Devoir de Philosophie

Blaise PASCAL : Les deux infinis...

Publié le 10/01/2013

Extrait du document

pascal

L’œuvre inachevée de Pascal, intitulée Les Pensées, constituée de notes publiées en 1670 à titre posthume, était destinée à la grande Apologie de la religion chrétienne à laquelle Pascal se consacra pendant les dernières années de sa vie. L’objectif de cet extrait, le fragment 199, était de ramener les incroyants à la religion en humiliant la raison de l’Homme et en effrayant son imagination. Destiné à persuader les hommes de la vérité du christianisme, le projet apologétique de Pascal devait reposer en premier lieu sur un tableau de la condition humaine, et conduire l’homme à s’interroger sur sa nature, son origine et sa destinée. LECTURE DU TEXTE

Problématique : Quelle est la place de l’homme dans l’univers ?

pascal

« ordre hiérarchique plus « juste » pour répondre à la question centrale du texte : « Qu’est -ce qu’un homme dans l’infini ? » L’expression « canton détourné de la nature » souligne bien le fait que l’homme n’est rien par rapport à l’infinie grandeur de la nature.

Il n’occupe qu’une infime partie de l’univers, un coin de pays comme le veut l’étymologie du mot canton, l’équivalent d’un petit cachot.

Cette expression remet en cause l a place de l’homme au centre de l’univers.

L’univers lui-même n’apparaît pas ici simplement comme une prison, un espace clos dans lequel les détenus sont voués à recourir au divertissement pour supporter la vie.

Après un voyage imaginaire réalisé depuis ce tte prison qu’est l’univers, l’homme est apte à prendre la mesure de ce qui l’environne.

Le mouvement général de l’extrait est de : provoquer l’élévation ou l’expansion de la pensée jusqu’aux réalités visibles et invisibles les plus hautes ou les plus infimes.

Ainsi, elle verra son incapacité à les saisir pleinement, prendra conscience de son impuissance et apprendra à évaluer plus justement les choses du monde visible.

Dans le deuxième mo uvement, Pascal, qui évoquait la contemplation de l’infinie grandeur de la nature, semble vouloir le conduire vers son opposé, « un prodige tout aussi étonnant », mais différent.

Il veut présenter au lecteur la face la plus infime de l’univers.

Cette face est si petite, qu’il la qualifie même de « néant ».

On comprend qu’une telle contemplation, loin d’être un acte de liberté censée conduire à la béatitude ou exempter l’homme de toute crainte, comme le voudrait pourtant la tradition chrétienne, effraye l’homme dès lors qu’il s’élève à la pensée de l’univers infini.

Il se re trouve confus et sans repère, puisqu’il peut seulement concevoir l’infini sans le voir.

L’opposition entre ces deux mondes, dont les ordres de grandeur diffèrent aussi violemment, est perceptible dans la présence de la conjonction de coordination « mais » qui ouvre ce nouveau mouvement.

L’un de ces deux abîmes, ou extrêmes, ou infinis est incommensurablement grand et l’autre est immensément petit.

Cependant, malgré leur opposition, ces deux mondes se valent, comme le prouve la comparaison d’égalité : « auss i étonnant », car ils ouvrent l’un et l’autre de nombreux champs de découvertes.

Pour illustrer son propos de manière plus concrète, le philosophe prend l’exemple d’ un animalcule, symbole de l’extrême « petitesse » : le ciron qui est chargé d’offrir une représentation concrète à l’homme de ce qui se rapproche de l’infiniment petit.

La description des différentes parties de son corps à laquelle nous sommes confrontés tient compte des dernières découvertes scientifiques de l’époque.

Le ciron est un « raccou rci d’atome », c'est-à - dire un moyen de saisir une partie de ce qui nous échappe, à défaut de pouvoir pleinement saisir l’infiniment petit.

Le ciron aussi est insignifiant face à l’infinie grandeur de la nature de par « la petitesse de son corps ».

Pascal met l’accent sur la division de la matière, qui peut se poursuivre sans fin, jusqu’à donner le vertige comme le prouve la longueur de la phrase rythmée par des accumulations de divisions possibles, chaque partie du corps semblant receler en elle- même quelque chose d’encore plus minuscule .

Le philosophe désire montrer que même la plus petite chose, comme goutte de sang, recèle un univers « dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible.

» Il ne faut pas s’arrêter à la surface visible des choses, on peut toujours aller plus loin, or, plus on cherche et plus on se rend compte de la richesse du monde qui nous entoure.

Cette image de la division infinie permet à Pascal de donner un exemple à l’homme pour qu’il accepte l’existence d’un monde qu’il ne voit pas forcéme nt et qu’il tente néanmoins de concevoir, même si cela « épuise ses forces ».

Plus l’homme divise, plus il tend vers « le dernier objet », « celui de notre discours », c'est-à -dire « l’extrême petitesse de la nature », mais il n’y parvient jamais.

Pascal dévoile enfin explicitement ses intentions, c’est perceptible dans le double emploi de « je veux ».

Il désire nous conduire vers « un abîme nouveau », c'est-à -dire vers le néant, puisqu’il a déjà présenté l’infini.

Les sens focalisés sur le « visible » doivent être dépassés par. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles