Devoir de Philosophie

Le bonheur ne réside pas dans une vie vouée au plaisir ?

Publié le 20/01/2004

Extrait du document

2.2 La recherche du bonheur s'identifie plus à une quête morale qu'à une poursuite du plaisir. La recherche du bonheur s'inscrit dans la durée et non dans l'instant comme celle du plaisir. La finalité est de nature morale et non sensible. « Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles. Mais il faut ajouter : « et cela dans une vie accomplie jusqu'à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul jour : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l'oeuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace de temps. » ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, I 6. 2.3 Le bonheur est une fin mais il s'agit moins pour l'homme de le rechercher comme tel que de s'en rendre digne. La volonté de vivre en accord avec ses maximes coïncide avec la volonté de se rendre digne d'être heureux.

Il faut de prime abord définir ce qu'est le plaisir pour ensuite tenter de voir dans quelle mesure sa poursuite coïncide ou non avec celle du bonheur. Le plaisir se caractérise par son évanescence, il est passager, tandis que le bonheur suppose la durée. Le bonheur peut-il être identifié à une somme de plaisirs ? Ce que l'on vise dans le bonheur est l'obtention d'un état de plénitude stable, la recherche du plaisir, quant à elle, peut accompagner un état passionnel et en ce sens être irrationnelle. Le rapport à la raison semble opposé dans les deux cas. Prendre le bonheur pour fin n'est pas contraire à la raison, au contraire il caractérise tous les êtres raisonnables. En revanche faire du plaisir une fin peut s'avérer être un obstacle au règne de la raison. Si le bonheur et le plaisir visent tout deux la satisfaction de l'individu pour autant il semble qu'ils y arrivent par des chemins différents. Pour résoudre cette difficulté, le fait que l'on ne puisse pas tout simplement opposer ces deux types de recherche, nous allons procéder à l'analyse de trois hypothèses. La première souligne la coïncidence entre la poursuite du bonheur et celle du plaisir. La deuxième montre la différence entre elles. Enfin la troisième hypothèse tente de trouver un lien entre la recherche du bonheur et celle d'un certain genre de plaisir.

« 1.2 La vie heureuse ou le bonheur résidant dans le plaisir.Philèbe, dans le dialogue platonicien éponyme, a une conception particulière du plaisir qui tend à l'identifier au bien.Or la recherche du bonheur n'est autre qu'une recherche du bien.

En ce sens il y aurait bien identité entre lapoursuite du bonheur et celle du plaisir.

« Philèbe affirme donc que ce qui est bon, pour tous les êtres vivants, c'estd'éprouver de la jouissance, du plaisir, de l'agrément et tout ce qui convient à ce genre de choses.

» 1.3 Une morale hédoniste.La morale épicurienne fait du plaisir le début et la fin du bonheur.

« Nousdisons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie bienheureuse [...]Tout plaisir est en tant que tel un bien et cependant il ne faut pas recherchertout plaisir » EPICURE, Lettre à Ménécée.

La coïncidence entre la recherchedu bonheur et celle du plaisir suppose au préalable une typologie des plaisirs,tous n'étant pas bons.Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel dela vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait detous les choix que nous avons à faire.

Il réside dans la sensation qui, nousmettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ouexclure.

Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui luiconvient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons dece qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pasles plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certainesdouleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurismen'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit ladouleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation,critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe :"Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le malcomme s'il était le bien", (Épicure). Transition : La condition de la correspondance entre la poursuite du bonheur et celle du plaisir est la suivante : il faut prouver que le plaisir est un bien.

Cependant en voulant les identifier nous risquons d'estomper la différence detaille entre le bonheur et le plaisir.

Deuxième partie : Le bonheur doit être distingué du plaisir. 2.1 La recherche du bonheur doit être distinguée de la poursuite de la satisfaction des passionsLe bonheur doit être différencié de la simple jouissance parce qu'il est durable alors que celle-ci est passagère.

Iln'est pas accessible aussi facilement qu'elle.

Les biens périssables comme le sont le plaisir, la richesse et leshonneurs doivent être plutôt assimilés à des maux certains qu'à des biens véritables.

C'est ainsi que Spinozaprocède dans le Traité de la réforme de l'entendement, son but étant de montrer ce qu'est le vrai bien. 2.2 La recherche du bonheur s'identifie plus à une quête morale qu'à une poursuite du plaisir.La recherche du bonheur s'inscrit dans la durée et non dans l'instant comme celle du plaisir.

La finalité est de naturemorale et non sensible.

« Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et, aucas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles.

Mais il faut ajouter :« et cela dans une vie accomplie jusqu'à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seuljour : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l'oeuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace detemps.

» ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, I 6.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles