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Candide ou l'optimisme, Voltaire

Publié le 25/07/2010

Extrait du document

voltaire
1) Vie de l'auteur François-Marie Arouet est né d'une famille aisée. Très rapidement il adopta la philosophie épicurienne fondée sur l'apologie du plaisir et l'idée que la nature est bonne. Ses écrits critiques lui vaudront vite la censure l'emprisonnement puis l'exil. Des exils d'où il reviendra enrichi de sa découverte de nouvelles formes de régime politique (anglais, russes). De retour en France il en profitera pour publier sous son nouveau nom - Voltaire - ses Lettres philosophiques ainsi que Micromégas. Ses séjours en France sous protection noble, lui inspireront Zadig où il retranscrit ses mésaventures de courtisan. Toujours aussi indésirable en France, il s'installe à Genève où il écrit Candide et correspond avec Diderot, D'Alembert, Frédéric II. Cette France, ingrate envers lui de son vivant, transférera ses cendres au Panthéon pour l'hommage posthume de toute une nation.  2) La physionomie de l'œuvre Le titre Candide ou l'optimiste est à la fois éponyme et redondant, soulignant les caractères principaux du personnage. Ce conte philosophique publié en 1759 a été écrit à la suite du tremblement de terre de Lisbonne et durant la guerre de sept ans qui sont pour Voltaire autant de représentations du mal et de la souffrance. En retrait de la guerre et des troubles religieux, assis confortablement sur sa richesse en Suisse, Voltaire pourra assez librement disserter sur le mal.  3) Des personnages types Le conte Candide est un apologue où les personnages sont souvent des représentations allégoriques qui caractérisent chacun une psychologie type. Commençons d'abord par Pangloss, pour qui tout est bien dans le meilleur des mondes et pour qui le lien de cause à effet régit la planète. Pangloss serait la représentation du philosophe et scientifique Leibniz. L'antithèse de Pangloss est présente dans le personnage de Martin qui ne voit dans le monde que le mal. Ce savant travaillant pour une maison d'édition est aussi un fataliste, s'en remettant aux puissances supérieures pour décider du destin des hommes. Entre ces deux personnages se place Candide. Ce jeune homme au « jugement assez droit « et « d'esprit le plus simple « est tiraillé entre l'optimisme de Pangloss et le pessimisme de Martin. Dans toute la naïveté de sa jeunesse, Candide raisonne mais surtout erre dans une perpétuelle incertitude. Dans ce « roman d'apprentissage «, la question est de savoir si les épreuves du monde décideront Candide à devenir un nouveau Pangloss ou un nouveau Martin. Cunégonde, l'aimée de Candide a suivi les enseignements de Pangloss et fait preuve de beaucoup d'optimisme malgré ce que la vie lui a fait subir. « La vieille «, serveuse de Cunégonde a, elle aussi, souffert des pires atrocités mais ne se plaint cependant que très rarement. Dans le pur style des contes de l'époque, Voltaire s'emploie à une caractérisation brève des personnages qui souligne malgré tout leur psychologie.  De plus, les femmes sont présentées dans ce roman comme pur objet de désir qui sombre ensuite dans la laideur et la déchéance humaine.  4) Les incontournables de l'ouvrage a)Un récit attractif Par définition un conte, de par sa nature, doit plaire. De par la multiplication des aventures et péripéties, le lecteur est dans une constante découverte. De plus, cette œuvre critique emploie de nombreuses formes comiques telles que le burlesque (le portrait de la « haute noblesse «), la parodie (imitation du registre épique), ou encore la satire (« Madame la baronne pesait environ trois cent cinquante livres, ce qui lui valait une grande considération «).  b) Un récit critique de la société Dans cette période de remise en question des institutions et des mœurs, Voltaire nous fait part de nombreuses critiques. > Satire sociale de la noblesse L'ouvrage livre une satire de la noblesse notamment dans le premier chapitre. Un baron habitant le château de Thunder-ten-thronckh, qui est puissant grâce aux portes et aux fenêtres de sa demeure et qui dispose d'un petit bois qu'il nomme parc. Ce passage, en plus de montrer la ridiculité de la noblesse, nous offre la première approche du thème central du livre : la relation entre la réalité et la perception que l'homme s'en fait (le bois nommé parc). Plus loin dans le roman, on rencontre le « gouverneur Don Fernando d'Ibaara, y Figueora, y Mascarenes, y Lampourdos, y Souza qui avait une fierté convenable à un homme qui portait tant de noms «. >Satire de la pensée de Leibniz Leibniz, représenté par Pangloss dans le conte excellait dans la métaphysico-théologocosmolo-nigologie. Cet homme qui « prouvait admirablement bien qu'il n'y a pas d'effet sans cause « et que « tout allait bien dans le meilleur des mondes « est parodié par Voltaire qui place ses idées au centre de la réflexion de son ouvrage. >Satire de l'armée et de la guerre ainsi que de la tonalité épique Le passage de Candide dans l'armée le met face à son premier « malheur «. Enrôlé, il va assister à une bataille sanglante. Voltaire conte avec dérision : - l'« harmonie du son des armes « -la « mousqueterie qui ôte du meilleur des mondes la vie de neuf milles coquins « (« coquins « pour rappeler que tout est dans le meilleur des mondes. -> Justification) -déshumanisation par des chiffres approximatifs du nombre de morts Mais le pathétique remplace vite la dérision du registre épique : -transition par l'oxymore « boucherie héroïque « qui confronte à la fois, la vertu d'être un héros et l'abomination de faire la guerre. >Dénonciation culturelle  Suite au tremblement de terre de Lisbonne, le gouvernement décide un auto-da-fé pour officiellement « calmer les dieux «. Mais c'est bel et bien le peuple qui a besoin d'être apaisé après ce sinistre. Par ces crimes c'est bien l'intolérance et les superstitions médiévales que dénonce Voltaire. De même, c'est le fanatisme islamique qui est dénoncé dans le chapitre