Les cartes, enjeu politique, approche critique

« · Les cartes descriptives et analytiques sont les plus répandues, notamment dans les atlas.

Elles répondent cependant à des méthodes et à des objectifs différents.

Les cartes descriptives localisent et situent des phénomènes spatiaux (relief, végétation, ressources naturelles, villes…).

Les cartes routières (Michelin) ou les cartes de l’IGN (Institut National de l’information géographique et forestière) sont des cartes descriptives.

Les cartes analytiques prennent en compte une ou plusieurs variables statistiques, afin de représenter un phénomène abstrait (PIB/habitant, densité de population, IDH…).

· D’autres types de cartes existent.

Les cartes synthétiques utilisent des figurés élémentaires (ponctuels, surfaciques, linéaires) pour mettre en valeur les grandes structures d’un territoire.

Elles sont plus complètes et dynamiques que les cartes descriptives et analytiques.

D’autres représentations cartographiques, moins conventionnelles, utilisent les technologies numériques pour faire apparaître en relief (cartogrammes en 3D) ou pour représenter un espace déformé en fonction de la variable choisie (anamorphose). B – Problèmes et limites des cartes · L’utilisation des cartes doit s’accompagner d’un certain nombre de précautions.

Le lecteur doit être critique, car le choix des informations cartographiées peut s’avérer contestable.

Le choix d’une projection peut lui aussi être tendancieux.

Ainsi un planisphère centré sur son propre pays renforce l’idée que celui-ci est au centre du monde.

C’est le cas de la Chine, du Japon ou encore de l’Australie. · Le choix de l’échelle de la carte s’avère important : le message n’est plus le même selon que l’échelle est grande (1/25000 e , par exemple) ou plus petite.

L’utilisation des cartes en milieu scolaire, et plus particulièrement dans l’enseignement de la géographie, doit être soumise à une approche critique. · Les cartes sont aujourd’hui confrontées à une profusion de données.

Les cartographes utilisent de plus e plus les images satellitales (Google).

Les images se multiplient et le tri est nécessaire.

L’information est utilisée pour le filtrage des données, la mise en forme graphique… En leur ajoutant des systèmes de classement et de sélection, elles constituent des Systèmes d’Information Géographique, les Européens ont imaginé Galileo : ils participent ainsi à cette course aux informations permettant de cartographier l’intégralité de l’espace terrestre. C – Le succès des cartes · Les cartes sont aujourd’hui présentes dans le quotidien des individus.

Les journaux télévisés, la presse écrite, les revues spécialisées, les logos d’entreprises et les outils de communication des collectivités territoriales ont transformé les cartes en icônes de la représentation géographique.

Elles s’imposent également au quotidien par les cartes routières ou par les cartes de randonnée, ainsi que dans les jeux vidéo. · La question du rapport au monde se pose pour tous au travers des cartes.

Les événements importants, souvent tragiques (conflits armés, déplacement de populations, catastrophes naturelles…), et leur médiatisation donnent généralement lieu à une traduction cartographique.

Cette médiatisation permet aux individus de mieux appréhender l’espace qui les entoure.

En cela, les cartes révèlent la complexité du monde contemporain.. »