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Est-il bon de douter?

Publié le 16/01/2005

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En s'écartant de tout ce qui peut être trompeur, y compris de la certitude de son état de veille par exemple, le philosophe suspend son jugement pour mieux l'affirmer dès lors que les preuves nécessaires seront apportées. Le doute nous préserve de l'illusion. -       Dans Qu'est-ce que les Lumières ? Kant prend la défense du doute en tant que moteur principal contre l'obscurantisme. Car douter, si c'est un acte clé de la sphère philosophique et scientifique, concerne également chacun dans ses croyances, ses opinions etc. Ce qui permet à un peuple de progresser vers le Bien, de se libérer du joug des superstitions, c'est la possibilité de questionner, de conquérir des libertés. ð  Douter, c'est s'affranchir dans une certaine mesure de conditionnements premiers. Quelque soit la décision prise à l'issue du doute, l'examen de la raison assoit l'individu dans ses pensées, fait de lui l'auteur de sa personne.   LE DOUTE COMME EXERCICE DE LA LIBERTE -       Là où le doute peut sembler néfaste, c'est lorsqu'il peut faire obstacle à l'action ou à la prise de décision. C'est le cas du doute paralysant des Sceptiques, qui mettent en avant que la perception d'une chose est relative au sujet, que les opinions se contredisant, on ne peut rien dire par exemple de l'Etre ; qu'il n'existe pas de principe premier ; que pour démontrer A il nous faut démontrer B, c'est-à-dire qu'il existe un cercle vicieux dans tout raisonnement.

Que ce soit vis-à-vis de la pertinence de l’accomplissement d’une action ou de la validité d’un raisonnement, le doute se caractérise par une incertitude qui se traduit par la suspension du jugement. Le doute apparaît comme une parenthèse dans le cours des actes, des paroles, des pensées : parenthèse synonyme de retour sur soi, plus ou moins étendue et dans son objet et dans la durée. En renonçant à l’impulsion première, le sujet se met en retrait, mais ne se met-il pas également en danger ? Quelles seraient les modalités d’une telle démarche afin que le sujet ne se perde pas dans un questionnement sans fin, donc sans conséquence tant dans le domaine de la pensée que de l’action ?

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