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Chateaubriand et la « couleur locale »

Publié le 19/03/2011

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Matière. — Expliquez et appréciez ce jugement de Chateaubriand : « Il y a dans l'homme deux hommes : l'homme de son siècle, l'homme de tous les siècles. Le grand peintre doit surtout s'attacher à la ressemblance de ce dernier. Peut-être aujourd'hui met-on trop de prix à la ressemblance et, pour ainsi dire, au calque de la physionomie de chaque époque. Lorsqu'on jouait les personnages de Racine avec des perruques à la Louis XIV, les spectateurs n'étaient ni moins ravis ni moins touchés. Pourquoi ? Parce qu'on voyait l'homme au lieu des hommes. «

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« de « démontrer » les faits.

On atteste plus tard l'antithèse « aveuglante clarté » / « éclairage sombre », premièrecombinaison en étant une hyperbole.

En reprenant tous les faits relatés, le juge établit une cohérence dansl'ensemble des événements de la vie de Meursault.

L'auteur emploi dans cet extrait la construction : « doublement», « d'abord », « ensuite », ce qui fait partie de la rhétorique caricaturale.

L'avocat général présente sadémonstration par « résum[er] les faits » et « rappel[er] les événements ».On voit ainsi les accumulations : « Il arésumé[…] Il a rappelé[…] ».Il est à noter la substitution d'un substantif péjoratif à un nom proprevirginal, en manifestant ainsi un dévoiement du langage : « J'ai mis du temps à le comprendre, à ce moment, parcequ'il disait ‘‘sa maîtresse'' et pour moi elle était Marie .» La « clarté » à laquelle parvient le Procureurdans sa « façon de voir les événements » n'est pas « l'aveuglante clarté des faits », mais la clarté d'une relation «plausible » et fausse, d'autant plus fausse que claire, alors que rien de ce qui est arrivé n'est clair pour Meursault.Parfois, les signes de distance tendent à s'estomper (« J'avais écrit », […] J'avais provoqué […] Je luiavais demandé […] J'avais abattu […] J'avais attendu [...] J'avais tiré »).On voit alors uneénumération.

Le style indirect libre accentue le choc entre le « je » du narrateur accusé et les verbes quil'accablent.

En préférant le plus-que-parfait, l'auteur ne présente pas les événements comme les actes d'unpersonnage qui seraient intégrés dans une chaîne de causes et d'effets, de moyens et de fins, mais comme lajuxtaposition d'actes clos sur eux-mêmes, dont aucun ne paraît impliquer le suivant.

Il n'y a pas de totalisationsignifiante de l'existence.

Ici, la narration conteste d'un même mouvement le rituel romanesque traditionnel et lacausalité qui lui semble associée: on ne peut pas reconstruire une série cohérente de comportements menant augeste meurtrier de Meursault dans la mesure même où les formes du plus-que-parfait juxtaposent ses actes au lieude les intégrer.

Les mots utilisés sans rigueur dans le passage, voire manipulés, deviennent des instrumentsd'oppression.

On voit alors le vocabulaire péjoratif et dégradant : « maîtresse », « moralité douteuse », « besogne».Meursault restitue ce dont il se souvient ce qui est le phénomène de rétrospection.

Tout passe par la conscience depersonnage.

On peut dire que le personnage par qui passe toute la perception de la scène, Meursault, perçoit sonprocès en "pointillé».

Même si il est accusé, Meursault ne se préoccupe pas des conséquences de ses actes etn'éprouve pas de sentiments, il n'essaye pas d'être triste.

Son indifférence au monde qui l'entoure n'est cependantpas totale.

Il a conscience de ce qu'il est coupable, mais on semble que pour lui ce n'est pas un fait d'importance. Dans ce passage, l'auteur présente un dédoublement de Meursault comme spectateur et accusé à son procès.Meursault dénonce l'incompréhension générale dont il est victime au point d'avoir l'impression par moment que sonprocès se déroule en dehors de lui.

Meursault n'est plus que spectateur, réduit à l'impuissance et au silence.Meursault est absent de son procès.

Il paraît un être bizarre, hors norme.

On peut faire le parallèle avec Le Procèsde Kafka d'où le personnage se plain de tout ce qui ont suivis son affaire et qui ont des préjugés contre lui.

Endefinitive, on peut dire que la lecture de passage analysé offre de multiples intérêts qui confirment le portraitd'antihéros indifférent en apparence aux autres, au monde qui l'entoure.

L'étrangeté de Meursault s'explique par sonétonnant immobilisme dans ses rapports avec les autres, par le caractère absurde de sa vie. Analyse linéaire des pages 151-153 de L'Étranger de Camus L'Etranger, roman d'Albert Camus publié en 1942 se compose de deux parties.

La première partie présente la vie d'unjeune homme nommé Meursault depuis la mort de sa mère jusqu'au meurtre d'un « arabe » qui va le placer sous lejoug de la justice des hommes.

La seconde partie du récit évoque la vie après le meurtre : son emprisonnement etson procès jusqu'à sa mise à mort.

Cette oeuvre tragique et philosophique de Camus montre la vue de l'auteur sur lavie, ses idées absurdes et étranges.

Dans L'Etranger, Camus présente un homme que des circonstances extérieuresvont amener à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort. L'extrait donné, situé au début du quatrième chapitre de la deuxième partie du récit, désigne le moment du procèsde Meursault, où il assiste dans un total mutisme comme pour dénoncer dans le silence les mensonges absurdes del'assistance.

Meursault ne semble pas avoir conscience de la gravidité de son attitude et la portée de ses actes. D'abord le personnage apparaît comme un être silencieux et distant qui est avant tout spectateur de son propreprocès.

Ensuite, dans la deuxième partie de l'extrait il a conscience des choses (le souvenir de tous les événementsde sa vie), mais celles-ci semblent couler sur lui sans qu'il y prête une attention plus importante.

Meursault est-ilabsent, étranger à son procès ? Quelle est l'attitude de Meursault pendant les plaidoiries du procureur et son avocat? La première phrase du passage suggère déjà une mise à distance, du fait que d'autres parlent de personnage.L'adverbe de temps « toujours » en s'alliant au présent de vérité générale « il est » traduit une durée.

Par cettephrase l'auteur s'accorde pour l'idée que Meursault reste parfaitement extérieur à ce qui se passe dans la salled'audience et écoute les différentes interprétations de lui-même données par les hommes de justice.

L'avocat et leprocureur sont un peu ses jouets dans un renversement de situation inattendue que cette première phrase relèveen toute simplicité.

Le personnage dévoile autrui en le faisant parler, en l'obligeant à révéler ses conceptions de. »

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