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Le bonheur

Publié le 22/02/2012

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Il faut d'abord remarquer que le bonheur désigne un état durable, non une simple impression agréable éphémère (= le plaisir). C'est donc de façon stable que dans cet état, essentiellement psychologique, toutes nos inclinations (= tous nos penchants), sans exception, trouvent satisfaction. Il semble alors ne rien manquer à celui qui connaît le bonheur, c'est-à-dire à celui qui est heureux. Bonheur, comme heureux, vient de heur, rare car vieilli en français (...depuis le XVIIe siècle !), qui désigne "la bonne fortune", "la chance". On ne trouve plus guère ce terme heur que dans l'expression avoir l'heur de plaire à quelqu'un : ainsi, je n'ai pas eu l'heur de plaire à ce monsieur, signifie que je n'ai pas eu la chance de lui plaire, et laisse entendre, ironiquement, que le monsieur n'est pas très commode, mais surtout que son jugement est passablement imprévisible... Le français heur dérive phonétiquement du latin augurium, "augure", "présage" (favorable ou non), qui prend plus spécialement un sens positif : "bon présage", "bonne fortune", "chance", "occasion heureuse". L'homme heureux, en ce sens initial, peut donc... s'estimer heureux de bénéficier ainsi d'un destin favorable, ou, plus modestement, dans une circonstance de la vie, d'avoir eu... la main heureuse.

« pas plutôt l'affaire de la pensée (= de l'intelligence, de la raison), qui, elle, est toujours en notre pouvoir ? >> Ce qui est impliqué, dans cette alternative, c'est la question de la définition du bonheur , donc du mode d'être de l'homme heureux : Le bonheur se confond-il avec la satisfaction sensible ? OU BIEN avec la sérénité spirituelle ? Etre heureux...

cela dépend donc de nous ? Rappelons l'étymologie : bon + heur , de augurium , "chance" => Cette étymologie suggère que le bonheur nous échoit...

ou non, selon des circonstances qui nous échappent tout à fait.

Nous sommes heureux par chance , malheureux par malchance (nous sommes alors, littéralement, 'in-fortuné' ).

Nous serions donc heureux 'au petitbonheur la chance', de façon contingente, aléatoire, incertaine, et nous devrions avouer notre impuissance face aux événements ? On n'y pourrait donc rien ? Pourtant, ne pouvons-nous pas employer notre liberté, qui est un pouvoir à nous rendre heureux ? Après tout, si les hommes sont malheureux, est-ce bien la faute du 'sort', de la 'malchance', voire du 'destin' ? Et s'ils sontheureux, est-ce seulement par 'hasard', par 'chance', ou parce qu'ils sont nés 'sous une bonne étoile' ? Ne devons-nous pas reconnaître que nous avons une part de responsabilité dans notre malheur ? Et dès lors, n'est-ce pas ànous de déterminer notre bonheur ? Ne sommes-nous pas maîtres de notre "destin", donc de notre bonheur ? >> Ce qui est questionné ici, c'est donc la condition du bonheur, qui est la liberté humaine : Le bonheur dépend-il de nous , de notre liberté ? OU BIEN d'autre chose , le destin, notre "bonne étoile" [ par opposition au dés-astre ! ], le hasard, la richesse –- 'fortune' [ la bien nommée ! ] –, ou encore notre nature, l'état de la société, notre position sociale, "les autres" (etc.) ? Etre heureux...

cela dépend-il de nous seuls ? Le bonheur est mon affaire, et même : ce ne peut être qu'une affaire individuelle .

En effet, on ne peut faire le bonheur des autres.

D'ailleurs la société n'est-elle pas "une triste nécessité" (Schopenhauer) ? Mais l'homme est un animal social, et même "un animal politique " (Aristote) : donc le bonheur est une question qui a un sens social et qui appelle des dispositions politiques.

D'ailleurs, tous les hommes cherchent à être heureux ! Orl'union fait la force... >> Ce qui est en question alors, ce sont les moyens du bonheur : Le bonheur est-il communicable ? Doit-on même chercher à le propager ? OU BIEN est-il l'affaire de chacun ? Finalement, être heureux...

est-ce possible ? Le bonheur n'est qu'un idéal , une 'utopie'.

Le bonheur est en effet un état stable.

Or être bien en permanence est impossible...

le bonheur est « un idéal de l'imagination » (Kant).

Certains diraient même : la vie humaine, quoi qu'onfasse, est vouée au malheur (pessimisme). Cependant, le bonheur n'est-il pas à notre portée ? Le désir d'être heureux n'est pas un vain désir : certainshommes en témoignent, qui sont heureux, ou savent se rendre heureux, et ils le reconnaissent.

Le tout est de biencomprendre ce qui peut nous rendre réellement heureux. >> C'est la question de la possibilité du bonheur.

Question centrale, puisque, s'il est impossible d'être heureux, les problèmes précédents ne mériteraient même pas d'être envisagés : mais est-il impossible d'être heureux ? Le bonheur n'est-il qu' un rêve , une utopie ? OU BIEN est-il possible d'être heureux ? Toutefois, le bonheur...

est-ce le souverain bien ? Rappelons encore une fois l'étymologie : bon -heur : le bonheur, quelle que soit la façon dont on le conçoit, c'est être bien .

Et il n'y a pas de plus grand bien que d'être bien, comme le confirme l'universalité du désir d'être heureux. Mais le bonheur, est-ce vraiment le bien ? En effet, le bonheur n'a aucune valeur morale : être bien, ce n'est pasfaire le bien , c'est-à-dire agir vertueusement, en accomplissant notre devoir (Kant). >> C'est la question de la valeur :. »

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