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Chamorro, Violeta

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Chamorro, Violeta (1929- ), présidente du Nicaragua (1990-1996) et première femme à diriger un pays d’Amérique centrale.

2   DE LA DIRECTION DE LA PRENSA AU GOUVERNEMENT DE RECONSTRUCTION NATIONALE

Né à Rivas, Violeta Barrios effectue ses études aux États-Unis. Elle épouse en 1950 Pedro Joaquín Chamorro Cardenal, qui reprend, en 1952, la direction du journal La Prensa, organe du parti conservateur, appartenant à sa famille. Il en fait le principal journal d’opposition au régime dictatorial d’Anastasio Somoza, puis du fils de celui-ci, Anastasio Somoza Debayle. En 1957, Violetta suit son mari en exil. Revenu au Nicaragua en 1960, Pedro Chamorro est assassiné, en 1978, sur ordre de Somoza. Violeta Chamorro succède à son mari à la tête de La Prensa, poursuivant le combat contre la dictature. Elle joue, à ce titre, un rôle important dans le renversement de la dictature du clan Somoza et dans l’établissement du gouvernement dirigé par le Front sandiniste de libération nationale en 1979.

Siégeant au bureau exécutif du gouvernement de Reconstruction nationale, aux côtés de Daniel Ortega, elle démissionne moins d’un an plus tard, s’opposant à l’orientation marxiste prise par le régime. Son journal devient à nouveau la principale voix d’opposition au régime en place.

3   PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE (1990-1996)

Après huit ans de guerre civile, le président Daniel Ortega donne son accord pour la tenue d’élections libres en contrepartie du désarmement des contras. Une coalition de quatorze partis politiques rassemblés dans l’Union nationale de l’opposition (UNO) choisit Violeta Chamorro comme candidate contre Daniel Ortega. Le 25 février 1990, elle obtient 54,7 p. 100 des suffrages et devient présidente de la république du Nicaragua, au terme d’une transition politique pacifique inédite dans l’histoire du pays. Première femme à gouverner un pays d’Amérique centrale, elle réforme l’armée et relance l’économie. Un an après son élection, la paix civile est une réalité favorisée par le désarmement de 22 000 contras et par une réduction des troupes régulières de 80 000 à 25 000 hommes.

Mais, jugeant la rupture avec le sandinisme trop lente, la coalition qui a fait élire Violeta Chamorro lui retire son soutien en 1993. La présidente s’allie alors avec les députés du FSLN afin de bénéficier d’une majorité parlementaire. Soumise à la pression américaine, Violeta Chamorro se résout toutefois à relever de ses fonctions en 1994 le général sandiniste Humberto Ortega, commandant en chef des armées, frère de Daniel Ortega. Sur le plan économique, Violeta Chamorro remporte un succès certain, avec une croissance de 2,5 p. 100 et une inflation réduite à 8 p. 100 en 1994 ; en 1996, l’économie connaît sa troisième année de croissance positive consécutive. En revanche, elle est confrontée à de nombreuses critiques visant notamment la méthode de restitution des propriétés saisies sous le régime de Somoza.

Les tensions intérieures se manifestent surtout à propos de la révision constitutionnelle. Sur ce sujet, le Parlement s’oppose à Violeta Chamorro qui ne souhaite pas la refonte complète du texte constitutionnel. Les parlementaires ignorent sa volonté et adoptent un texte promulgué en 1995, transformant le mandat présidentiel en un mandat de cinq ans non renouvelable, instaurant un contrôle civil des forces armées et un service militaire facultatif. Au terme de son mandat, elle peut se prévaloir d’avoir réussi à préserver la paix civile et d’avoir relancé la situation économique du Nicaragua.

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