douze par la remarque « ils faisaient la guerre et priaient cinq fois par jour «. La pratique de l'esclavage est elle aussi dénoncée. Candide est destiné à des lecteurs européens amateurs de sucre. Voltaire ne manque pas d'apprendre à ses lecteurs à quel prix ils sucrent leurs cafés. L'esclave : « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main… « >Pastiches stylistiques A travers ses nombreuses critiques de la société, c'est aussi un pastiche de plusieurs écrits de l'époque : -un pastiche de l'utopie qui est présenté comme un genre faux promettant des illusions pittoresques et inadaptable à la société. Une vie parfaite qui n'apporte pas forcément le bonheur, contrairement à la simplicité de la vie dans la métairie qui leur apporte un apaisement proche du bonheur. A noter de plus les résurrections nombreuses des personnages qui soulignent davantage que le bonheur n'est peut-être qu'une utopie irréaliste. -un pastiche de l'écriture des sentiments : Candide en parlant de Cunégonde « Votre présence me rendra la vie ou me fera mourir de plaisir «. c) Un récit philosophique La vision du monde de Candide va mûrir au fil du texte. >Des caractéristiques premières La psychologie « initiale « de chaque personnage est bien déterminée : -pessimiste Martin -optimiste Pangloss -naïf Candide Voyons ensuite comment ces psychologies vont évoluer. >Des aventures qui suscitent la réflexion Candide, d'après les enseignements de Pangloss, est naturellement porté vers l'optimisme. Cependant la vie lui réserve de nombreuses surprises. Il va connaître lui-même de multiples malheurs et va rencontrer beaucoup de gens ayant vécu des événements affligeants. La présence de Martin renforcera ce trouble. Et Candide en vient à se demander si Pangloss avait vraiment raison. Malgré de multiples doutes, le moindre bonheur ou espoir lui redonnera toujours son optimisme. Pour lui un petit malheur aboutit toujours à un plus grand bonheur. « si je n'avais pas eu le bonheur de donner un grand coup d'épée au travers du frère de mademoiselle Cunégonde, j'étais mangé sans rémission « Chapitre XVI. >L'eldorado Le passage de l'« eldorado « est vraiment un élément formateur de la pensée finale de Candide. Cette utopie, établissant par nature les concepts de l'ordre parfait, est une vive critique du monde réel. Candide est confronté cette fois à l'opposition entre monde réel et monde parfait. Malgré cela, il se décide à quitter l'eldorado par amour pour Cunégonde mais aussi par vanité de « revenir au monde « plus riche que tous.  >La métairie Ce dernier chapitre apparaît clairement comme conclusion de l'ouvrage. C'est ici que Voltaire apporte s a solution à une vie si ce n'est heureuse, supportable et à l'abri du mal. Premièrement, c'est la psychologie optimiste qui est valorisée car la métairie apparaît comme le bonheur résultant des nombreuses péripéties souvent malheureuses. Comme nous le voyons plus haut dans le roman « le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin. «, Voltaire encourage le travail profitable (« il faut cultiver notre jardin «) qui évite les réflexions existentialistes, qui sont pour lui synonymes de grande tristesse. Intrigues bourgeoises, courtoisies, loisirs n'existent plus, seul le travail et le profit sont valorisés dans cette « nouvelle société «. C'est aussi le fondement de nouvelles règles qui s'installent. Ce « jardin «, facile à rapprocher du jardin d'Eden de la bible, dénonce une religion peu tolérante et où les combats dogmatiques et institutionnels éloignent Dieu des chrétiens. Enfin c'est un monde sans lois ni institutions où seule la raison est législatrice. >Dieu et le bonheur Comme beaucoup des philosophes de ce siècle, Voltaire pose une question centrale : Si Dieu existe, comment peut-on concevoir le mal ? A cela, deux hypothèses furent proposées : Dieu est impuissant face à des forces encore supérieures, ou Dieu fait parfois preuve de méchanceté envers ses disciples. Ces deux hypothèses fortement défavorables à la religion sont contrastées par l'opinion de Voltaire qui place les malheurs comme des obstacles nécessaire à un bonheur supérieur. C'est enfin une formation de l'individu pour le rendre meilleur.  5) Jugement personnel Voltaire, et en particulier dans son oeuvre Candide, reste un des plus grands représentants de son siècle littéraire (récit satirique, à portée philosophique et à visée didactique). Ce livre très plaisant nous offre aussi une virulente critique de l'humanité. Notons aussi l'apport philosophique très important. Sans nous apporter une véritable solution sur l'origine du mal, le livre a le mérite de nous apporter une réelle réflexion que nous avons la liberté d'interpréter. Enfin, et c'est bien l'essentiel, l'ouvrage nous apporte sa solution pour vivre à l'écart des maux de la société. « Cultiver son jardin « bien loin des rêves, espérances et utopies de sa jeunesse. Candide est adulte.  6) La mise en perspective Un autre conte philosophique de Voltaire, la princesse de Babylone, présente de nombreuses similitudes avec Candide. Dans ces deux contes, les deux protagonistes courent le monde éperdument pour tenter de se retrouver et de vivre leur amour. Cependant la vision optimiste de Candide permet aux personnages de se rencontrer brièvement, comme une relance à leur amour ; alors que Formosante manque toujours son amant. Tandis que le roman d'apprentissage Candide fait évoluer (sentiment compris) son personnage, les protagonistes de la princesse de Babylone conserve les mêmes sentiments. Contrairement à L'eldorado, l'utopie des gangarides présente un « meilleur des mondes « agraires, simple et bucolique sans classe sociale. A noter aussi que Candide fait face aux monstruosités du monde, contrairement à l'angélique monde de Bélus.  Il est frappant de voir que quelque soit le conte, les personnages Voltairien, malgré de multiples péripéties, les surmontent toujours. C'est ce qui fait la particularité de ses contes, entre l'irrationnel et l'âpre réalité.

