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Le bonheur consiste-t-il à ne plus rien désirer ?

Publié le 13/04/2005

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Le bonheur ne serait donc qu'une satisfaction momentanée d'un désir. Il manque à cette définition une notion essentielle à l'idée de bonheur : celle de durabilité. En effet, un bonheur éphémère ne saurait être un vrai bonheur, mais seulement une satisfaction.   Transition : Le problème de ces théories du bonheur comme absence de désir repose sur un dilemme : comment pouvons-nous ne plus désirer ?  

II ] Il est impossible de ne plus désirer, est-il impossible d'atteindre le bonheur ?  

Nous sommes constamment en état de désir car constamment en manque de quelque chose. Nous ne pouvons pas ne pas désirer car cela fait partie intégrante de notre nature d'être humain.   "Tant qu'on désire on peut se passer d'être heureux ; on s'attend à le devenir : si le bonheur ne vient point, l'espoir se prolonge et le charme de l'illusion dure autant que la passion qui le cause." Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloise, 1761. à Le bonheur serait l'illusion de l'absence de désir.

  • bonheur:

  État de plénitude et de satisfaction durable, par oppo­sition au plaisir éphémère. La philosophie antique en fait le souverain bien, c'est-à-dire la fin suprême de la vie humaine, Indissociable de la vertu.

  Kant critiquera cette position et montrera que ce à quoi l'homme est destiné, ce n'est pas tant le bonheur que la moralité, qui seule le rend digne d'être heureux.

« Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote conduit l'analyse de ce qui motive lesactions humaines.

Chacun conçoit le bien et le bonheur d'après sa propre vie.Pour le plus grand nombre, le bonheur se définit par une vie de jouissance etde plaisirs ; on en trouve d'ailleurs souvent l'exemple parmi ceux quigouvernent.

Pour un nombre plus restreint ("l'élite et les hommes d'action"), lebonheur est placé dans la récolte des honneurs et des louanges : tel est lebut en général recherché par ceux qui font de la politique.

Il existe enfin untroisième type de bien, relatif à un tout petit nombre ("cette fin a davantagerapport avec ceux qui accordent les honneurs qu'avec ceux qui lesreçoivent").

Ce vrai bien est individuel et inaliénable.

Ce ne sont ni leshonneurs qui rassurent — où l'on cherche la reconnaissance de gensintelligents —, ni même la vertu.

Car on peut être vertueux et rester inactiftoute sa vie ; ou, bien pire, endurer bon gré mal gré "les pires maux et lespires malheurs" : on peut être vertueux et terriblement malheureux.

Lesouverain bien est un bien qui est recherché pour lui-même et non en vued'autre chose (comme l'argent par exemple), il est tout à la fois moyen et fin.Seul le bonheur est en mesure de répondre à cette définition et Aristote lefait résider dans l'activité de l'esprit, partie la plus haute et la plus noble del'homme, dont l'activité est plus durable et continue que tout autre actionpratique.

Elle procure un plaisir certain, tant il est vrai qu'il y a plusd'agrément à vivre dans le savoir que dans l'ignorance, et enfin elle estindépendante, ne répondant que d'elle-même : sa finalité lui est immanente (elle ne dépend pas d'un résultatextérieur plus ou moins bon), et elle se nourrit du loisir à la différence de toutes les autres activités qui sontlaborieuses. D'autre part, nous ne pouvons pas nous contenter de dire que le bonheur est l'absence de désir, car nous n'enaurions alors qu'une définition négative.

Cela reviendrait à définir la paix comme un état de non guerre : nous nesavons pas pour autant ce qu'est la paix.

Nous devons réclamer une définition positive de ce qu'est le bonheur,même si elle est impossible à obtenir : ce doit être une exigence morale. C'est à chacun d'entre nous de définir ce qu'est le bonheur.

C'est sans doute une des voies qui mènent à lasagesse.

Quand bien même nous ne saurions jamais ce que signifie exactement pour nous « le bonheur », y tendreest déjà, en un certain sens, y toucher. Conclusion : Certes, les désirs sont source de souffrance et de frustration puisqu'ils sont le reflet d'un manque, d'une nostalgiede ce qu'on a eu et que l'on n'a plus.

Ils sont l'expression de la tragédie de l'irréversibilité du temps qui passe.Pourtant, il nous est impossible de dire que l'absence de désir est le bonheur.

Certes, ne plus désirer nous amèneraitune certaine paix, mais une paix plate, sans relief, une absence de tout.

Or, le vide ne peut pas être le bonheur, quidoit être au contraire un épanouissement, un sentiment de plénitude intérieure.

De plus, prétendre à un bonheur decette sorte reviendrait d'entrée à admettre que le bonheur est une quête sans fin et vaine.

Quand bien même ceserait le cas, nous ne pouvons pas l'admettre pour nous car la quête du bonheur est un moteur essentiel dans notrevie, un moteur qui motive nos actions et nos choix, alors nous devons le tenir pour accessible.. »

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