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La cause finale

Publié le 09/06/2012

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2. La fin comme telle doit être connue. - Cette proposition est également évidente, en raison même de ses termes. Car la fin n'existe premièrement que comme intention ou idée, c'està- dire qu'elle n'a de réalité que dans une intelligence : la fin comme cause ne peut être que la fin connue. La connaissance de la fin est donc la condition sine qua non de la causalité finale: c'est ce rapport même de l'idée de l'effet à produire à sa réalisation qui définit proprement la finalité. D'autre part, cetté connaissance de la fin doit être entendue strictement comme une connaissance intellectuelle, car elle implique perception de la fin comme telle et perception des moyens propres à la réaliser. Or cette double appréhension ne peut être le fait de la connaissance sensible, qui est limitée aux objets matériels et ne peut saisir des rapports intelligibles.

« terme de l'action, dans l'ordre de l'exécution (finis in re) et le principe de l'action dans l'ordre de l'intention (finis in inten­ tione), en tant qu'elle est ce qui détermine la cause efficiente à agir.

C'est à ce dernier titre que la fin est appelée cause des causes, car elle est ce qui commande toute la série des opéra· tions.

Pierre veut être ingénieur : c'est cette fin (intention) qui va le conduire à faire telles études, à entrer dans telle école, à se soumettre à telle discipline de travail, à passer tels examens.

Lorsqu'il aura conquis le titre d'ingénieur, la fin sera réalisée et la série d'activités subordonnées à la conquête de ce titre sera du même coup finie.

La fin était donc bien première dans J'intention et terminale dans l'exécution.

2.

La causalité.

de la fin.

- Comment expliquer la causalité de la fin, c'est-à-dire sa propriété de mouvoir l'agent à produire quelque chose ? C'est éçidemment le désir (ou appétit) qui est au principe du mouçement: c'est parce que je suis sollicité par quelque chose qui m'apparaît comme désirable que j'entre­ prends d'agir.

Sinon, l'action serait impossible et inintelligible : la psychopathologie a bien montré que certaines formes de dépression ou d'impuissance à agir (mélancolies, psychasthénies, neurasthénies) ont pour cause première une s.orte d'incapacité d'amener des raisons d'agir, c'est-à-dire des fins ou objets désirables, dans le champ de la conscience (II, 533).

Mais l'explication doit être poussée plus avant, car on peut encore se demander la raison du désir.

Or nous savons, par la psychologie de l'instinct (II, 281-282) et de la volonté (II,527) que la tendance et le dèsir ne sont mis en acte que par l'ap­ préhension de quelque objet se présentant sous l'aspect du bien (sub specie boni), à savoir, non pas nécessairement sous l'aspect du bien au sens absolu et transcendantal du terme, mais sous l'aspect du bien en tant que convenant à l'agent.

C'est donc, fondamentalement, le bien en tant que désirable, qui constitue la raison formelle de la cansalité de la fin.

C'est pour­ quoi l'on affirme que la fin et le bien sont convertibles.

B.

Intelligence et finalité.

295 Les observations qui précèdent lient la finalité à l'intelli­ gence.

Or la finalité est U1ÛfJerselle et se rencontre, non seule­ tant chez les êtres intelligents, qui conçoivent la fin de leurs actes, mais encore chez les animaux, dont l'instinct obéit à une finalité merveilleusement précise (II, 275-277}, et aussi, comme. »

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