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Le bonheur est-il nécessairement le but de nos actions?

Publié le 29/03/2005

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Chercher à satisfaire ses désirs, c'est alors bien plus se destiner à souffrir qu'à être heureux. De même ce qu'on nomme "bonheur" n'est pour Freud qu'une "satisfaction plutôt soudaine de besoins, et n'est possible par sa nature que sous forme de phénomène épisodique."( Malaise dans la civilisation, 1929) De plus, pour Kant, le bonheur est impossible à définir et personne ne peut réellement savoir ce qu'il veut et ce qu'il lui en coûtera pour atteindre un objectif, qui ne lui amènera pas le bonheur.  S'il était aussi facile de donner un concept déterminé du bonheur, la cause serait entendue depuis longtemps, "car ici comme là l'on pourrait dire que qui veut la fin veut aussi (nécessairement selon la raison) les moyens indispensables d'y arriver qui sont en son pouvoir. Mais, par malheur, le concept de bonheur est un concept si indéterminé que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut." Ainsi, même si l'homme croit oeuvrer pour son bonheur, il peut se tromper puisque le bonheur est indéfinissable et que sa recherche peut apporter plus de souffrances que de bien-être. De plus, si l'homme confond bonheur et satisfaction de ses désirs, il se trompe sur la nature du bonheur et encore une fois sera en proie aux douleurs.   Le but de nos actions doit être la connaissance de nous-mêmes et l'accord avec notre propre nature En effet, si le bonheur est difficile à définir et dépend de chacun, nous pouvons néanmoins décider de nous en approcher et pour cela essayer de nous connaître, pour comprendre ce qui est mauvais pour nous et ce qui ne l'est pas. " c'est en vain qu'on cherche au loin son bonheur quand on néglige de le cultiver en soi-même" Comme le dit Schopenhauer " comme tout ce qui se passe pour l'homme ne se passe et n'existe immédiatement que dans sa conscience."( Aphorismes sur la sagesse dans la vie, chap.

    La poursuite du bonheur  constitue une fin universelle de la nature humaine. C'est ce que Pascale a vu très tôt dans ses Pensées : "Tous les hommes recherchent d'être heureux . Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient." . Pourtant il est compliqué de définir explicitement ce qu'est le bonheur. En effet, la plupart du temps on entend par bonheur la satisfaction absolue. En fait, comme le dit Schopenhauer, le bonheur n'est qu'un état durable et constant de sérénité et de bien-être. Or, le désir et sa recherche de satisfaction ne peut mener au bonheur, puisqu'il ne suppose pas un état durable. De plus, comme le dit Kant, comment savoir ce que l'on veut réellement? Donc s'il est vrai que l'homme ne peut désirer son malheur, peut-il être sûr de vraiment contribué à son bonheur ?

« 1) Le premier terme qui nous dirige immédiatement vers le centre de l'analyse de la pensée de Schopenhauer estcelui de « désir ».

Comme l'avait déjà montré Platon dans « Le Banquet », tout désir naît d'un manque, d'un état quine nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait.

Avoir ce que l'on désire est-il, dès lors, laformule du bonheur ? Non, car si on ne peut désirer que ce qu'on n'a pas, il est évident qu'on ne peut jamais avoirce qu'on désire.

Si bien qu'on est jamais heureux.

Tantôt nous désirons ce que nous n'avons pas et nous souffrons,tantôt nous avons ce que dès nous ne désirons plus, puisque le désir est manque.

Il n'y a pas de mesure, de termeà la souffrance.

C'est effort incessant, jamais satisfait, qui fait toute l'existence de l'homme.

Jamais de but vrai,jamais de satisfaction finale, nulle part un lieu de repos.Cet effort est-il propre à l'homme ? Non.

On peut le reconnaître partout, y compris dans la nature dépourvued'intelligence.

Dans la pesanteur, par exemple, « effort interminable, et qui tend vers un point central sans étendue,qu'il ne pourrait atteindre sans s'anéantir et la matière avec ».

Chez la plante qui , par un effort poursuivi à traversdes formes de plus en plus nobles, aboutit enfin à la graine, « qui est un point de départ à son tour : et cela répétéjusqu'à l'infini ».

Chez les bêtes aussi.Mais plus la conscience s'élève et plus la misère va croissant, plus la souffrance est grande.

De toutes les formes devie, c'est la vie humaine qui est la plus douloureuse et celle-ci « oscille, comme un pendule, de droite à gauche, dela souffrance à l'ennui ».

souffrance quand le désir n'est pas satisfait, ennui quand la volonté vient à manquerd'objet ou quand une prompte satisfaction vient lui enlever tout motif de désirer.

