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Choisissons-nous d'être ce que nous sommes ?

Publié le 09/06/2011

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On a l'habitude de penser que nous pouvons choisir d'être et d'agir librement. En effet, en Europe et en France en particulier - pays de la Déclaration universelle des droits de l'Homme - nous vivons dans un contexte historique et social qui nous le permettrait. Nous demeurons dans un monde occidental dans lequel les démocraties et la liberté nous apparaissent comme une évidence. Néanmoins, notre liberté est plus limitée qu'elle ne le semble. Il est vrai que tout être humain est plus ou moins déterminé par le milieu dans lequel il vit. Sa culture, son comportement, ses valeurs, ses activités, son histoire personnelle en sont altérés. Nous nous questionnerons 

L'être humain est-il condamné au déterminisme socioculturel ou peut on considérer qu'il restera toujours responsable de ses choix ? Nous étudierons tout d'abord en quoi les Hommes sont libres, ensuite, nous énoncerons les limites de cette liberté et dans une dernière partie, nous nous demanderons s'il est possible d'aller au-delà des limites de cette liberté.

« qui pèsent sur lui.

En effet, nous ne sommes pas responsables de notre physique, du lieu et de l'époque à laquellenous sommes nés, pourtant, ces caractères influent fortement sur le comportement que l'on adopte.Selon Nietzche, dans Le Crépuscule des idoles le libre arbitre est une illusion psychologique de la conscience.

Cetteillusion s'installe dès la naissance des premières croyances.

Dans la religion chrétienne on a donné à l'Homme cettenotion de liberté pour dédommager Dieu du Mal qu'il accomplit.

Ainsi, Dieu n'est plus responsable et la culpabilitérevient aux Hommes.De plus, des sciences remettent en cause cette notion de liberté absolue, la biologie et la sociologie des individus.

Ilest indéniable que la biologie pèse énormément sur ce que nous sommes et que nous faisons.

Comme tout élément,la biologie et l'être humain obéissent à des lois.

Ces lois réduisent ainsi le champ d'actions des hommes.

Par exemple,l'usage de psychotropes illustre le fait que la pensée réagit à certaines molécules pharmaceutiques.

Ainsi, on peutpenser que le psychique de l'Homme est influencé par des éléments extérieurs.Ensuite, la sociologie des individus pose problème à cette « liberté » prônée par l'opinion commune.

L'Homme est unêtre qui vit dans une société et selon une culture.

Or ce milieu dans lequel vit ne le laisse pas indifférent.

Il existeen réalité des lois sociales auxquelles tout individu obéit.

Par exemple, les hommes tendent tous à se marier avecquelqu'un qui leur est proche socialement, culturellement, ou professionnellement.

Mais les idéaux des Hommes sontaussi altérés par les sociétés dans lesquelles ils vivent.

Aujourd'hui, en France, la polygamie est interdite et n'estconcevable que pour une très faible minorité alors qu'en Afrique Centrale, au Moyen-Orient ou encore en Asie duSud, cette pratique est tolérée.

Cette situation familiale est donc un acte culturel qui prouve que la sensation deliberté nous illusionne et que certaines pratiques sont rejetées par le déterminisme social.

Aujourd'hui nous vivons dans un Etat démocratique dans lequel la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme estrespectée.

Cela signifie qu'en droit l'homme peut choisir et qu'il semble libre.

Pourtant, Stirner énonce les limites dece régime politique dans L'Unique et sa propriété.

La liberté n'est qu'une illusion que l'on accorde au citoyens afinqu'ils aient l'esprit tranquille.

En effet, l'Etat restreint considérablement les actes de l'Homme : « je ne puis fairevaloir ni mes pensées, ni mon travail, ni en général rien de ce qui est à moi ».

L'Homme n'a aucune valeur, il ne peutpas s'imposer, il doit se fondre parmi les autres citoyens.

De plus, Stirner évoque la « limitation du moi » et poursuitmême son argumentation en qualifiant cette répression de « mutilation » et « d'esclavage ».

