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Comment comprendre l'expression : « faire son possible » ?

Publié le 17/01/2004

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A contrario, si je prends l'énoncé « Matthieu nage dans la Tamise », de toute évidence « nager dans la Tamise » n'est pas compris dans l'essence de Matthieu. Je rajoute quelque chose au concept de Matthieu, quelque chose d'extérieure. Dans le premier cas, l'énoncé est analytique, dans le deuxième il est synthétique. Leibniz, en disant que toute vérité est un jugement analytique va ainsi proposer une philosophie à peine croyable. Un jugement analytique consiste à attribuer à un sujet, comme nous l'avons vu, un attribut déjà compris dans ce sujet. De même, par exemple que lorsque je dis « Dieu est Un ». Je ne fais qu'attribuer à Dieu (le sujet) quelque chose (l'attribut Un) qui est déjà compris dans son essence: je me répète. Mais, puisque Leibniz nous dit que toute vérité est analytique, lorsque j'énonce « Matthieu nage dans la Tamise », cela doit aussi être compris sous la forme d'un jugement analytique. Qu'est ce que cela signifie? Eh bien que « nage dans la tamise » est compris dans l'essence de Matthieu de même que « avoir trois angles dont la somme est égale à 180° » est compris dans l'essence de triangle.

« puisque précisément son essence ne nous est révélée qu'à sa mort, une fois qu'elle est figée.

La liberté est ainsisauvegardée. Leibniz: La programmation des essences particulières II. Leibniz va partir d'une idée folle: toute vérité est analytique, ce qu'on ne peutconsidérer sans grand enthousiasme tant que l'on na pas saisit ce que celaimplique.

Pour mieux comprendre, faisons un léger anachronisme et rappelons-nous la distinction qu'opère Kant entre jugement analytique et jugement synthétique .

Si je dis: « La somme des angles d'un triangle est égale à 180° » je ne dis pas grand chose.

Pourquoi? Parce que cela est déjà compris dans l'essence du triangle, je n'ajoute rien.

En effet, si je prend le concept detriangle, que je l'étudie en lui-même, je trouve le fait que la somme de sesangles est égale à 180°.

Cette caractéristique fait partie de l'essence mêmedu triangle.

A contrario , si je prends l'énoncé « Matthieu nage dans la Tamise », de toute évidence « nager dans la Tamise » n'est pas compris dans l'essence de Matthieu.

Je rajoute quelque chose au concept deMatthieu, quelque chose d'extérieure.

Dans le premier cas, l'énoncé estanalytique , dans le deuxième il est synthétique . Leibniz, en disant que toute vérité est un jugement analytique va ainsiproposer une philosophie à peine croyable.

Un jugement analytique consiste àattribuer à un sujet, comme nous l'avons vu, un attribut déjà compris dans cesujet.

De même, par exemple que lorsque je dis « Dieu est Un ».

Je ne fais qu'attribuer à Dieu (le sujet) quelque chose (l'attribut Un) qui est déjàcompris dans son essence: je me répète.

Mais, puisque Leibniz nous dit quetoute vérité est analytique, lorsque j'énonce « Matthieu nage dans la Tamise », cela doit aussi être compris sous la forme d'un jugement analytique.

Qu'est ce que cela signifie? Eh bien que « nage dans la tamise » est compris dans l'essence de Matthieu de même que « avoir trois angles dont la somme est égale à 180° » est compris dans l'essence de triangle.

Prenons un autre exemple: si je prend l'énoncé « César traverse le Rubicon », le fait de traverser le Rubicon est compris dans l'essence même de César.

Dans l'essence individuelle de chacun est compris tout ce qu'il va traverser.

L'idée de Leibniz, c'est de penser l'essencecomme programmer à l'origine, comme contenant tout ce que l'on va traverser.

Faire son possible dans ce cas, c'estbien actualiser son programme d'origine, c'est réaliser ce que nous sommes potentiellement.

Au sein de notreessence réside une sorte de formule, de programme informatique qui contient par avance tous les états que nousallons traversé.

Mais allons plus loin. Si je dis que « traverser le Rubicon » était compris dans l'essence de César, je dis quelque chose qui est lourd de conséquences.

Imaginons-nous en ce matin où César est devant le Rubicon avec ses troupes.

Son visage estgrave, il réfléchit, le regard perdu dans l'horizon.

Il a certain nombre de raison qui vont le pousser à traverser leRubicon, des causes qui sont multiples nous nous en doutons: on ne prend pas une telle décision à la légère.

Dans sa tête César a certaines raison de traverser ce fleuve, par exemple, vouloir fonder un empire, tester la résolutionde ses hommes (me suivront-ils dans la traversée d'un fleuve si froid?) etc...

Mais ces causes qui le pousse àtraverser le Rubicon ont elles mêmes une cause: César veut traverser le Rubicon parce qu'il veut un empire, il veutun empire parce qu'il a de grandes ambitions et un amour du pouvoir, il aime le pouvoir parce qu'étant enfant (il n'ya rien d'historique là dedans, nous nous contentons d'imaginer) on ne le respectait pas, on ne le respectait pasparce que....

On la compris, on peut remonter une chaîne de causes et d'effets qui est infinie.

De telles sorte que, si« Traverser le Rubicon » était compris dans l'essence de César, il en est de même pour toutes les causes qui l'ont poussé à le faire.

Comme par exemple un certain état du monde à ce moment (ce qui implique le déplacement dechaque personne, chaque soldat, etc..), le climat (avec la somme d'événement physique que cela implique...),l'occasion qui se présente, et de cause en cause, c'est le monde entier qui se retrouve impliqué par cette traverséedu Rubicon.

Or, ce monde entier doit donc lui aussi être compris dans l'essence de César. Faire son possible pour Leibniz, c'est donc réaliser ce qui est compris dans notre essence, une essence qui contientni plus ni moins que la totalité du monde.

Chaque essence exprime le monde, mais toujours d'un certain point de vue.

Imaginons une salle ou rayonne des lumières au plafond.

Chaque ampoule éclaire une certaine partie de la pièceun peu plus clairement que les autres selon son emplacement.

Cette ampoule, par exemple, au fond et à droite de lapièce éclaire bien toute la salle, mais il va de soi que la partie qu'elle éclaire le mieux, le plus clairement etdistinctement, c'est celle juste en dessous d'elle.

Eh bien il en va de même pour notre essence.

Elle exprime lemonde dans sa totalité mais d'un certain point de vue.

Chaque essence est un point de vue sur le monde, la mienne,la votre celle de César, un peu comme une ville est envisagée selon l'endroit d'où on se place. Faire son possible, c'est donc réaliser notre « programme initial ».

Mais ce programme n'est pas nécessaire, et c'est bien ainsi que Leibniz compte sauver la liberté des individus.

Si je dis « ce cercle est circulaire », je ne fais qu'énoncer quelque chose qui est compris nécessairement dans le concept de cercle: ce qui est nécessaire, c'est ce qu'on ne peut penser autrement, le cercle ne peut pas ne pas être circulaire (on imagine difficilement une cerclecarré!).

A l'inverse, on peut tou à fait imaginer un monde où César ne franchit pas le Rubicon, c'est un mondepossible mais que Dieu n'a pas réaliser parce qu'il était moins parfait que celui où nous vivons selon lui.

Je fais mon. »

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