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Le bonheur est-ce l'amusement ?

Publié le 27/02/2008

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Le bonheur est-ce l'amusement ?

« qu'une satisfaction aléatoire (en dents de scie), et non un bonheur authentique et durable.

C.

Autrement dit, le simple amusement ne peut constituer le bonheur, car par bonheur on entend un état bien plus stable, tandis que l'amusement n'offre qu'un interlude.

L'homme qui met son bonheur dansl'amusement ne peut être entièrement heureux : soit il n'est heureux qu'une petite partie du temps (car pours'amuser, il faut que l'amusement garde un caractère exceptionnel), soit il finira par s'ennuyer même dansl'amusement, s'il parvient à n'avoir qu'une vie de divertissements.

III. Pourquoi il est si difficile de savoir ce qu'est le bonheur. A.

Pascal, dans ses Pensées , consacre une place importante à ses réflexions sur le divertissement.

Dans la pensée 132 (éd.

Lafuma), il écrit que « si l'homme était heureux il le serait d'autant plus qu'il serait moinsdiverti ».

Le fait de pouvoir se réjouir du divertissement ne nous montre qu'une seule chose, c'est quel'homme n'est pas vraiment heureux, c'est pourquoi il a besoin de trouver son bonheur au dehors de lui-même.

Mais ce bonheur n'est pas un bonheur véritable, puisque venant de l'extérieur, il dépend aussi del'extérieur, et il est en permanence menacé.

Il peut repartir aussitôt : l'homme impuissant devant les aléas dela vie est dépendant et donc malheureux. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considérationde soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-à-dire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire queleur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie.

L'imagination, qui institue desbiens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dansl'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais ledivertissement n'est qu'un cache-misère.

Préférable à l'accablement de l'ennui, il s'avère sur le fond tout aussinuisible.

Faire obstacle à la considération de sa misère, c'est se priver des moyens de la dépasser. B.

Pour Épictète, la condition essentielle du bonheur, celle qu'il nous présente dès les première lignes de son Manuel consiste à faire la part entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas nous.

Il s'agit donc d'atteindre l'ataraxie , autrement dit la tranquillité et l'absence de trouble en ne faisant pas reposer notrebonheur sur des choses qui ne dépendant pas de nous, telles que lecorps, la richesse, la réputation, le pouvoir ; il faut par contre essayerde maitriser ce qui est en notre pouvoir : notre jugement, nosimpulsions, notre désir, nos aversions sont en notre pouvoir.

Parexemple, si après une chute nous nous retrouvons avec une jambeplâtrée, il ne dépend pas de nous d'être plâtrés, c'est un fait, parcontre, ce qui dépend de nous, c'est de ne pas nous en affliger.

Serendre malheureux pour quelque chose auquel on ne peut rien est doncune absurdité, une véritable erreur logique qui a des conséquencesmorales. La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver réside strictement dans notre propre volonté.

Nul autre que soi n'est maîtrede ce qui nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucierdes choses sur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autressont les maîtres.

Les obstacles ou les contraintes que nousrencontrons sont hors de nous, tandis qu'en nous résident certaineschoses, qui nous sont absolument propres, libres de toute contrainteet de tout obstacle, et sur lesquelles nul ne peut agir.

Il s'agit dès lorsde veiller sur ce bien propre, et de ne pas désirer celui des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nous empêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisande son propre bonheur, chacun est aussi l'artisan de son propre malheur en s'échappant de soi-même et enabandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.

Le malheur réside donc dansl'hétéronomie : lorsque nous recevons de l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons et nous soumettons.

Nulne nous oblige à croire ce quel'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons dépendants de la versatilité dujugement d'autrui, dans l'autre nous finissons par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin, àl'égard des opinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nos propres opinions, il fautsavoir garder une distance identique à celle qui est requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il fautsavoir cesser de jouer en temps voulu.

Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige eneffet que notre propre volonté.

C.

Pour terminer, nous pourrions tenter d'expliquer pourquoi on peut être tenté d'assimiler le bonheur à l'amusement, ou même à d'autres choses qui ne dépendent pas de nous (la santé, la richesse, l'amour queles autres nous apportent etc.) alors que c'est manifestement incorrecte.

Kant écrit que « Le concept dubonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux,personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut.

Laraison en est que tous les éléments qui font partie du concept du bonheur sont dans leur ensemble. »

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