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Le bonheur est-il une affaire publique ?

Publié le 16/09/2011

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Etre heureux semble au premier abord relevé du domaine privée. Le bonheur n'est-il un ressenti, un vécu personnel ? Or, si le bonheur ne relevait pas de la compétence de l'Etat, celui-çi ne serait-il pas comme une passion inutile ? L'Etat a-t-il pour rôle d'assurer notre bien-être ou notre bonheur ?

« s'occupe de notre bonheur ? Un Etat qui prétendait veiller au bonheur des citoyens serait un Etat totalitaire quiimposerait à ses membres sa propre vision du bonheur.

On nomme en effet « totalitaire » tout Etat qui veut régentertous les domaines de la vie, qui s'immisce dans la vie privée des gens.

L'Etat peut-il raisonnablement décider à notreplace du nombre d'enfants que nous souhaitons avoir, des activités qui nous permettent de nous épanouir, etc.

?On ne peut rendre quelqu'un heureux en lui imposant sa propre vision du bonheur.

Ce que nous dirait un tel Etat,finalement, c'est : « Sois heureux, sinon tu seras puni ».

C'est en ce sens que Kant écrit : « On n'ordonne jamais àquelqu'un ce qu'il veut déjà inévitablement de lui-même.

» B.

L'Etat doit garantir la liberté de chacun de rechercher le bonheur. Dire que la fin de l'Etat est le bonheur revient à détruire ce qui fait la légitimité de l'Etat, à savoir la garantie de laliberté.

Si, en effet, chacun accepte de se soumettre aux lois, ce n'est pas tant pour assurer sa survie que pourgarantir la liberté dont il dispose.

A l'état de nature, les libertés s'annulent les uns les autres ; si j'ai la liberté deposséder cette pomme, autrui a la liberté de me la voler, si bien que ma liberté première disparaît.

Le droit seul peutfonder la liberté.

La fin véritable de l'Etat est donc de garantir par les lois la liberté de chacun.

Or, la liberté premièreque nous exigeons est celle de pouvoir rechercher par nous-mêmes le bonheur.

Si bien qu'il y a contradiction entrele principe même du contrat social (garantie de la liberté) et la conception d'un Etat cherchant à faire notre bonheurà notre place (ce qui infantilise et nie notre liberté de placer notre bonheur où nous le souhaitons). C.

La possibilité du bonheur concerne l'Etat L'Etat joue cependant un rôle vis-à-vis du bonheur : s'il doit garantir notre liberté, et si celle-ci contient lapossibilité de rechercher le bonheur, l'Etat se doit de veiller non au bonheur des citoyens, mais à la possibilité de larecherche de ce bonheur.

Chacun a le droit de vivre dans un Etat qui ne fasse pas obstacle à sa quête du bonheur.L'Etat doit veiller au respect des conditions permettant d'accéder au bonheur.

L'Etat doit veiller au respect desconditions permettant d'accéder au bonheur.

Chacun a le droit de vivre dans un Etat qui ne fasse pas obstacle à saquête du bonheur.

Ainsi, nous ne pouvons exiger un droit au bonheur, mais seulement un droit à des conditions devie qui respectent notre liberté et notre poursuite du bonheur.

Benjamin Constant écrit en ce sens : « Prionsl'autorité de rester dans ses limites ; qu'elle se borne à être juste.

Nous nous chargerons d'être heureux » (De laliberté des Anciens comparée à celle des modernes). Conclusion : Le bonheur n'est donc pas l'affaire de l'Etat : bien que l'homme ne réalise son humanité qu'en vivant dans unesociété organisée, il n'y trouve pas nécessairement ce qui serait susceptible de faire son bonheur personnel.

L'Etat apour rôle premier de garantir la liberté du citoyen, ce qui suppose qu'il ne lui impose pas sa propre vision du bonheur.L'Etat doit cependant veiller au respect de la liberté et des conditions minimales de bien-être de chacun, celles-ciétant, pour une part, des conditions nécessaires au bonheur.. »

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