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Carlyle, Thomas

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Carlyle, Thomas (1795-1881), essayiste et historien écossais, traducteur éclairé des romantiques allemands et auteur d’une importante œuvre d’histoire et d’histoire littéraire.

2   IMPORTANCE DE LA CULTURE ALLEMANDE

Né à Ecclefechan, dans un milieu très modeste, Thomas Carlyle étudie la théologie à l’université d’Édimbourg mais, après cinq années d’études, il perd la foi et abandonne la cléricature (1814) pour enseigner les mathématiques. Déçu par l’enseignement, il reprend brièvement des études de droit, toujours à Édimbourg (1818), où il occupe ensuite un poste de précepteur. C’est à cette époque qu’il lit les philosophes allemands, l’idéalisme allemand venant, en quelque sorte, occuper chez lui la place laissée vacante par la foi chrétienne. Après un séjour à Paris et à Londres, Carlyle retourne en Écosse ; il se met à écrire pour la revue littéraire l’Edinburgh Review. En 1826, il épouse Jane Welsh, écrivain gallois, rencontrée cinq ans plus tôt. Le couple s’établit en 1828 dans la ferme de Craigenputtock, propriété de Jane, en Écosse. Ils reviennent à Londres en 1834, où Carlyle prend bientôt le surnom de « Sage de Chelsea « et devient membre d’un cercle littéraire dont font partie les essayistes Leigh Hunt et John Stuart Mill. Il se lie également d’amitié avec l’essayiste américain Ralph Waldo Emerson, amitié qui durera toute sa vie.

C’est au cours de son séjour comme précepteur à Édimbourg que Carlyle écrit des articles pour l’Edinburgh Encyclopedia ; il commence parallèlement une étude approfondie de la littérature allemande, qui débouche sur la publication, en 1824, d’une traduction en anglais du roman de Goethe, les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister. Il en traduit encore la suite, les Années de pèlerinage de Wilhelm Meister (1827), et donne, en ces mêmes années, une Vie de Schiller (1825), ainsi que divers travaux de commentaires et de recherches dédiés à la culture allemande.

3   HÉROÏSME ET SENS DE L’HISTOIRE

Carlyle écrit également un roman, Sartor Resartus, satire philosophique non dépourvue d’humour qu’il fait paraître dans le Fraser’s Magazine en 1833 et 1834. Dans cette œuvre multiple, à la fois autobiographique, philosophique et baroque, Carlyle déplore le manque d’authenticité de la richesse matérielle, relate en détail les crises qu’il a traversées et affirme son idéalisme spirituel. De cette même époque datent certains de ses essais les plus marquants.

C’est son Histoire de la Révolution française en deux volumes (The French Revolution, A History, 1837), qui vaut à Carlyle sa réputation d’écrivain majeur. Cette étude historique très vivante, envisagée essentiellement sous l’angle du mérite individuel et sous celui de l’oppression des pauvres, connaît un succès immédiat. Elle est suivie par une série de conférences, dont l’une, les Héros et le Culte des héros, est publiée en 1841 (On Heroes, Hero-Worship, and the Heroic in History) : Carlyle y impute l’épanouissement de la civilisation aux actes individuels de ses héros. Selon lui, seuls les héros, c’est-à-dire les hommes qui s’imposent par la suprématie de l’intelligence, du cœur, du sens de la justice et de la sincérité, donnent un sens à l’histoire, guident les peuples vers un accomplissement spirituel et marquent une ère nouvelle.

Les écrits ultérieurs, en particulier le Chartisme (Chartism, 1839) et Cathédrales d’autrefois et usines d’aujourd’hui : passé et présent (Past and Present, 1843), reprennent ce même thème du héros ou du grand homme mû par une entité supérieure et perçu comme un agent de l’Histoire. Carlyle affine cette conception de l’histoire dans ses dernières œuvres, les Lettres et Discours d’Olivier Cromwell (Oliver Cromwell’s Letters and Speeches, with Elucidations, 1845) et la monumentale Histoire de Frédéric le Grand (History of Frederick II of Prussia, Called Frederick the Great, 10 volumes, 1855-1865), son œuvre la plus complète. Après la mort de sa femme, il publie une autobiographie hantée par le remords, les Souvenirs (Reminiscences), ainsi que la correspondance de son épouse (1883).

4   UNE POSTÉRITÉ INGRATE

Plus guère étudié ni même lu aujourd’hui, Carlyle a pourtant été considéré, tout au long de sa vie et durant une grande partie du XIXe siècle, comme l’un des penseurs les plus marquants de son temps. Ses idées ont influencé de nombreux écrivains de la période victorienne, en particulier Ruskin et Dickens, mais aussi, à l’étranger, Michelet, Taine, Renan, Bloy, Verhaeren, Barrès, Unamuno, Proust, Pessoa et bien d’autres.

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