L'homme est-il arrêté par quelqueobstacle dressé entre lui et son but immédiat ? voilà la souffrance.

Atteint-il son but ? C'est la satisfaction.

Soit,mais pour combien de temps ? La douleur ne s'interrompt pas pour autant.L'homme ne peut, en fait, que vivre que dans un état perpétuel de douleur.

Celle-ci accompagne chaque moment deson existence et les efforts incessants qu'il fait pour la chasser sont vains.

Ils n'ont d'autres effets que de la fairechanger de figure. 2) De cette analyse du désir, Schopenhauer tire la conséquence : il n'y a pas de bonheur durable, mais seulementun effort continu, sans vrai but, sans vrai repos.

La vie la plus heureuse est la moins douloureuse, cad celle où « ledésir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts ».

comment expliquer,dès lors, que la plupart des hommes s'accrochent à la vie ? Qu'est-ce qui leur fait endurer toutes ces souffrances ?L'amour de la vie ? L'espoir d'une vie meilleure ? Ou tout simplement la peur de la mort, qui est toujours là, « quelquepart caché », prête à se manifester à tout instant ?La vie n'est-elle pas, au fond, une fuite continuelle devant cette même mort que nous désirons parfois, qui nousattire irrésistiblement ? Ne voyons-nous pas, en effet, des hommes à l'abri du besoin et des soucis qui, à chaqueheure qui passe, se disent : autant de gagné ! A chaque heure, cad, « à chaque réduction de cette vie qu'il tenaittant à prolonger ». INTERET DU TEXTE. L'intérêt de ce texte réside dans l'affirmation que toute la souffrance que l'homme assume sur lui, est, aufond, le résultat de cet effort incessant qui n'est autre que la « volonté de vivre ».

L'absurde est donccette nécessité par laquelle se manifeste le « Vouloir », car elle est sans nécessité, incompréhensible.C'est ce Vouloir qui est à l'origine des innombrables besoins de l'homme.

Si l'homme souffre, c'est doncavec justice, pourrait-on dire, tant qu'il est identique à cette volonté.

Y a-t-il des moyens de se libérerdu Vouloir omniprésent ?Au livre IV du « Monde », Schopenhauer nous indique la voie.

Ce sont les fameuses trois étapes de larégénérescence spirituelle par détachement progressif du « vouloir-vivre » : l'art contemplatif, la moralede la pitié, et enfin l'oubli total du vouloir, atteint le « nirvâna ».

il s'agit, dans cet itinéraire spirituel versle nirvâna ou extinction du désir, plus précisément d'un arrachement au « vouloir-vivre », de se détacherprogressivement de son individualité qui est la source de toutes souffrances.Dans cet itinéraire, la joie de l'artiste ou celle de la contemplation désintéressée de l'œuvre d'art esttoute négative.

Le plaisir n'est pas de jouir d'une œuvre mais e ne plus souffrir, grâce à elle, de sa proprevolonté.

De même, la morale de la pitié invite à une communion avec autrui qui permet de transcender savolonté individuelle.

Enfin le « nirvâna » est le détachement suprême, le moment suprême où la volonté seretourne contre elle-même et contre le vouloir-vivre dont elle émane, état d'abnégation volontaire, d'arrêtabsolu de tout « vouloir ».

Arrêt qui suppose le renoncement à toutes les jouissances, à l'extinction de lavie du corps.

L'homme qui réussit à nier ce « Vouloir » qui est négatif, atteint le ravissement et unejouissance libérée de la tyrannie des désirs : « Rien ne peut plus le torturer, rien ne peut plus l'émouvoir,car toutes ces mille chaînes de la volonté qui nous attachent au monde : convoitise, crainte, jalousie,colère… n'ont aucune prise sur lui.

Il a rompu tous ces liens.

Le sourire aux lèvres, il contemplepaisiblement la farce du monde qui jadis a pu l'émouvoir ou l'affliger, mais qui à cette heure le laisseindifférent ; il voit tout cela comme les pièces d'un échiquier quand la partie est finie, ou comme ilcontemple, le matin, les travestissements épars, dont les formes l'ont intrigué et agité toute la nuit decarnaval.

» Il y a bien, dans cette possibilité affirmée de se libérer de sa volonté, de se retourner même contre elle,un certain optimisme chez Schopenhauer.

Mais dans cette vision de la libération, on retrouve les vertuschrétiennes d'ascèse et de sacrifice.

Nietzsche ne manquera pas de voir, dans l'esthétique et la moralede Schopenhauer, l'expression du ressentiment qui caractérise déjà le judéo-christianisme.

Ressentiment. »

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