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Colonisation

Publié le 14/12/2012

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La France, les Français et la colonisation depuis 1870 En 1815, la France a perdu la plupart de ses colonies, il ne lui reste que l'île lointaine Saint Pierre et Miquelon, de vieux comptoirs au Sénégal et en Inde, les précieuses Antilles et l'Île Bourbon ; l'ensemble forme ce qu'on appellera les Vieilles Colonies. La France ne songe guère à se lancer dans des aventures coloniales - mise à part l'Algérie. Il n'est d'ailleurs pas question de braver la suprématie navale de l'Angleterre. Les initiatives du Second Empire sont plus sérieuses ; avec la révolution industrielle, les marchands se lancent dans des investissements en outremer et estiment qu'un empire colonial agrandi pourrait constituer une source de profits considérables pour la France. Ainsi, l'expansion coloniale commence au Sénégal, dans l'Océan Indien et en Cochinchine à partir des années 1860. Cependant, la désastreuse expédition au Mexique et les difficultés économiques détournent Napoléon III de la question coloniale. Enfin, la défaite de 1870 appelle à une période de recueillement. Néanmoins l'expansion ne cesse pas ; ceux qui se sont aventurés au loin, amiraux, missionnaires et explorateurs ne renoncent pas à leurs rêves. La République leur offre de nouvelles perspectives. En effet, la véritable expansion outre-mer appartient aux hommes de la troisième République. Ainsi Gambetta est un des premiers à encourager une expansion coloniale, il est persuadé qu'elle permettrait à la France de redevenir une « Grande Nation «. En 1870 s'impulse donc un nouvel élan de colonisation où la France reconstruit un Empire colonial. Comment a évolué l'Empire français et dans quelle mesure la colonisation et ses conséquences sont-elles un fait majeur depuis 1870 ? Quelles sont les traces qui restent de cette colonisation et pourquoi le débat sur l'histoire coloniale est-il toujours d'actualité ? De 1870 à la Seconde Guerre mondiale, la France mène une politique d'expansion dans le but de redevenir une grande puissance ; cependant les deux conflits mondiaux du XXe siècle affaiblissent fortement l'Empire et révèle ses défauts. S'en suit une phase de décolonisation qui mène les colonies françaises à l'indépendance : la France perd à nouveau son Empire. Enfin, cette colonisation est encore présente dans les débats actuels du fait de son impact sur la question de l'identité nationale et suscite des conflits de mémoire, qui montrent que finalement, le passé colonial est encore bien présent en France aujourd'hui. De la troisième République à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France s'est constitué un véritable Empire colonial. Comment et par qui la conquête des territoires outre-mer s'est-elle impulsée ? Pourquoi une telle expansion ? Quelle était l'opinion des Français vis-à-vis de cette « France coloniale « ? Le 4 septembre 1870, après la défaite et la capture de Napoléon III et l'armée de Mac-Mahon à Sedan, la République est proclamée par les hommes politiques forts de l'époque, notamment Gambettta et Ferry qui sont les premiers à favoriser la reconstruction d'un Empire colonial français. Ainsi sont relancées les expéditions outre-mer dès que les républicains s'affirment au pouvoir après les élections de 1879. Gambetta ose rompre avec la politique de recueillement, souhaitant que la France vaincue puisse reprendre son rang dans le monde. Il est le véritable inspirateur de l'expédition française en Tunisie, occupée en 1881. La France se lance ensuite au Maghreb où le Sahara algérien est visé. L'occupation de ce dernier doit assurer la sécurité de l'Algérie vers le Sud et la liaison avec les nouvelles colonies de l'Afrique noire. En Algérie, Ain-Sefra et les oasis du Mzab sont occupées dès 1882. Jules Ferry, d'abord un peu réticent, devient, à la suite de Gambetta, un partisan ardent de l'expansion. Son action est décisive pour relancer une présence coloniale qu'il fait inscrire dans l'ambition républicaine. Entre 1883 et 1885, il permet la colonisation de l'Annam et du Tonkin et amorce la conquête du Congo, du Soudan et de Madagascar. Ferry n'a jamais théorisé sa politique coloniale mais il a élaboré un justificatif - après coup. Tout d'abord il rédige la préface des Affaires de la Tunisie, de Rambaud où il qualifie l'intervention en Tunisie d'inauguration de la seule politique d'expansion permise à la France vaincue de 1870. Ensuite, par ses discours à la Chambre concernant Madagascar en juillet 1885 et l'Indochine en décembre 1885, il donne un argumentaire étoffé sur trois registres : économique, humanitaire et patriotique. La révolution industrielle multiplie les besoins de matières premières et de débouchés pour les industries de la métropole. Par ailleurs, l'exacerbation de la concurrence entraîne le retour des tarifs douaniers mais le système de libre-échange se maintient dans de vastes régions de l'Empire colonial. On désire rentabiliser des possessions qui profitent davantage au commerce étranger qu'au commerce français. Le commerce colonial se développe et particulièrement en temps de crise. En 1928, l'Empire colonial est le premier partenaire commercial de la France mais cette prépondérance s'explique en grande partie par l'effondrement des échanges internationaux. Ainsi, les visées économiques sont présentent dans l'expansion coloniale. Ensuite, Ferry justifie la colonisation du fait qu'elle constitue en une « mission civilisatrice « ; ses paroles sont restées célèbres : « les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures (...). Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures «. Il met d'ailleurs en avant l'action positive des médecins, des enseignants, des administrateurs et des explorateurs scientifiques. Enfin, Ferry a des motivations d'ordre patriotique. Après la désastreuse guerre franco-allemande de 1870-1871, la France est isolée en Europe et ne peut songer à reprendre directement sa revanche. Agrandir la France est le moyen de lui redonner son rang de Grande puissance ; selon lui « rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde (...) c'est abdiquer «. Finalement, Ferry veut mettre la République en contuinité avec l'oeuvre impériale. Il signale l'importance de l'expansion économique et de la présence stratégique outre-mer dans la réaffirmation d'une puissance française. Selon lui, le pays peut retrouver sa confiance en lui-même s'il affiche dans un monde concurrentiel ses valeurs et sa civilisation. Cependant, beaucoup d'hommes politiques ne sont pas convaincus à droite comme à gauche. Déroulède dénonce l'oubli de la ligne bleue des Vosges et Clemenceau s'écrie à la tribune pour le cas de Madagascar : « Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence l'hypocrisie ! «. Malgré tout, Clemenceau accepte plus tard le fait colonial et le parti radical rallie le champ colonialiste après 1905, dans un souci de défense nationale face à un nouveau siècle devenu menaçant. Le chancelier de l'Empire allemand, Bismarck a lui aussi favorisé la colonisation française. Craignant que la France ne prenne sa revanche, il préfère ainsi qu'elle s'épuise dans la conquête coloniale. En novembre 1884, il propose une conférence à Berlin à laquelle participent les principaux Etats européens, qui définit les modalités d'installation sur les côtes du Congo. La France se voit aussi attribuer le Haut-Niger dont le Royaume-Uni contrôle le delta. Du côté allemand, on espère que les concessions territoriales faites à la France atténueront le ressentiment né de la perte de l'Alsace-Lorraine. La création de l'Etat libre du Congo en 1885 permet d'établir une zone neutre entre les grandes puissances, cependant les points de tension restent nombreux. L'« Acte final « de la conférence qui n'autorise aucun partage le déclenche dans les faits. Dès lors, la France entreprend de constituer un vaste empire de la Méditerranée à l'Afrique occidentale. C'est l'apogée de l'expansion coloniale dans laquelle toutes les grandes puissances européennes se jettent avec fièvre ; la « course au clocher « ...

