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Biographie de HÉRACLITE.

Publié le 05/07/2009

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Né à Ephèse, vers 576 av. J.-C., mort vers 480 av. J.-C. On le surnomma l'Obscur. Il se rattache aux philosophes ioniens. Le feu est, pour lui, l'élément fondamental, la matière vivante. « Le feu devient mer, et, de la mer, une moitié devient terre, une moitié nuée ardente. « Tout s'écoule : « On ne se baigne pas deux fois dans l'eau du même fleuve. « C'est le devenir des choses, qui obsède Héraclite. Tout devient tout, et chaque chose porte en elle-même ce qui la nie ; d'où l'identité des contraires. Héraclite se méfie de l'expérience des sens : « mauvais témoins sont pour les hommes les yeux et les oreilles lorsque les âmes sont barbares. « Il dit encore : « La nature aime se cacher.« Les quelques fragments qui nous sont parvenus de son livre en prose De la nature confirment le jugement d'obscurité que les Anciens portaient sur lui. « Le Maître dont l'oracle est à Delphes ne décèle ni ne cèle : il fait signe. « La sagesse est de se conformer à l'ordre du inonde. « Si tous les êtres devenaient fumée, les narines les reconnaîtraient. « La philosophie d'Héraclite a eu une portée considérable sur tonte la philosophie grecque. Et Hegel écrira : « Il n'est aucune proposition d'Héraclite que je n'aie adoptée dans ma Logique. «

« Avec Héraclite d'Éphèse (560-480 av.

J.-C.), nous sommes en Asie Mineure.

Cet aristocrate nous fait retrouver, eneffet, l'école ionienne et il reprend le problème soulevé à Milet, en particulier par Thalès et Anaximandre : qu'est-cequi subsiste, à travers le devenir des choses ? Réponse d'Héraclite : l'instabilité elle-même, le devenir.

Tout passe,tout s'écoule, à tel point que l'on ne peut descendre deux fois dans le même fleuve.

Tout fuit et rien ne demeure.Mais quel est le principe de ce mobilisme universel ? Tout n'est que transformation du Feu, qui consumera l'univers.Si Thalès voyait dans l'eau le principe de toutes choses, Héraclite s'attache au Feu, d'où tout est issu et quimenace tout de dislocation.

D'où un mouvement constant, un écoulement lié aux Transformations du Feu, quidétruira l'univers au terme de la « Grande Année » (longue période d'environ 18 000 ans).Ce Feu est à la fois guerre et raison harmonieuse.

Guerre, tout d'abord : à tous les niveaux, les contrairess'affrontent dans une lutte permanente.

Le combat, père et roi de tout, est universel : toutes choses naissent selonla lutte.

Nous avons affaire ici à une philosophie tragique, soulignant les mille dimensions d'une guerre omniprésentedans l'univers.

Souhaiterons-nous, avec Homère, la disparition de la discorde ? Ce serait demander la destruction del'univers.

Mais le Feu, s'il est guerre, est aussi Harmonie.

Le Feu est Raison, « Logos ».

D'où un équilibre, où laguerre obéit à une loi rationnelle, la Raison se dévoilant comme un principe régulateur. La sagesse Ainsi, toutes choses sont en mouvement et en combat, mais cette guerre s'avère raison et sagesse.

À l'homme dese soumettre au Logos et de vivre suivant la raison, de faire sien ce Feu céleste, qui est lutte et ordre, combat etpensée.

La sagesse ? Elle se confond avec la prise de conscience de l'ordre du désordre.

Tout est flux, mais il existeune rationalité du devenir et la sagesse consiste à opter pour la juste proportion rationnelle, qui règne dansl'Univers, mais aussi dans les affaires humaines, à privilégier l'harmonie du devenir, le rythme du mouvement universelqui unit les contraires.

Le Sage reconnaît que la raison gouverne le monde :« Les hommes sont incapables de comprendre le Logos éternel, aussi bien avant qu'ils ne l'entendent que lorsqu'ilsl'entendent pour la première fois.

[...] Bien qu'étroitement unis au Logos qui gouverne le monde, ils s'en écartent ettrouvent étrange ce qu'ils rencontrent chaque jour » (Héraclite, in Jean Brun, Héraclite, Seghers, p.

117, 118). Le plus étonnant des présocratiques Par sa vision de la Sagesse, par son dévoilement de l'harmonie des contraires, Héraclite apparaît d'une modernitéétonnante.

En mettant l'accent sur le multiple et les oppositions, en montrant que la guerre est aussi harmonie,Héraclite nous donne à voir l'unité des tensions contradictoires.

Il est le père, peut-être, d'une pensée dialectique,ouverte à l'unité des opposés.

Car c'est la même chose, en nous, d'être ce qui est vivant et d'être ce qui est mort.Dans cette perspective, Hegel et ses disciples pourront exalter la philosophie d'Héraclite, ce philosophe de la fluiditédu devenir : « Le tout est divisible indivisible, engendré inengendré, mortel et immortel, Logos et éternité, père et fils, divin etjuste.

Si-ce n'est pas moi mais le Logos que vous écoutez, il est sage de reconnaître que tout est un » (Héraclite,ibid., p.

122). Ainsi, la philosophie d'Héraclite est également celle de l'Un.

Peut-être davantage encore que Hegel, Nietzsche veutaller au noyau même de la pensée du plus étonnant des présocratiques.

Il célèbre l'audace métaphysique de cephilosophe qui contempla le devenir éternel.

Car Héraclite ne voit rien que le devenir, l'unique et éternel devenir.Ainsi scrute-t-il l'univers sans cesse agité, sans trêve voué au mouvement :« L'unique et l'éternel devenir, l'intime inconsistance de tout le réel qui agit et devient sans cesse, sans jamais être,est, comme l'enseigne Héraclite, une idée terrible et ahurissante, comparable, par son effet, au sentiment de celuiqui, dans un tremblement de terre, perd sa confiance dans la terre ferme.

Il a fallu une énergie surprenante pourtransformer cet effet en son contraire, en une émotion sublime et une stupeur heureuse » (Nietzsche, La Naissancede la philosophie à l'époque de la tragédie grecque, Gallimard, Idées, p.

48).. »

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