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Böll, Heinrich - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Böll, Heinrich - littérature. Böll, Heinrich (1917-1985), nouvelliste et romancier allemand, prix Nobel et figure marquante de la littérature d'après-guerre, qui peignit une fresque sans concession de l'Allemagne moderne. Né à Cologne le 21 décembre 1917, Heinrich Böll fut une victime du nazisme : enrôlé au service du Travail peu après avoir obtenu son baccalauréat, en 1937, il fut ensuite appelé sous les drapeaux pendant la Seconde Guerre mondiale. Il combattit en France, en Pologne et en Russie, puis fut capturé par les Américains. Interné dans un camp de prisonniers aux États-Unis, il fut libéré à la fin de la guerre. Il rentra à Cologne où, comme beaucoup d'Allemands, il tenta de reconstruire sa patrie et de recommencer à vivre dans de nouvelles structures et avec d'autres valeurs. Ces événements devaient évidemment conditionner fortement la thématique de ses oeuvres présentes et futures : au début des années 1950, Böll était déjà un auteur reconnu, et vendait suffisamment de ses nouvelles à la presse pour pouvoir vivre de sa plume. Dans son oeuvre, Böll privilégia non seulement la critique du nazisme et de la guerre, mais aussi celle de la société allemande de l'après-guerre. Ruinée et désorientée après la défaite, puis matérialiste et consumériste, celle-ci lui semblait affronter péniblement le problème de la culpabilité et se montrer peu encline à faire son examen de conscience. Les premières oeuvres de Böll, telles que les nouvelles sélectionnées dans le recueil Le train était à l'heure (1949) ou dans Voyageur, viens-tu vers ... (1950), traitent de l'absurde et de l'horreur de la guerre, et abordent la question de la culpabilité. Son premier roman, Où étais-tu, Adam ? (1951), présente diverses situations de conflit où sont mises en évidence les forces sociales et politiques qui pèsent sur les gens ordinaires. Le roman suivant, Rentrez chez vous, Bogner (1953) marque en revanche le début d'une série d'ouvrages où Böll évoque les difficultés de l'Allemagne de l'après-guerre, et où il dépeint la vague de matérialisme déferlant sur un pays marqué par la défaite. Vint ensuite les Deux Sacrements (1959), chronique familiale où l'auteur confronte nazisme et humanisme. Böll persista dans la voie de la critique sociale, prenant pour thème non plus la guerre et ses conséquences immédiates, mais la réalité du pays en train de se construire et de se projeter dans l'avenir, c'est-à-dire la nouvelle République Fédérale d'Allemagne. Ainsi en est-il de la Grimace (1963), critique de l'État moderne, des fonctionnaires et de la bourgeoisie capitaliste. C'est aussi le cas de l'Honneur perdu de Katharina Blum (1974), un texte polémique dirigé contre les abus de pouvoir de la presse et de la justice, où une jeune femme, harcelée et calomniée par un journaliste de la presse à scandale, finit par le tuer pour s'en libérer ; cette histoire fut adaptée au cinéma par Volker Schlöndorff en 1975. Le roman Portrait de groupe avec dame, publié en 1971, trace un tableau panoramique de la vie en Allemagne, depuis la Première Guerre mondiale jusqu'aux années 1970, en suivant les traces d'un personnage innocent, presque insignifiant, Léni. Ce texte, rédigé dans un style journalistique, a été salué comme l'oeuvre maîtresse de Böll. Heinrich Böll fut récompensé en 1972 par le prix Nobel de littérature pour avoir apporté un nouveau souffle à la littérature allemande. Il mourut le 16 juillet 1985. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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