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Les causes de la croyance

Publié le 11/05/2012

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L'assentiment dans la croyance. - La croyance implique, au contraire de la science, l'intervention plus ou moins active de la volonté, puisque l'assentiment n'est pas déterminé par des raisons excluant tout possibilité d'erreur et toute possibilité de contestation ou porte sur des énoncés dépourvus d'évidence intrinsèque. Toute la question ici revient à définir le rôle et la valeur de l'intervention de la volonté. Cette intervention peut être tantôt directe, tantôt indirecte. Seule, l'intervention directe spécifie la croyance...

C'est pourquoi on affirme couramment que <>, ce qu'il faut entendre en ce sens qu'elles sont dépourvues de la contrainte de l'évidence et à ce titre ne peuvent être imposées, mais non en ce sens qu'elles seraient interchangeables à discrétion. Car l'opinion reste un acte de l'esprit et en droit elle a sa justification rationnelle. En pratique, on constate que les opinions sont très variables, d'abord parce que les raisons qui les fondent ne sont jamais, par définition, déterminantes et peuvent céder à d'autres raisons contraires, - ensuite et surtout par l'effet de toutes ...

« 536 LA CROYANCE raison d'être soi-même, d'obéir à sa loi essentielle, qui est de se conformer à l'être, de voir ce qu'elle voit.

b) L'erreur du Polontarisme.

Nous devons donc rejeter l'opi­ nion de DEsCARTES, d'après laquelle le jugement est essentielle­ ment l'acte de la çolonté (volontarisme).

DESCARTES estime, en effet que l'entendement, étant purement passif, ne peut que concevoir les idées, sans rien affirmer ou nier.

C'est la volonté, puissance active et libre, qui pourrait seule lever l'indétermi­ nation de l'entendement en posant l'affirmation ou la négation, comme le prouve, selon DESCARTEs, le fait que nous pouvons toujours suspendre notre assentiment (Principes de la Philo­ sophie, 1, C.

XXXII-XXXIX).

Cette dernière assertion suffirait à infirmer la théorie carté­ sienne, car il est absolument certain qu'il y a de nombreux cas où la çolonté n'a pas à interPenir dans le jugement et est impuis­ sante à suspendre l'assentiment.

Les jugements d'expérience immédiate (je pense, je marche, je vis, je souffre) ; les jugements énonçant des évidences(" ce qui est est n, «le tout est plus grand que la partie n, " rien ne commence d'exister sans cause ll, « il faut faire le bien et éviter le mal n, etc.), se formulent nécessai­ rement par la seule appréhension de leurs termes et emportent d'eux-mêmes l'assentiment.

Contre celui-ci, la volonté ne peut rien.

C'est le cas de tous les jugements de science comme tels.

- En de tels jugements, la volonté ne peut exercer qu'une influence indirecte, pour détourner l'esprit de la considération des termes du jugement, c'est-à-dire pour empêcher, non pas le jugement, mais l'exercice de la pensée.

Analogiquement, c'est ce qui produit pour l'œil en face de la lumière : je ne puis pas, les yeux ouverts, ne pas voir en plein jour ce qui est placé sous mon regard ; ma volonté n'y peut rien, ni pour, ni contre ; mais je puis volontairement fermer les yeux et ne rien voir.

Dans ce cas, la volonté intervient seulement pour empêcher l'exercice de la vision.

RENOUVIER (Psychologie rationnelle, t.

I, c.

XVI, p.

366 sv.) a repris sous une forme nouvelle et beaucoup plus radicale le volon­ tarisme cartésien.

L'essentiel de sa doctrine peut être résumé sous cette forme.

Objer.ti()ement, si l'on prend la certitude dans son accep­ tion stricte (ce qui exclut absolument le doute), il n'existe rien de certain et il n'y 3 de place que pour la croyance.

Subjecti()ement, le jugement ne devient.

vraiment mien (personnel) que par les motifs, c'est-à-dire par les raisons auxquelles je consens, après avoir consenti à les considérer.

Ainsi, de toute manière, l'assentiment dépend de la volonté libre et tout jugement est un fait de croyance.

- On voit. »

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