voltaire

« de l'esclavage est elle aussi dénoncée.

Candide est destiné à des lecteurs européens amateurs de sucre.

Voltaire nemanque pas d'apprendre à ses lecteurs à quel prix ils sucrent leurs cafés.

L'esclave : « Quand nous travaillons auxsucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main… » >Pastiches stylistiques A travers sesnombreuses critiques de la société, c'est aussi un pastiche de plusieurs écrits de l'époque : -un pastiche de l'utopiequi est présenté comme un genre faux promettant des illusions pittoresques et inadaptable à la société.

Une vieparfaite qui n'apporte pas forcément le bonheur, contrairement à la simplicité de la vie dans la métairie qui leurapporte un apaisement proche du bonheur.

A noter de plus les résurrections nombreuses des personnages quisoulignent davantage que le bonheur n'est peut-être qu'une utopie irréaliste.

-un pastiche de l'écriture dessentiments : Candide en parlant de Cunégonde « Votre présence me rendra la vie ou me fera mourir de plaisir ».

c)Un récit philosophique La vision du monde de Candide va mûrir au fil du texte.

>Des caractéristiques premières Lapsychologie « initiale » de chaque personnage est bien déterminée : -pessimiste Martin -optimiste Pangloss -naïfCandide Voyons ensuite comment ces psychologies vont évoluer.

>Des aventures qui suscitent la réflexion Candide,d'après les enseignements de Pangloss, est naturellement porté vers l'optimisme.

Cependant la vie lui réserve denombreuses surprises.

Il va connaître lui-même de multiples malheurs et va rencontrer beaucoup de gens ayantvécu des événements affligeants.