« En 1815, la France a perdu la plupart de ses colonies, il ne lui reste que l'île lointaine Saint Pierre et Miquelon, de vieux comptoirs au Sénégal et en Inde, les précieuses Antilles et l'Île Bourbon ; l'ensemble forme ce qu'on appellera les Vieilles Colonies.

La France ne songe guère à se lancer dans des aventures coloniales – mise à part l'Algérie.

Il n'est d'ailleurs pas question de braver la suprématie navale de l'Angleterre.

Les initiatives du Second Empire sont plus sérieuses ; avec la révolution industrielle, les marchands se lancent dans des investissements en outremer et estiment qu'un empire colonial agrandi pourrait constituer une source de profits considérables pour la France.

Ainsi, l'expansion coloniale commence au Sénégal, dans l'Océan Indien et en Cochinchine à partir des années 1860.

Cependant, la désastreuse expédition au Mexique et les difficultés économiques détournent Napoléon III de la question coloniale.

Enfin, la défaite de 1870 appelle à une période de recueillement.

Néanmoins l'expansion ne cesse pas ; ceux qui se sont aventurés au loin, amiraux, missionnaires et explorateurs ne renoncent pas à leurs rêves.

La République leur offre de nouvelles perspectives.

En effet, la véritable expansion outre-mer appartient aux hommes de la troisième République.

Ainsi Gambetta est un des premiers à encourager une expansion coloniale, il est persuadé qu'elle permettrait à la France de redevenir une « Grande Nation ».

En 1870 s'impulse donc un nouvel élan de colonisation où la France reconstruit un Empire colonial.

Comment a évolué l'Empire français et dans quelle mesure la colonisation et ses conséquences sont-elles un fait majeur depuis 1870 ? Quelles sont les traces qui restent de cette colonisation et pourquoi le débat sur l'histoire coloniale est-il toujours d'actualité ? De 1870 à la Seconde Guerre mondiale, la France mène une politique d'expansion dans le but de redevenir une grande puissance ; cependant les deux conflits mondiaux du XXe siècle affaiblissent fortement l'Empire et révèle ses défauts.

S'en suit une phase de décolonisation qui mène les colonies françaises à l'indépendance : la France perd à nouveau son Empire.

Enfin, cette colonisation est encore présente dans les débats actuels du fait de son impact sur la question de l'identité nationale et suscite des conflits de mémoire, qui montrent que finalement, le passé colonial est encore bien présent en France aujourd'hui. De la troisième République à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France s'est constitué un véritable Empire colonial.

Comment et par qui la conquête des territoires outre-mer s'est-elle impulsée ? Pourquoi une telle expansion ? Quelle était l'opinion des Français vis-à-vis de cette « France coloniale » ? Le 4 septembre 1870, après la défaite et la capture de Napoléon III et l'armée de Mac-Mahon à Sedan, la République est proclamée par les hommes politiques forts de l'époque, notamment Gambettta et Ferry qui sont les premiers à favoriser la reconstruction d'un Empire colonial français.

Ainsi sont relancées les expéditions outre-mer dès que les républicains s'affirment au pouvoir après les élections de 1879.

Gambetta ose rompre avec la politique de recueillement, souhaitant que la France vaincue puisse reprendre son rang dans le monde.

Il est le véritable inspirateur de l'expédition française en Tunisie, occupée en 1881.

La France se lance ensuite au Maghreb où le Sahara algérien est visé.

L'occupation de ce dernier doit assurer la sécurité de l'Algérie vers le Sud et la liaison avec les nouvelles colonies de l'Afrique noire.

En Algérie, Ain-Sefra et les oasis du Mzab sont occupées dès 1882.

Jules Ferry, d'abord un peu réticent, devient, à la suite de Gambetta, un partisan ardent de l'expansion.

Son action est décisive pour relancer une présence coloniale. »

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