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La comédie doit-elle seulement faire rire le lecteur-spectateur ?

Publié le 15/05/2013

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Alors que la Tragédie classique doit susciter de la terreur et de la pitié, la comédie, née en Grèce Antique, est tout d'abord un divertissement populaire où les principaux thèmes sont ceux de la société. Pendant longtemps, la comédie fut victime de beaucoup de préjugés : elle n'est pas noble, elle n'instruit pas, elle n'est faite seulement pour se divertir, etc... La comédie reste cependant un genre théâtral très en vogue au XVIIe siècle, celui du Classicisme, dont l'objectif principal est de « plaire et instruire «. Molière, grand auteur du XVII ème siècle tenta de passer au travers de ces préjugés en montrant que la comédie classique peut nous faire réfléchir sur la vie au XVIIe siècle. S'inspirant de la commedia dell'arte, il a écrit l'Ecole des Femmes en 1662. Cette pièce nous présente l'histoire d'Arnolphe qui élève Agnès dans l'unique but d'en faire la plus fidèle et la plus soumise des épouses. Mais ce sera sans compter l'amour qu'elle ressentira pour Horace qui deviendra une force de libération et d'accomplissement de soi. Ainsi, la comédie doit-elle seulement faire rire le lecteur-spectateur ? Tous d'abord, nous allons montrer que la comédie sert à divertir, puis dans un second temps, nous allons vous prouver qu'elle sert également à faire réfléchir sur la société du XVIIe siècle, grâce à l'étude de l'Ecole des femmes.  I/ La comédie permet de divertir                La comédie a pour fonction principale de faire rire le lecteur-spectateur, afin de « plaire «. L'utilisation de plusieurs procédés comiques permet de maintenir l'attention de celui-ci, tout en le divertissant. A.                 La comédie agit comme une farce qui exploite les différents types de comiques. En effet, on le voit dans la scène 4 de l'Acte 4 del'Ecole des Femmes, où Alain et Georgette, les deux servants insultent sans cesse Arnolphe, « Vous êtes un sot «, « Vous êtes un nigaud «, « Vous êtes un fripon «, « Vous êtes un benêt, un impudent «. Cette accumulation d'insultes permet de me...

« supplémentaire.

Le public peut donc rire de la situation et s’accroche plus facilement à l’intrigue de la pièce pour découvrir comment le quiproquo va se briser. C.

La comédie s’inspire de la commedia dell’arte grâce à la mise en place de personnages propres à ce genre théâtral italien.

En effet, le lecteur-spectateur connait dès la scène d’exposition, le portrait physique et moral d’Arnolphe.

Ce dernier est présenté comme quelqu’un de riche, âgé, sûr de soi, et désirant d’avoir une jeune épouse sotte et fidèle, comme le montre les répliques « je veux suivre ma mode.

Je me vois riche assez...

», « Je la fis élever selon ma politique », « C’est à dire ordonnant quels soins on emploierait ».

L’emploi du pronom « je » montre bien son autorité, sa détermination à vouloir se marier sans être cocu par la suite.

Les antithèses présentes à la fin des vers 104 et 105 montrent qu’il est possessif, jaloux et qu’il manque de lucidité.

Arnolphe est ainsi l’image type du barbon dans la comédie, c’est à dire un vieillard riche et ridicule.

Ce type de personnage est naît dans la commedia dell’arte.

Ce genre théâtral comique a connu un franc succès au delà des frontières de l’Italie depuis le XVIe siècle.

L’intrusion de ce type de personnage dans une comédie permet donc d’accentuer son effet comique et donc de participer au divertissement du lecteur et du spectateur. Tous ces procédés comiques présents dans la comédie semblent montrer que c’est avant tout un genre théâtral de divertissement.

Cependant la comédie a un autre but. II/ La comédie a pour autre fonction de faire réfléchir En effet, la comédie, comme celle de l’Ecole des Femmes de Molière, sert aussi à instruire le lecteur-spectateur grâce à la présence d’une morale afin de divulguer une réflexion sur la société du XVIIe siècle. A.

Le dénouement présent dans une comédie introduit une dimension morale à l’intérieur de la pièce .

En effet, dans l’Acte V scène 9, après la révélation de la véritable identité d’Agnès, Chrysalde dit à Arnolphe que « Si n’être point cocu vous semble un si grand bien, ne vous point marier en est le vrai moyen ».

Ces deux vers montrent en fait qu’Arnolphe, trop soucieux d’être cocu, a transformé l’idée d’un mariage avec Agnès comme un véritable emprisonnement éternel.

La jeune fille s’est donc tournée vers le « vrai amour », contre l’avis d’Arnolphe.

Le dénouement semble heureux pour Agnès, qui repart émancipée, aux bras de celui qu’elle aime, et met donc fin à l’intrigue, et règle le sort des personnages.

Arnolphe reste seul, et n’a que ce qu’il mérite.

Son pouvoir, sa puissance tombe, car il s’en va sans dire un mot, perdant de son combat contre l’amour passionné du jeune couple.

L’enfermement et la mauvaise éducation des jeunes filles jusqu’à leurs mariages ne sont donc pas des solutions contre l’infidélité dans un couple au XVIIe siècle. B .

Molière met en place une satire sociale en caricaturant des personnages réalistes de la société du XVIIe siècle.

Par exemple, à l’acte 1 scène 2, Alain et Georgette, le valet d’Arnolphe et la servante d’Agnès, discutent sur celui qui va ouvrir à Arnolphe.

La réplique menaçante d’Arnolphe, « Quiconque de vous deux n’ouvrira pas la porte n’aura point à manger de plus de quatre jours » leurs fait changer de décision.

Ils en ont peur, et veulent à tout pris lui. »

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