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Choukri, Mohamed - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Choukri, Mohamed - littérature. 1 PRÉSENTATION Choukri, Mohamed (1935-2003), écrivain marocain de langue arabe. 2 L'EXIL À TANGER Né à Beni Chiker, dans le Rif marocain, Mohamed Choukri grandit au sein d'une famille nombreuse contrainte à s'exiler vers le nord du pays à cause de la faim et de la guerre. En 1942, sa famille, de langue berbère (rifain), s'installe à Tétouan, puis, en 1943, à Tanger, le « Tanger arabe, fait de misère et d'ignorance «, où Mohamed fait les poubelles, « celles des Européens de préférence, car elles étaient plus riches «. Alors il trouve « refuge parmi les grandes pierres du port. Il sera docker. Le plus jeune, le plus frêle [...] il saura déjouer la fatalité et sera un traître à l'ordre... « (Tahar Ben Jelloun). Analphabète jusqu'à l'âge de 21 ans, le jeune Mohamed décide d'aller à l'école après avoir rencontré l'écrivain Mohamed Sebbagh : « j'étais presque aussi grand que l'instituteur [...] j'avais la volonté «. Il entre ensuite à l'École normale et devient à son tour instituteur. 3 LES AMITIÉS LITTÉRAIRES En 1960, Mohamed Choukri publie ses premiers poèmes et quelques nouvelles dans la presse marocaine, mais c'est un texte publié à Beyrouth en 1966 qui lui permet de se faire remarquer. Il publie alors dans de nombreuses revues littéraires arabes mais aussi américaines et anglaises. Il se lie d'amitié avec Tennessee Williams, Jean Genet -- son père spirituel -- et Paul Bowles, l'écrivain de l'autre Tanger, « international «, qui le traduit en anglais et le fait connaître aux États-Unis. Découvrant qu'il est désormais devenu un nom de la littérature mondiale, il s'aperçoit que l'écriture peut « aussi s'avérer une manière de dénoncer, de protester contre ceux qui m'[ont] volé ma jeunesse. C'est à ce moment seulement que mon écriture est devenue engagée. « 4 LE PAIN NU Mohamed Choukri se consacre à son autobiographie (en deux volets), « poursuivi par les fantômes d'une enfance marquée par la brutalité, le manque de tout et par la mort « (Tahar Ben Jelloun). Il y raconte ce que fut sa jeunesse, la prostitution, l'homosexualité, la drogue, l'errance, la transgression : tous ces tabous qui font de son livre une oeuvre tant audacieuse que controversée. Le Pain nu paraît d'abord en anglais, en 1973 (dans une traduction de Paul Bowles), puis en français (il est traduit par Tahar Ben Jelloun), avant d'être publié en arabe à Paris, en 1981. Succès international -- il est traduit en 39 langues --, il est frappé d'interdiction de parution au Maroc jusqu'en 2000 : le livre y était jugé subversif, « pervers « car le narrateur y critique, outre la société, son père, « sacré dans la société arabo-musulmane «. Conscient de son succès, l'écrivain raconte que « dans les rues, les gens ne m'appellent pas Choukri, mais disent : voilà le Pain nu «. Le deuxième volet, le Temps des erreurs (1992 pour la traduction française), exprime la même révolte que le Pain nu. En effet, pour Mohamed Choukri, « l'écriture est une protestation, pas une parade «. Il y conte sa double vie d'adolescent entre l'école et les bas-fonds tangérois. 5 UNE OEUVRE RICHE Celui qui se considère comme « l'homme des ruelles, instable « publie également des recueils de nouvelles (Le fou des roses, 1978 au Liban, 1999 en France ; la Tente, 1985), des récits (Zoco Chico, 1996), du théâtre et des livres de souvenirs, Jean Genet et Tennessee Williams à Tanger (1992 pour la version française), Paul Bowles, le Reclus de Tanger (1997). En 1995, il reçoit le Prix de l'amitié franco-arabe. Après le décès de Mohamed Choukri, Mohamed Achaâri, ministre de la Culture marocain, lui rend hommage : selon lui, il était « l'amant de Tanger, son écrivain et un de ses grands repaires. Il a immortalisé ses charmes et ses mondes souterrains dans ses écrits et lui a ciselé une place indélébile dans son coeur. « Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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