Devoir de Philosophie

À quelles conditions une activité est-elle un travail ?

Publié le 04/02/2004

Extrait du document

travail
■ Analyse du sujet
— La question est sans ambiguïté : il s'agit de préciser ce qui permet de distinguer, parmi toutes les sortes d'activités qui peuvent se rencontrer, ce qui peut être nommé, de façon rigoureuse, « travail «. — On doit donc recenser d'abord les diverses activités : de l'activité animale aux activités humaines (art, jeu, etc.). — On considère le concept de travail dans son acception philosophique : double transformation, des matières extérieures et du travailleur.

travail

« [III.

Travail et histoire] S'il n'y a travail que lorsque l'activité transforme celui qui l'accomplit, on peut affirmer que, de manière générale, letravail se repère dans des activités favorisant une suite de modifications, soit une histoire.

C'est aussi l'une desraisons pour lesquelles l'activité animale n'est pas un travail : l'animal, même s'il « produit », reste conforme aumodèle de son espèce, dont chaque génération répète les comportements de la précédente.

Le travail humain, aucontraire, rend possible l'histoire de l'humanité, il en élabore les conditions de possibilité et en définit le cadre.On pourrait en conséquence admettre que, chez l'homme, toute activité dont on constate qu'elle évoluehistoriquement participe dans des proportions variables du travail.

Évoquer ce dernier, c'est penser spontanémentaux tâches physiques (le paysan, l'artisan, l'ouvrier...) ou intellectuelles (l'ingénieur, le chef d'entreprise).

Mais ondoit aussi considérer que des activités en apparence moins liées à la production économique, ou plus « libres »,présentent, au moins partiellement, les caractères du travail.

L'art, par exemple, implique des savoir-faireconcernant les matériaux, qui sont évidemment proches de tâches artisanales ou industrielles.

Mais surtout, iltransforme l'artiste lui-même, qui trouve confirmation de ce qu'il veut être dans les oeuvres qu'il élabore.

Cela nesignifie pas que l'art soit entièrement assimilable à un travail : le savoir-faire n'y détermine pas la qualité de l'oeuvre,et la « création » semble viser très au-delà de la simple satisfaction des besoins.

Mais cela peut nous rappeler qu'ona tort, en évoquant l'art, de passer sous silence son aspect laborieux, que ce dernier soit matériel ou intellectuel.Transformer l'homme en même temps que le milieu, lancer l'histoire humaine dans les différents domaines où elle sedéploie, l'activité qui est un travail ne se contente pas de combler des besoins élémentaires — elle aboutit à denouveaux besoins. [Conclusion] Ce qui singularise le travail dans l'ensemble des activités possibles, c'est qu'il ne désigne pas uniquement,contrairement à son image convenue, des activités pénibles.

Par contre, les activités uniquement en quête d'unplaisir immédiat (physique ou non) sont davantage de l'ordre du délassement que du travail : une partie de cartesimplique sans doute que l'on suive des règles et que l'on puisse anticiper sur les coups suivants, et si un bon joueurpeut progresser dans son domaine, il ne fait pas progresser l'humanité pour autant.

Or, le travail, au-delà del'individu qui l'accomplit, concerne aussi l'humanité en général : une activité est, en général, assimilable à un travaillorsque son résultat ou sa signification dépasse son seul acteur.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles