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Calvin, l'Institution de la religion chrétienne (extrait)

Publié le 09/02/2013

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Dans l’Institution de la religion chrétienne (1536), Jean Calvin institue une nouvelle théologie en s’inspirant des Écritures. Sans être la doctrine principale, le concept de prédestination a une place importante sur les croyances des élus de l’Église réformée. Après avoir distingué prédestination et prescience, Calvin réaffirme la toute puissance de Dieu dans le don de la grâce. Mais c’est seulement dans sa communion avec le Christ et dans ses bonnes actions que le calviniste peut espérer dans le salut.

Prédestination selon Calvin

 

A) Nous disons bien que Dieu prévoit toutes choses comme il les dispose ; mais c’est tout confondre, de dire que Dieu élit et rejette, selon qu’il prévoit ceci et cela... Quand nous attribuons une prescience à Dieu nous signifions que toutes choses ont toujours été et demeurent éternellement en son regard, tellement qu’il n’y a rien de futur ni de passé à sa connaissance ;... il les voit et regarde à la vérité, comme si elles étaient devant sa face. Nous disons que cette prescience s’étend par tout le circuit du monde et sur toutes les créatures.

 

 

Nous appelons prédestination le conseil éternel de Dieu, par lequel il a déterminé ce qu’il voulait faire de chacun homme. Car il ne les crée pas tous en pareille condition, mais ordonne les uns à vie éternelle, les autres à éternelle damnation. Ainsi, selon la fin à laquelle est créé l’homme, nous disons qu’il est prédestiné à mort ou à vie... Ceux qu’il appelle à salut, nous disons qu’il les reçoit de sa miséricorde gratuite, sans avoir égard aucun à leur propre dignité. Au contraire que l’entrée en vie est forclose à tous ceux qu’il veut livrer en damnation et que cela se fait par son jugement occulte et incompréhensible, combien qu’il soit juste et équitable...

 

 

B) Si on demande pourquoi Dieu a pitié d’une partie, et pourquoi il laisse et quitte l’autre, il n’y a autre réponse, sinon qu’il lui plaît ainsi.

 

 

C) Quiconque se trouve en Jésus-Christ et est membre de son corps par foi, celui-là est assuré de son salut, et quand nous le voudrions savoir, il ne faut pas que nous montions là-haut pour nous enquérir de ce qui nous doit à cette heure être caché. Mais voilà Dieu qui s’abaisse à nous ; il nous montre de quoi en son Fils ; comme s’il disait : Me voici : contemplez-moi et connaissez comment je vous ai adoptés pour mes enfants. Quand donc nous recevons ce témoignage de salut qui nous est rendu par l’Évangile, de là nous connaissons et sommes assurés que Dieu nous a élus...

 

 

D) Si tous les dons que Dieu nous a faits, quand nous les réduisons en mémoire, sont comme rayons de clarté de son visage, pour nous illuminer à contempler la souveraine lumière de sa bonté ; par plus forte raison, les bonnes œuvres qu’il nous a données doivent servir à cela, lesquelles démontrent l’Esprit d’adoption nous avoir été donné.

 

 

Source : Albert Troux, Recueils de textes d’histoire, tome 3, les Temps modernes, H. Dessain, 1959.

 

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