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Biographie: Jean-Jacques ROUSSEAU

Publié le 08/12/2009

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rousseau

« Avec Voltaire, c'est le monde ancien qui finit, avec Rousseau, c'est un monde nouveau qui commence. « Goethe, Correspondance avec Schiller, 1827-1828.

« Son goût pour la solitude ne fait que s'ajouter à la nécessité morale de l'isolement. Puisque la nature est bien la clef de la vérité, et que la société est par définition antinaturelle, il n'y a qu'en s'isolant que l'homme peut espérer trouver la vérité. « G. May, Rousseau par lui-même, Seuil, 1963.

« Ainsi il contredit les philosophes en les dépassant. Mais la différence essentielle, la voici : parmi tous les intellectuels qui l'entourent, Rousseau est un sensitif.

Au milieu des gens occupés à penser, il s'occupe à jouir et à souffrir. « G. Lanson, Histoire de la Littérature française, Hachette, 1951.

« Comment exposer la philosophie de Rousseau sans parler conjointement de sa manière de philosopher ? On ne saurait évoquer la doctrine sans tenir compte de la fonction qu'elle remplit dans la vie de Jean-Jacques. Le discours philosophique est ici une modalité du rapport à soi et du rapport avec les autres. Il est une conduite, il a valeur de geste, il ne se sépare pas de la personne et de la situation. « J. Starobinski, Histoire de la Philosophie, Gallimard, 1973.

Ses amis philosophes se brouillèrent avec lui ; l'Ancien Régime le persécuta ; la Révolution le porta aux nues ; malgré tous les malentendus dont il fit l'objet, Rousseau, annonciateur d'une nouvelle sensibilité, occupe une place essentielle dans l'histoire de la littérature.

Jean-Jacques Rousseau fut tout d'abord enterré sur l'île des Peupliers à Ermenonville, puis ses cendres furent transférées au Panthéon en 1794. Les œuvres philosophiques de Rousseau ont inspiré directement les rédacteurs de la Déclaration des droits de l'homme, ainsi que Robespierre.

FICHE DE LECTURE:

  1. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : PROFESSION DE FOI DU VICAIRE SAVOYARD
  2. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : DISCOURS SUR LES SCIENCES ET LES ARTS
  3. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : DU CONTRAT SOCIAL
  4. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENTS DE L'INEGALITE PARMI LES HOMMES
  5. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : LETTRE A D'ALEMBERT SUR LES SPECTACLES
  6. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : ESSAI SUR L'ORIGINE DES LANGUES
  7. JEAN-JACQUES ROUSSEAU : EMILE
  8. Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques ROUSSEAU
  9. Les Rêveries du promeneur solitaire de ROUSSEAU
  10. Les Confessions de ROUSSEAU
  11. ROUSSEAU: Les Rêveries d'un promeneur solitaire
rousseau

« “ Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur.

Je veux montrer àmes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi.

Moi seul.

”.

Ces phrasessont celles par lesquelles s'ouvre les Confessions.

Jean-Jacques Rousseau en fait des lectures en décembre 1770 etau début du mois de mai 1771 encore, chez la comtesse d'Egmont.

Ce texte gêne et trouble tant que, le 10 mai1771, Madame d'Épinay demande au lieutenant de police d'interdire à Rousseau toute autre lecture de sesConfessions.

Il y a longtemps que Rousseau gêne et il troublera longtemps encore.

Diderot écrit à Grimm en 1757 : “Il me trouble, et je suis comme si j'avais à côté de moi un damné : il est damné cela est sûr, il est damné...

”.

Quantà Voltaire, il le qualifie dix ans plus tard de “ sombre énergumène ” ou encore d'“ ennemi de la nature humaine ”.

Peuimporte que Rousseau ait déplu, irrité, déçu.

Toujours il faut en revenir au constat de Goethe : “ Avec Rousseauc'est un monde nouveau qui commence.

”.Singulière carrière que celle de Rousseau.

Elle dure à peine plus de dix ans.

C'est à la fin de 1750 que le Discours surles sciences et les arts voit le jour, c'est au printemps de 1762 que le Contrat Social et l'Émile sont publiés.

Depuisdes mois déjà alors, Rousseau fait part à ses amis de sa décision de ne plus écrire et va jusqu'à maudire le “ sotorgueil ” qui l'a amené à prendre la plume.

Cette résolution reste lettre morte.

Rousseau écrit encore sesConfessions et les Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques...

Et tout à coup, pour lui-même, ce sont tous seslivres qui le concernent.

Il fait dire dans les Dialogues, à propos de son œuvre : “ Son système peut être faux, maisen le développant, il s'y est peint lui-même au vrai, d'une façon si caractéristique et si sûre qu'il est impossible des'y tromper.

”.

Singulière démarche qui laisse entendre que, comme ce fut le cas pour Montaigne, la méditationmenée sur soi-même suffit à l'élaboration d'une œuvre philosophique.

Et c'est peut-être le cas.

Les songes et lesillusions de Rousseau ont peut-être le droit d'être appelés philosophie.

Si la philosophie est une vision globale denotre condition, si elle est une réflexion sur l'homme et ses pouvoirs, il est hors de question de refuser à Rousseaud'avoir fait quelques découvertes.

Que l'homme gémit de son unité perdue, mais que sa diversité présente n'estqu'apparence et qu'au fond de lui-même il a la puissance de se retrouver, s'il se cherche.

Que notre unité, l'adhésiontotale à soi, est le bonheur et la sagesse.

Que nous ne saurions y prétendre sans faire entrer autrui dans l'exigencede notre plénitude.

Que la politique a pour fin cette réconciliation.

Que la vraie religion est l'ordre universel et justed'un Dieu sensible au cœur.

Que le péché est de s'écarter de soi, de cesser d'exister peu à peu parce qu'on s'estlaissé duper par le désir de se faire reconnaître, dans une société qui remplace les visages par des masques.

Cettecohérence-là, qui admet le conflit de la nature et de la liberté, l'éclairage de l'humanité par son histoire, l'union de lafoi et de la conscience morale, l'ouverture des sensibilités à la nature, le lien de la pensée politique et de larecherche d'une sagesse, le rôle des pressions sociales, la communication des consciences, n'a pas fini de hanter lesconsciences. LES CONFESSIONSLivre IIntùs, et in Cute. Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur.

Je veux montrer àmes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. Moi seul.

Je sens mon cœur et je connois les hommes.

Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'osecroire n'être fait comme aucun de ceux qui existent.

Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.

Si la nature abien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jetté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu. Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra ; je viendrai ce livre à la main me présenter devant lesouverain juge.

Je dirai hautement : voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus.

J'ai dit le bien et le malavec la même franchise.

Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon, et s'il m'est arrivé d'employer quelqueornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire ; j'ai pusupposer vrai ce que je savois avoir pu l'être, jamais ce que je savois être faux.

Je me suis montré tel que je fus,méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'asvu toi-même.

Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables : qu'ils écoutent mesconfessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères.

Que chacun d'eux découvre à sontour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité ; et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : je fus meilleurque cet homme-là.

[...]. »

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