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Blaise PASCAL: Ruche et abeilles !

Publié le 02/04/2005

Extrait du document

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Les ruches des abeilles étaient aussi bien mesurées il y a mille ans qu'aujourd'hui, et chacune d'elles forme cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière. Il en est de même de tout ce que les animaux produisent par ce mouvement occulte. La nature les instruit à mesure que la nécessité les presse, mais cette science fragile se perd avec les besoins qu'ils en ont : comme ils la reçoivent sans étude, ils n'ont pas le bonheur de la conserver ; et toutes les fois qu'elle leur est donnée, elle leur est nouvelle, puisque, la nature n'ayant pour objet que de maintenir les animaux dans un ordre de perfection bornée, elle leur inspire cette science nécessaire, toujours égale, de peur qu'ils ne tombent dans le dépérissement, et ne permet pas qu'ils y ajoutent, de peur qu'ils ne passent les limites qu'elle leur a prescrites. Il n'en est pas de même de l'homme, qui n'est produit que pour l'infinité. Il est dans l'ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s'instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu'il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu'il s'est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu'ils en ont laissés. Blaise PASCAL

Cet extrait fonde une distinction (non pas quantitative, mais qualitative) entre l'homme et l'animal. C'est l'instinct qui caractérise l'animalité. En effet, l'animal est capable d'accomplir des taches précises (en relation avec ses passions) mais toujours répétitives et mécaniques. Il n'y a pas de progression, d'évolution. L'animal est ce qu'il est, ce qu'il a été et ce qu'il sera. En revanche, l'homme est un être, capable d'intelligence, qui apprend. Cette intelligence permet l'apprentissage et l'éducation.

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« 2°.

L'homme. Il est conçu pour le progrès indéfini ("Il n'en est pas de même de l'homme, qui n'est produit que pour l'infinité"). Il naît dans l'ignorance ("Il est dans l'ignorance au premier âge de sa vie").

De ce fait il peut progresser en tantqu'individu ("il tire avantage non seulement de sa propre expérience") et en tant qu'espèce ("mais encore decelle de ses prédécesseurs").

Sa raison est secondée par sa mémoire : "il garde toujours dans sa mémoire lesconnaissances qu'il s'est une fois acquise, et que celles des Anciens lui sont toujours présentes dans les livresqu'ils en ont laissé". 3°.

Conditions du progrès. A.

L'augmentation de la mémoire, et le vieillissement prématuré ("à mesure que l'univers vieillit"), par desmoyens artificiels chez l'individu comme dans l'espèce ("tous les hommes ensemble y font un continuelprogrès") sont la première condition du progrès ("comme il conserve ces connaissances, il peut aussi lesaugmenter facilement"). L'écriture et la publication tiennent une place majeure dan le progrès de l'espèce humaine.

L'écriture devientl'équivalent pour l'espèce de ce qu'est la mémoire pour l'individu : "les hommes sont aujourd'hui en quelquesorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes, s'ils pouvaient avoir vieilli jusqu'àprésent". PASCAL ne partage pas le scepticisme socratique du Phèdre à l'égard de l'écriture.

L'écriture est une secondevieillesse pour la génération nouvelle ; elle fait démentir le dicton ("Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait"). B.

L'égalité de la nature ("la même chose arrive dans la succession des hommes") et le perfectionnement desconnaissances à travers les âges sont une seconde condition.

L'humanité est comme un seul et même hommequi apprend chaque jour davantage : "De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tous lessiècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement". PASCAL a une conception continuiste et cumulative du progrès ("et qui apprend continuellement"). ROUSSEAU évoquer la perfectibilité de l'homme : " Mais, quand les difficultés qui environnent toutes ces questions, laisseraient quelque lieu de disputer surcette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et surlaquelle il ne peut y avoir de contestation, c'est la faculté de se perfectionner ; faculté qui, à l'aide descirconstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dansl'individu, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce, au boutde mille ans, ce qu'elle était la première année de ces mille ans", ROUSSEAU.

Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes.

I ère Partie 3. PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grands. »

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