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Charles de SECONDAT de MONTESQUIEU : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence

Publié le 24/09/2012

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Avec les Considérations, nous sommes au coeur de la pensée de Montesquieu. Il s'y livre non seul ement à un exercice d'admiration pour Rome, mais surtout à l'expérimentation des principes universels qu'il développera dans L'Esprit des lois. Nous vivons toujours avec eux : séparation des pouvoirs, proportionnalité des délits et des peines, libéralisme économique, progrès continu des lumières. Or, ce sont les Romains qui lui ont permis de les découvrir et de les affirmer sans dogmatisme...

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« A son retour d 'An­ gleterre , Mo ntes­ quieu s'install e s ur sa terre de La Brède .

Il tra vaille sur les constitutions anti­ ques et rédige un chapitre sur l'his ­ t o ire du peupl e ro­ main destin é à L'E sprit des lois.

Mais le c hapitre prend une te ll e am­ pleur qu'il décid e de l e publier à part : ce sont les Considéra­ tions sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence , qui pa­ rurent en 1734 , à Amsterdam , sans no m d 'auteur .

Le livre Considérations nouve lles su r l'h isto ire T rois causes expliquent "la grandeur romaine" (livres 1 à VIII).

"La force des institutions militaires" : Rome créa les conditions de ses succès militaires par l'organisation de son armée et grâce aux partages des terres , "chacun ayant un égal intérêt , et très grand, à défendre sa patrie".

Elle triompha des Gaulois , d'Hannibal , conquit la Grèce , la Syrie, l'Égypte.

" L 'habileté de la politique extérieure ": Le sénat fonda sa poli­ tique sur les principes de séparer pour conquérir et de diviser pour régner.

"La sagesse de la politique intérieure" : L'État et ses institutions républicaines donnèrent aux luttes civiles l'attestation de la liberté .

"La crise" (IX à XIII) survint quand l 'Empire, par son étendue, fit perdre aux citoyens le sentiment d ' être Romains.

De plus, la corruption des mœurs profita à Pompée et César , qui violèrent la constitution , et à Auguste, qui instaura un régime nouveau.

"La décadence romaine" (XIV à XXIII) vit la tyrannie s'affaibl ir avec Tibère et Caligula.

D'Antonin à Probus , 1 'Empire se divise, et les Bar­ bares menacent Rome.

Un essai de philosop hie de l'histo ire M ontesquieu ne cite jamais une seule date.

S' il évite la chronologie, il ne porte pas plus d'attention à la géogra­ phie et préfère les noms des peup les à celui des pays.

Mais on ne peut parler d'imprécision car, en prenant l'esprit sans res­ pecter la lettre , il ne fait que suivre l'usage des chroniqueurs qui l'ont précédé.

L'originalité de Montesquieu consiste, en se différenciant par exemp l e de Machiavel qui tirait de l'histoire romaine des leçons de scepticisme politique ou de Bossuet qui y cherchait l'intervention de la Providence , à reconstituer la série des périodes intermédiaires qui rattachent les événements à des causes et à considérer les grands hommes tels que César ou Pompée non pas comme des hommes qui firent 1 'histoire , mais comme des hommes de 1 'histoire .

Telle serait pour Mon­ tesquieu la philosophie de 1 'histoire romaine : un esprit de 1 'histoire qui inscrit la volonté et les actions des hommes his­ toriques dans un déterminisme historique plus général.. »

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