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La colonne des insurgés - La fortune des Rougon - Emile Zola - explication de texte

Publié le 09/09/2012

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Texte 9: La Fortune des Rougon « la colonne des insurgés«  Zola : 1) Situation : L'extrait se situe vers la fin du premier chapitre d'une oeuvre qui en comprend 7, quelques jours après le coup d'état du 2 décembre 1851. En Provence, des républicains se constituent en colonnes d'insurgés et s'opposent aux bonapartistes. Silvère Mouret se promène dans les faubourgs de Plasans en compagnie de son amie Miette, pour lui dire adieu avant de rejoindre la colonne. Silvère est le fils d'Ursule Macquart et du chapelier Mourret. Le soir vers 23 heures, ils aperçoivent la colonne et se mettent sur un talus pour l'observer. 2) Idée générale : Il s'agit de la première des quatre apparitions de la colonne des républicains dans le roman. Elle sera décrite de manière très différente selon le point de vue adopté. Ici elle est décrite en focalisation interne à travers la perception de deux jeunes amoureux. 3) Lecture 4) Problématique : Quelle image de la colonne cette première description donne-t-elle ? 5) Plan : Le registre épique traduit l'enthousiasme de Silvère et des insurgés (I) mais la description se charge aussi d'une inquiétante dimension fantastique (II). I) La description épique de la colonne La première description de la colonne frappe par sa dimension épique. Il s'agit de traduire l'enthousiasme révolutionnaire de Silvère et des insurgés mais aussi celle de Zola républicain convaincu. La puissance de la colonne se traduit à la fois par le vue et l'ouï. 1) Un tableau grandiose Le registre épique tient tout d'abord à la multiplication des hyperboles visuelles. On a l'impression de voir un tableau, une scène vivante : c'est une hypotypose. Insistance sur le nombre des insurgés : emploi du pluriel (millier d'hommes, flots vivants, des masses noires), on trouve aussi des singuliers à valeur de pluriel (tempête humaine). En fin l'adverbe « toujours «, mis en valeur par le début de la phrase, donne l'impression d'un défilé infini d'hommes. La multiplication des adjectif à valeur d'hyperbole : « superbe, irrésistible, grandiose « 2) La puissance sonore de la Marseillaise Le registre épique n'est pas dû seulement aux effets hyperboliques. Il tient aussi à la puissance sonore de la Marseillaise chantée par les insurgés. La Marseillaise est un chant républicain. La musique envahit progressivement le texte, selon un mouvement crescendo ; Le début du texte est à l'imparfait ligne 1-6, la montée de la clameur (= cris collectifs confus). Ligne 7-11 passage au passé simple, il y a eu un passage assourdissement (=c'est un fortissimo). De 12 à 20, la Marseillaise envahit tout l'espace et la nature se met elle-même à chanter. La très longue énumération l12 montre que le son va du plus loi au plus près, du plus grand au plus petit, de haut en bas et horizontalement. Travail sonore : allitération en [r] l 1et2 et l10-11, qui traduit la puissance sonore de la Marseillaise et la force de révolte. Transition : Cependant le texte ne se caractérise pas seulement par le souffle épique. Il est également dominé par des éléments fantastiques inquiétants c'est l'annonce de la tragédie à venir que présente déjà Miette. Mais réunis une certaine crainte de Zola qui devient la puissance incontrôlable de cette foule. II) La dimension fantastique de la description 1) Déshumanisation de la colonne Le registre fantastique provient tout d'abord de la déshumanisation de la colonne : Métaphore des hommes flots : la marche de la colonne ne peut être arrêtée, les hommes deviennent « flots « et « tempête «. L'adverbe « terriblement « est d'ailleurs ambigüe : d'un côté il permet de magnifier la colonne (épopée), d'un autre côté il est indice de la tragédie à venir. Sauvagerie et monstruosité : le nom commun « la bande « est péjoratif et les mots « masse noire, bouche géante, monstrueuse tempête semblent annoncer la fin du monde, l'apocalypse. Il y a d'ailleurs d'autre instruments guerriers qui annonce la fin du monde, « cuivre, tambour « ils montrent le caractère inquiétant de toutes révoltes. 2) Le caractère inquiétant de la nature Le registre fantastique nait ensuite de la puissance inquiétante de la nature. La puissance de la nature s'exprime au moyen de personnifications : « La campagne « est sujet de 3 verbes d'actions « s'éveiller, frissonna, retentir «. Le narrateur parle même de ses entailles, en fin l20 elle est sujet du verbe « crier «. C'est une allusion au dernier couplet de la Marseillaise (liberté, brave vengeur, combat). C'est une manière de dire que la nature elle-même est une menace pour le coup d'état. Mais cela montre aussi son inquiétante puissance de destruction. La nature annonce la mort : les images de la mort encadrent le texte avec au début « la paix morte et glacée « et vers la fin « trou de ténèbres «. Par ailleurs les couleurs sont froides, métalliques « bleuâtre, clarté de la lune «, le suffixe -âtre est péjoratif, « reflet de l'étain «, ces couleurs évoquent la guerre, le paysage prend une coloration funèbre. Conclusion  Cette première description de la colonne est très différents de celle qu'en feront les partisantes du coup d'état chapitre 4. Les insurgés sont en effet comparés à des ogres. Ici cette description traduit les sentiments ambigus de Zola à l'égard de cette insurrection. D'un côté il exalte la foule, d'un autre côté il se méfie de l'appel de la mort qui se cache sous les paroles de la Marseillaise. Cette image ambiguë à la fois épique et fantastique traduit aussi des sentiments contradictoires de Silvère et de Miette. C'est-à-dire l'enthousiasme révolutionnaire du jeune homme de 17ans et la crainte de Miette qui pressant le drame. Ouverture : Il est intéressent de comparé ce texte avec la toile de DELACROIX « la liberté guidant le peuple «. Certes ce n'est pas la même révolution (1830) mais on retrouve le même enthousiasme révolutionnaire et en même temps la même présence de la mort au 1er plan.

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