La présence de Martin renforcera ce trouble.

Et Candide en vient à se demandersi Pangloss avait vraiment raison.

Malgré de multiples doutes, le moindre bonheur ou espoir lui redonnera toujoursson optimisme.

Pour lui un petit malheur aboutit toujours à un plus grand bonheur.

« si je n'avais pas eu le bonheurde donner un grand coup d'épée au travers du frère de mademoiselle Cunégonde, j'étais mangé sans rémission »Chapitre XVI.

>L'eldorado Le passage de l'« eldorado » est vraiment un élément formateur de la pensée finale deCandide.

Cette utopie, établissant par nature les concepts de l'ordre parfait, est une vive critique du monde réel.Candide est confronté cette fois à l'opposition entre monde réel et monde parfait.

Malgré cela, il se décide à quitterl'eldorado par amour pour Cunégonde mais aussi par vanité de « revenir au monde » plus riche que tous. >La métairie Ce dernier chapitre apparaît clairement comme conclusion de l'ouvrage.

C'est ici que Voltaire apporte sasolution à une vie si ce n'est heureuse, supportable et à l'abri du mal.

Premièrement, c'est la psychologie optimistequi est valorisée car la métairie apparaît comme le bonheur résultant des nombreuses péripéties souventmalheureuses.

Comme nous le voyons plus haut dans le roman « le travail éloigne de nous trois grands maux :l'ennui, le vice et le besoin.

», Voltaire encourage le travail profitable (« il faut cultiver notre jardin ») qui évite lesréflexions existentialistes, qui sont pour lui synonymes de grande tristesse.

Intrigues bourgeoises, courtoisies, loisirsn'existent plus, seul le travail et le profit sont valorisés dans cette « nouvelle société ».

C'est aussi le fondement denouvelles règles qui s'installent.

Ce « jardin », facile à rapprocher du jardin d'Eden de la bible, dénonce une religionpeu tolérante et où les combats dogmatiques et institutionnels éloignent Dieu des chrétiens.

Enfin c'est un mondesans lois ni institutions où seule la raison est législatrice.

>Dieu et le bonheur Comme beaucoup des philosophes dece siècle, Voltaire pose une question centrale : Si Dieu existe, comment peut-on concevoir le mal ? A cela, deuxhypothèses furent proposées : Dieu est impuissant face à des forces encore supérieures, ou Dieu fait parfois preuvede méchanceté envers ses disciples.

Ces deux hypothèses fortement défavorables à la religion sont contrastées parl'opinion de Voltaire qui place les malheurs comme des obstacles nécessaire à un bonheur supérieur.

C'est enfin uneformation de l'individu pour le rendre meilleur. 5) Jugement personnelVoltaire, et en particulier dans son oeuvre Candide, reste un des plus grands représentants de son siècle littéraire(récit satirique, à portée philosophique et à visée didactique).

Ce livre très plaisant nous offre aussi une virulentecritique de l'humanité.

Notons aussi l'apport philosophique très important.

Sans nous apporter une véritable solutionsur l'origine du mal, le livre a le mérite de nous apporter une réelle réflexion que nous avons la liberté d'interpréter.Enfin, et c'est bien l'essentiel, l'ouvrage nous apporte sa solution pour vivre à l'écart des maux de la société.

«Cultiver son jardin » bien loin des rêves, espérances et utopies de sa jeunesse.

Candide est adulte. 6) La mise en perspectiveUn autre conte philosophique de Voltaire, la princesse de Babylone, présente de nombreuses similitudes avecCandide.

Dans ces deux contes, les deux protagonistes courent le monde éperdument pour tenter de se retrouver etde vivre leur amour.

Cependant la vision optimiste de Candide permet aux personnages de se rencontrer brièvement,comme une relance à leur amour ; alors que Formosante manque toujours son amant.

Tandis que le romand'apprentissage Candide fait évoluer (sentiment compris) son personnage, les protagonistes de la princesse deBabylone conserve les mêmes sentiments.

Contrairement à L'eldorado, l'utopie des gangarides présente un « meilleurdes mondes » agraires, simple et bucolique sans classe sociale.

A noter aussi que Candide fait face auxmonstruosités du monde, contrairement à l'angélique monde de Bélus. Il est frappant de voir que quelque soit le conte, les personnages Voltairien, malgré de multiples péripéties, lessurmontent toujours.

C'est ce qui fait la particularité de ses contes, entre l'irrationnel et l'âpre réalité.. »

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