Devoir de Philosophie

Le bonheur est-il mesurable par l'étendue de nos possessions matérielles ou bien réside-t-il dans une manière d'être non réductible à l'avoir ?

Publié le 21/09/2012

Extrait du document

  Finalement, comment mesurer l’épanouissement personnel, la quiétude spirituelle ? Peut-on trouver un indice qui nous fournirait avec certitude l’état de chacun quant à la réalisation de cet idéal ? [Un exemple] Le BNB, bonheur national brut, est un indice inventé par le roi du Bhoutan, dans l’Himalaya, en 1972 pour évaluer le niveau de vie des habitants de ce petit pays. L’idée préconisée était de remplacer le PNB, indice économique, par un indice de développement humain
fondé sur des valeurs morales et, ici, bouddhistes. Cet exemple ouvre une réflexion sur ce qui est nommé « l’économie du bonheur «.   

« se voit offrir cent écus par un financier qui espère ainsi « acheter son sommeil ».

La joie très passagère du premier cède vite à l’insomnie engendrée par la peur de perdre cette nouvellefortune.

Rongé par le malheur, le savetier va rendre les écus afin de retrouver « son chant » et « son somme ».

La leçon est simple : l’argent ne fait pas le bonheur.

[Transition] La qualité[2] de notre vie ne saurait donc dépendre de la quantité des biens ou de l’argent possédés.

Ne faut-il pas alors passer des critères matériels du bonheur à unereprésentation morale de celui-ci ? [Troisième partie : le bonheur ne serait pas dans la matérialité mais dans la moralité]Le bonheur ne réside-t-il pas en définitive dans l’être plutôt que dans l’avoir ?[Argument : être heureux = ne dépendre que de soi] Il faut faire dépendre le bonheur de nous et non de conditions extérieures et matérielles aléatoires.

Telle est la leçon des Stoïciensque nous rappelle Epictète dans son Manuel.

Ce qui rend l’homme heureux ou malheureux ne saurait être qu’en son for intérieur.

Seules nos représentations dépendent de nous et nousdevons nous habituer à vouloir les choses comme elles arrivent, y compris la pauvreté, la maladie, la mort… Epictète a vécu dans la condition d’esclave une grande partie de sa vie et afait la démonstration par son existence qu’un homme pouvait accéder au bonheur en menant une vie simple relevant entièrement de l’intériorité du sujet pensant.

Le bonheur du sage conscient de ses vrais besoins est aussigrand que peut l’être le malheur du tyran, soumis à des désirs illusoires[3]. [Argument : être heureux = savoir partager les richesses] En outre, s’il s’agit d’exister pleinement, de réaliser toutes nos puissances, le fait d’être heureux n’est-il aussi pas dans l’être-avec-autrui, dans le partage et la générosité ? Peut-on se satisfaire d’une conception égoïste et individuelle du bonheur ? Dans la philosophie utilitariste de John Stuart Mill, le bonheurgénéral est un idéal qui passe par la satisfaction de chacun mais qui ne s’en contente pas.

Le bien vivre suppose une juste répartition des ressources, un accès de tous à la santé ou àl’éducation par exemple. Finalement, comment mesurer l’épanouissement personnel, la quiétude spirituelle ? Peut-on trouver un indice qui nous fournirait avec certitude l’état de chacun quant à la réalisationde cet idéal ? [Un exemple] Le BNB, bonheur national brut, est un indice inventé par le roi du Bhoutan, dans l’Himalaya, en 1972 pour évaluer le niveau de vie des habitants de ce petitpays.

L’idée préconisée était de remplacer le PNB, indice économique, par un indice de développement humain fondé sur des valeurs morales et, ici, bouddhistes.

Cet exemple ouvre une réflexion sur ce qui est nommé « l’économie du bonheur ». [Conclusion]Diaboliser l’argent serait tout aussi vain et illégitime que d’en faire une fin en soi capable à elle seule d’apporter à l’homme le bonheur.

L’argent relève de l’ordre des moyens et sa valeurdans l’économie du bonheur est relative à ce qu’il permet.

S’il devient le moyen d’exercer ses vertus morales à l’intérieur de la Cité comme l’exigeait Aristote, alors il fait partie desconditions du bonheur.

Mais, en dernier ressort, ce qui prime, c’est la réalisation de soi conformément à l’idéal humaniste de l’honnête homme, instruit et libre loin du cynisme tel queGeorg Simmel le théorisait : figure de l’homme blasé qui pense que tout a un prix et pour qui tous les objets qui s’achètent finissent par ne plus avoir de valeur.

Entre l’ascète de Simmelqui fuit l’argent comme « le grand tentateur » et le cynique qui exhibe ses richesses sans qu’elles ne puissent donner sens à son existence, il doit exister une voie moyenne responsablepermettant de dépasser ces rapports pathologiques à la richesse.-----------------------[1] En puissance/en acte = repères du programme[2] Qualitatif/quantitatif = autre repère[3] On pourrait ici rappeler la classification épicurienne des désirs.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles