi que le Temps est un joueur avide/ Qui gagne sans tricher, àtout à coup ! C'est la loi./ Le jour décroît ; la nuit augmente : souviens-toi !/ Le gouffre a toujours soif ; laclepsydre se vide. L'appel de l'idéal : Baudelaire semble parfois s'être complu à évoquer des images sinistres, comme s'il trouvait unevolupté et une dignité dans la douleur ; il voulut pourtant fuir son mal et s'envoler jusqu'aux régions éthérées où sonâme, purifiée par la vertu, exaltée par la beauté, retrouverait la joie vivre. La soif de pureté : Baudelaire, élevé dans la religion catholique, conserva toujours une sensibilité chrétienne, quifaisait vibrer d'un intense désir de pureté.

L'idée du péché originel l'obsède.

Lui-même a conscience d'être déchu ;et, sans trouver dans sa volonté les ressources nécessaires pour conjurer son mauvais destin, il garde la nostalgiede la vertu.

Cette contradiction interne explique l'inspiration complexe d'Un voyage à Cythère, où le poète découvredans la volupté même une amertume et, pénitent tragique, demande à Dieu de lui permettre « de contempler soncœur et son corps sans dégoût ».

Elle explique aussi la ferveur des poèmes consacrés à Mme Sabatier, qui luiapparaît comme l'image vivante de toutes les vertus et comme l'instrument possible de son rachat ; des profondeursde son enfer, il fait monter un cri vers l'angle de ses pensées, dont il implore l'intercession bienveillante : Ange pleinde bonheur, de joie et de lumières./ Davis mourant aurait demandé la santé/ Aux émanations de ton corpsenchanté ;/ Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,/ Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !(Réversibilité) Le rêve de beauté : Baudelaire a toujours rendu un culte à la beauté ; et l'art lui apparu comme « le meilleurtémoignage » de la dignité humaine, l'instrument le plus précieux de l'ascension vers l'Idéal.

Peu d'écrivains furentaussi profondément pénétrés d'une mission à remplir ; Bénédiction en témoigne ; et aussi Les Phares, où il définit, enquatrains riches de force suggestive, le talent des grands peintres et des grands sculpteurs : pour lui, les artistes,qui expriment chacun à sa manière, les amertumes ou les illusions de la vie, sont non pas, comme le voulait Hugo,des « mages » guidant la société humaine vers l'étoile d'un avenir meilleur, mais des « phares », témoins lumineux del'éternelle misère.Or, cet Art, qui puise son aliment dans la tristesse de la vie mortelle, est au service d'une déesse lointaine, auregard fascinant, aux exigences tyranniques, à la fois sculpturale et impalpable, énigmatique et sereine, angélique etsatanique.

Mais qu'importe ? Pur ou impur, l'idéal de l'artiste arrache l'homme, à son spleen et, au prix d'un effortdouloureux, lui promet les bénéfices de l'oubli : De Satan ou de Dieu ; qu'importe ? Ange ou Sirène./ Qu'importe, situ rends, fée aux yeux de velours,/ Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! –/L'univers moins hideux et les instants moins lourds ? (Hymne à la Beauté) Les pièges de l'oubli : Mais le poète constate, bien souvent, que le paradis mystique et l'idéal esthétique demeurentinaccessibles à sa misère.

Pour échapper au spleen, il cherche l'oubli dans les séductions mensongères de l'ivresseou du voyage ; et, finalement désenchanté, aspire à l'anéantissement comme au seul refuge authentique. L'ivresse : Baudelaire a exalté l'ivresse sous toutes ses formes ; tous les vertiges sont bienfaisants, s'ils arrachentl'homme à l'amère méditation de son destin.

Délibérément, il s'abandonne à ses sensations, goûte un plaisir intenseet raffiné à voir se jouer des couleurs, à écouter de la musique, à caresser un chat, à respirer des senteurs rares :les parfums, notamment, sont pour lui d'une richesse infinie ; ils évoquent, par de subtiles associations, tout uncortège d'images et le transportent dans des contrées lointaines où règne la volupté (Parfum exotique, LaChevelure).

Pour éveiller de semblables jouissances, il recourt souvent aux excitants : dans La Pipe, il prête autabac un pouvoir berceur et ensorcelant ; dans les poèmes consacrés au vin, il célèbre ce breuvage tantôt commeun tonique bienfaisant et tantôt comme un philtre magique ; dans Rêve parisien ; il décrit les effets de l'opium, qui letransporte dans un autre univers, lui révèle des paysages surnaturels et lui fait oublier pour quelques heuresl'horreur de son taudis. Le voyage : Baudelaire a rêvé souvent de partir pour des contrées lointaines.

Dans le premier de ses poèmes enprose, L'Etranger ; il présente un « énigmatique » personnage qui ne se soucie ni de parents, ni d'amis, ni de patrie,ni d'or, ni d'idéal, mais se perd dans la contemplation des nuages aperçus à la limite de son horizon.

Dans d'autrespoèmes, il compose, avec ses souvenirs de l'île Maurice, des paysages exotiques (La Vie antérieure) ou convie lafemme aimée à l'accompagner dans une sorte de paradis terrestre (L'invitation au Voyage).La mort : Mais le voyage est cruellement décevant, car l'homme traîne dans toutes les contrées de la même misère.Les voyageurs, partis à la recherche d'une chimérique Eldorado, rapportent, sans doute, de leur course errante, dessouvenirs variés, mais aussi l'expérience, partout renouvelée, d'une humanité impure et folle.

La mort seule, suprêmevoyage, contient un espoir, car « au fond de l'Inconnu » seulement, on peut penser « trouver du nouveau » (LeVoyage).

« N'importe où !n'importe où !pourvu que ce soit hors du monde ! », s'écrie l'âme du poète dans un poèmeen prose : et dans un sonnet des Fleurs du Mal, l'idée d'une mort libératrice apparaît comme l'unique remède possibleaux souffrances de la condition humaine : C'est la mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;/ C'est le but de la vie,. »

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