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Certitude scientifique et certitude philosophique

Publié le 08/06/2012

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scientifique

Fondement de la certitude, en science et en philosophie. Comment y a-t-il certitude scientifique ? Uniquement par la réduction des lois ou formules à une expérience ou éCJidence sensible (c'est-à-dire à l'être sensible). - Comment obtient-on la certitude philosophique ? Par la réduction des assertions philosophiques à l'éçidence rationnelle, laquelle consiste dans le premier principe (principe de contradiction : une chose ne peut pas être et n'être pas en même temps sous le même rapport). Quelle est, en droit, la certitude la plus parfaite ? C'est (par définition même) celle qui se fonde sur la plus parfaite évidence. Or l'évidence rationnelle (ou intelligible) est plus parfaite que l'évidence empirique (ou sensible). Donc la certitude philosophique est, en droit, plus parfaite que la certitude scientifique.

scientifique

« J l 1 1 1 • compte de l'insuffisance des organes des sens, inadaptés à une con­ naissance minutieuse du réel sensible.

Sans doute, les organes des sens se trouvent de plus en plus perfectionnés par l'emploi des instruments scientifiques ; mais cela ne fait que réduire, sans la supprimer, leur imperfection native.

25 3.

Nature des certitudes scientifiques.

- On objecte que la science établit des lois d'une certitude absolue (lois de la chute des corps, lois des proportions, lois astronomiques, etc.).

-Cela est incontestable.

Mais il importe de remarquer que ces lois, pour la science, c'est-à-dire au niveau du savoir empiriologique, ne sont réellement que des certitudes empiriques ou de fait, et non des éPidences proprement dites.

De plus, leur certitude ne repose (scientifiquement) que sur un postulat, qui est celui de la constance des lois de la nature .

C'est pourquoi aussi l'intelligibilité scientifique reste toujours impar­ faite, ne donne jamais à l'esprit une pleine satisfaction, faute de procurer une évidence rationnelle, c'est-à-dire une évidence fondée en la saisie intuitive de l'être et de ses lois absolues.

En fin de compte, l'ordre scientifique reste celui de la perception sensible, de la constata­ tion et du fait,- et non celui de l'explication 1 • B.

Les conditions techniques du savoir philosophique.

26 1.

Les obstacles à vaincre.

- En fait, il arrive souvent que la certitude scientifique soit supérieure à la certitude philoso- (1) C'est ce que MAINE DE BIRAN avait bien remarqué, au moment où il se détachait des méthodes empruntées à l'empirisme de LocKE et de CoNDILLAC.

• En fait, remarque-t-il, il ne peut jamais y avoir d'explication complète, tant qu'est adoptée l'attitude recommandée par Newton [hypotheses non fingo, c'est-à-dire je m'en tiens aux lois expérimentales de succession des phénomènes, sans me soucier de leurs causes].

De peur d'invoquer quelque principe obscur, on se contente d'établir une loi générale exprimant l'ordre de succession des phénomènes.

Mais qui ne s'aperçoit que, dans les formules des lois ainsi obtenues, il ne se trouve, en définitive, que des termes abstraits, désignant d'une manière plus brève les faits eux-mêmes qu'on veut expliquer? Ce n'est pas en imposant à ces faits un nom commun, celui de gravitation par exemple, qu'on peut avoir l'espoir d'en rendre compte.

On ne fait, en toute rigueur, que noter des ressemblances, décrire des phénomènes et les rapprocher sous le même titre : on croit connaitre les faits, mais on leur donne seulement un nom.

• (G.

LE RoY, L'expérience de l'effort et de la grâce cher.

Maine de Biran, p.

128, commentant le Mémoire sur la décomposition de la pensée, tr• Part., Introd.

§ 2, Ed.

Tisserand, t.

Ill, p.

47-48).

Il faut observer cependant que les sciences inductives s'orientent naturelle· ment vers un type de connaissance plus parfaite (type explicatif et rationnel) ; elles ont tendance à se rationaliser, à prendre la forme déductive.

C'est ce que montre bien la conception cartésienne de la science.

Mais leur valeur expli­ cative ne consiste jamais qu'à repérer, par la voie de l'expérience sensible, des nécessités, ou plus exactement des constances, dans les choses, et nulle· ment à en assigner les raisons par voie intelligible.

Cf.

J.

MARITAIN, Les degrés du sapoir, p.

69 sv.

-l !. »

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