Il incrimine l'Etat enaffirmant que jamais il ne « stimule » le libre arbitre du citoyen.

Les Hommes sont donc déterminés et façonnés parl'Etat et la société.

Ainsi, Stirner décline toute liberté et selon lui, c'est l'Etat et la société qui choisissent commentsont les Hommes. L'Homme s'illusionne beaucoup sur la liberté.

Mais la prise de conscience des déterminations pesant sur notreaffranchissement est déjà une forme d'émancipation.

Est-il possible d'agir sur les déterminations socioculturelles afind'accroître notre liberté ? Il est difficile de ne pas accorder à l'Homme une liberté qui le différencie des animaux et des objets mais il estincontestable que certaines forces pèsent sur lui.

En effet, malgré les déterminations biologiques de l'Homme, il estfort probable qu'une parti de lui-même est programmé pour rester vierge, intact, à dessiner.

Le caractère del'Homme est plus ou moins déterminé par le milieu dans lequel il vit mais seul l'Homme décide de la manière dont ils'en sert.

Selon Kant, la liberté ne signifie pas indépendance mais autonomie.

En effet, pour le philosophe, c'est la capacité àse donner à soi même ses propres lois.

Les démocraties sont fondées sur la capacité des citoyens à faire eux-mêmes leurs propres lois, directement (Grèce Antique) ou indirectement (élection de grands électeurs).

Donc lesdémocraties sont fondées sur l'autonomie.

Les Hommes obéissent donc à des lois politiques qu'ils ont choisies.

Lescontraintes qu'ils subissent sont alors des contraintes qu'ils se sont imposées eux-mêmes par le biais du vote.Rousseau, qui croit en la bonté naturelle de l'Homme et qui prône la République démocratique cite dans Le ContratSocial une reprise de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « La loi est l'expression de la volontégénérale.

» Ainsi, il met en évidence le fait que les contraintes que subissent Il faut modérer les arguments affirmant la non-liberté de l'Homme.

Bien qu'ils soient en parti déterminés, façonnés etlimités dans leurs actes, il leur reste toujours une marge de man½uvre et de décision.

Il est trop rapide et faciled'accuser le milieu et la société du résultat qu'est l'Homme.

Si l'on suit cette thèse, l'être humain n'est plusresponsable de rien.

Or Sartre appelle cette négation de toutes responsabilités « la Mauvaise Foi ».

L'Homme n'est niun objet, ni un animal, il peut donc user de son esprit, de sa conscience et de son libre-arbitre.

Sartre pousse cettethèse et provoque même l'opinion commune de la seconde moitié du XXème siècle en affirmant : « Jamais nousn'avons été plus libres que sous l'occupation allemande.

» Il fait alors référence aux actes de collaboration desfrançais avec les nazis face aux lois antisémites, au travail obligatoire, à la déportation, à la censure et à larépression.

Pour Sartre, l'Homme est capable Par sa conscience, de prendre ses distances avec le monde extérieurcomme avec lui-même.

Ainsi il incrimine les français qui ont collaboré et qui se justifient par la répression nazie, sedédouanant de toute responsabilité. L'Homme se distingue des animaux et des objets par sa capacité à pouvoir prendre des décisions subjectives et àêtre capable de prendre du recul.

Ainsi, il dégage une liberté qui peut être trop surestimée par certains.

En effet,cette liberté est limitée par des déterminations socioculturelles que tous les Hommes subissent.

Ces déterminationsont une influence sur les nombreuses activités individuelles de l'Homme, ses valeurs, son comportement…Reconnaître ces déterminations est une avancée vers une émancipation de ce poids de la société.

Malgré cetteoppression les Hommes resteront toujours responsables d'un grand nombre de leurs actes.

Au XXIème siècle, lemonde reste en grande partie indéterminé.

S'ils dépassent les déterminations culturelles, les Hommes peuvent ainsichoisir d'être qui ils veulent.. »

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