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Chapitre 1 Une Vie Maupassant

Publié le 22/10/2012

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Texte 2 : Chapitre 1 Une Vie (Maupassant) I) La satire indirecte d'une jeune femme 1) Les clichés romantiques Le décor romantique est posé par Jeanne : lueur nocturne irréelle, lune, Nature... Le rêve d'un amour parfait : évocation idyllique au conditionnel, termes hyperboliques, "(indestructible", indéfiniment"), fusion des 2 êtres dans le lexique et L'emploi des pronoms, lyrisme dans le 4ème paragraphe avec amplification du rythme et sonorités nasales (= langueur), la sacralisation de l'époux, malgré une rencontre rapide (négation restrictive), pronoms flous, car il est tellement idéalisé qu'il est confondu avec l'amour, on ne sait pas ce que le pronom désigne: "elle n'avait plus qu'à le rencontrer, lui!" + "adorerait" : vénération aveugle, quasi religieuse 2) La dérision du romancier naturaliste L'auteur tourne en dérision les espoirs de Jeanne : "elle ne le savait pas, au juste et ne se le demandait même pas". Il souligne sa mièvrerie par les allitérations sifflantes au 4ème paragraphe, et l'adjectif "suave". L'allure générale du passage est assez parodique (motifs romantiques, envolée passionnée suscitée par : "Comment serait-il?"). transition: Jeanne imagine déjà son Prince Charmant, et se fait une haute opinion du bonheur et de l'amour conjugal. Mais devant un tel idéal, on ne peut qu'imaginer les désillusions cruelles qui attendent Jeanne. En effet, il ne faut pas oublier que nous sommes en présence d'une ?uvre naturaliste, où les personnages sont soumis à leur destin, et à des déterminismes. II) Les déterminismes qui pèsent sur Jeanne : 1) Une jeune fille "ignorée et ignorante des choses humaines" Influence de l'hérédité : mère = romantique, lit Corinne, père = adepte de Rousseau, amour de la Nature Son "éducation sentimentale": en effet le baron a préparé un projet d'éducation basé sur l'observation de la Nature, souhaite "la tremper dans une sorte de poésie raisonnable" .On ressent tout le pessimisme de Maupassant dans l'oxymore "poésie raisonnable", et l'on devine à l'avance l'échec de ce plan d'éducation. 2) Une passivité de mauvaise augure: Dès la 1ère phrase, le lecteur s'attend à de l'action ("et elle se mit à...") mais verbes d'état. Jeanne ne va pas à l'amour, c'est lui qui vient à elle, elle est complètement objet, soumise. Son seul mouvement, dans le dernier paragraphe est "inconscient". 3)Le poids de la rêverie La 1ère phrase de l'extrait constitue 1 paragraphe = pause = exaltation de la rêverie. Reprise en anadiplose + exclamation nominale montrent que Jeanne fonctionne aux sentiments. A la fin du passage, le rêve atteint son paroxysme et devient presque réalité, mais Maupassant dénonce cette volonté de s'aveugler, et montre qu'elle se trompe: beaucoup d'indéfinis, d'approximations, ( "vague", semble" presque"...) Jeanne est bien dans l'erreur et veut étreindre l'abstrait, fusionner avec le vide. M utilise un terme dépréciatif pour désacraliser cette osmose ("haleine"). Conclusion Effet d'annonce des nombreuses désillusions. Jeanne est une jeune fille a priori charmante, de bonne famille, elle a des parents aimants et elle est éduquée. Pourtant, dès ce passage, le lecteur reçoit des avertissements, perçoit déjà les premiers signes de la fatalité dans la caractère de Jeanne, qui est trop naïve pour se méfier des turpitudes de la vie. Possibilité d'ouverture sur la suite de l'?uvre.

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