Certitude et vérité ?
Publié le 26/03/2004
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fait qui pourrait être autre qu'il n'est, par exemple : il pleut, la lampe est allumée.
Elle s'obtient par l'expérience : enregardant, en touchant...
La certitude métaphysique ou mathématique porte sur une vérité de droit et il estimpensable que la contradictoire d'une proposition métaphysiquement certaine soit vraie; par exemple, que le toutne soit pas plus grand que la partie.
Par certitude morale, on entend des états d'esprit fort divers.: dans le langagecourant, on est moralement certain quand on a une très grande probabilité : ce n'est donc pas une vraie certitude;au contraire, pour certains philosophes la certitude morale est une adhésion sans réserve, mais qui, portant sur lespropositions ayant des conséquences morales pratiques, est conditionnée par une préparation morale : ainsicomprise, la certitude morale est une vraie certitude.Mais, il est facile de le voir, la différence de ces trois sortes de certitudes tient à la nature ou à l'origine despropositions dont on est certain, non à la force de l'adhésion qui leur est accordée.
Quand je suis convaincu que lalampe est allumée, j'admets ce fait avec une confiance aussi grande que le résultat de l'opération arithmétique 3+2= 5.Nous pouvons faire les mêmes observations pour la vérité.
Et d'abord, on peut distinguer autant d'espèces devérités que d'espèces de certitudes.
Il est des vérités physiques, des vérités mathématiques et méta-% physiques,des vérités morales.Mais le mot vérité est ici synonyme de propositions vraies.
Ce sont les propositions qui sont d'ordre physique, c'est-à-dire de simples expressions de faits d'expérience, d'ordre métaphysique, c'est-à-dire l'expression d'une nécessitéabsolue ou d'ordre moral.
Ces propositions elles-mêmes ne peuvent être que vraies ou faussés et il n'y a pas denuances dans la vérité ou dans l'erreur pas plus qu'il n'y a de nuances dans la certitude.
b) Ensuite ces deux notions sont corrélatives l'une de l'autre : il n'y a de certitude que dans la vérité, et on nepossède la vérité que grâce à la certitude.Certitude ne se dit proprement que de l'adhésion à un jugement vrai.
Une adhésion ferme à un jugement faux n'estpas une certitude, mais une croyance ou une conviction erronées.
Il n'y a pas plus de certitudes fausses qu'il n'y ade vérités fausses; il y a seulement de fausses certitudes et de fausses vérités, c'est-à-dire des étatspsychologiques qui donnent l'illusion de la certitude, des propositions qui donnent l'illusion de la vérité.De même, il n'y a de possession de la vérité que par la certitude.
Sans doute, nous le dirons, une chose peut êtrevraie avant que nous la ' connaissions, par conséquent avant que nous soyons certains de son existence.
Il nousarrive d'admettre comme possible, comme vraisemblable ou comme probable une affirmation dont un contrôleultérieur démontrera la vérité.
Nous ne nous flatterons pas cependant d'avoir possédé la vérité avant d'avoir acquisla certitude de la posséder : la certitude est la condition essentielle de la possession de la vérité.Mais la vérité elle-même est indépendante de l'attitude de notre esprit à son égard : elle ne se confond pas avec lacertitude.
II.
— LA VERITE SE DISTINGUE DE LA CERTITUDE.
Reprenons l'observation du langage courant et nous verrons que vérité et certitude ne sont pas toujours -synonymes : on dit à quelqu'un la vérité, on ne dit pas la certitude; on découvre la vérité, et on parvient à lacertitude; à parler proprement, le savant cherche la vérité, et il aspire à la certitude; on dit « je suis certain », maisnon « je suis vrai »..
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