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Qu'est-ce qu'être raisonnable ?

Publié le 16/02/2004

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Comment se conduire raisonnablement si la seule question philosophique vraiment sérieuse est le suicide (cf. Camus, Le Mythe de Sisyphe) ? si rien n'a de sens, si nous devons, tels Sisyphe, inlassablement tout recommencer à chaque réveil ?L'homme est tenté, alors, de se conduire déraisonnablement, parfois même à son insu depuis que la psychanalyse a établi que «le moi n'est pas maître chez lui « (Freud). Chacun de nous est en perpétuel devenir. Se conduire raisonnablement, c'est donc vouloir accorder son désir et sa raison, autant que faire se peut.Il faut vouloir la conduite raisonnable, c'est-à-dire morale, puisque c'est la seule façon de montrer mon humanité (cf. Kant). Ma volonté n'est libre que si elle est raisonnable et veut l'universel. En se conduisant raisonnablement, l'homme accomplit sa nature humaine : « Tu dois, tu peux «.

•    Raison vient du latin ratio : calcul, compte, plan, raison. •    La raison se définit comme un ensemble de principes normatifs : les principes logiques d'identité, de non-contradiction et de tiers exclu ; le principe de raison suffisante, de finalité, de déterminisme. •    Le sujet interroge sur l'identité possible (ou non) entre rationnel et raisonnable. •    La raison nous aide à juger mais aussi à agir. L'action humaine doit être adaptée à la vie en société. •    La raison doit nous conduire au bonheur.

« La morale de Descartes est composée de deux parties distinctes et en mêmetemps intrinsèquement liées.

La première, et la plus ancienne, est la moralepar provision, énoncée dès 1637.

Elle répond essentiellement aux besoinsimmédiats d'une règle pour l'action.

La seconde partie consiste en un Traitédes Passions, dernière œuvre de Descartes, publiée en 1649.

C'estessentiellement à la première que les lignes suivantes sont consacrées.

Mêmesi le Traité des Passions est certainement plus complet, il apparaît pour lelecteur moderne aussi dépassé que les traités de physique antique.

Descartesy tente en effet une synthèse entre la psychologie et l'anatomie, et élaboredes théories sur les affections de l'âme qui ont aujourd'hui perdu toutevalidité. Principes de la morale par provision Dans le Discours de la méthode, Descartes précise que si, bien entendu, c'estseulement par la connaissance parfaite qu'il est possible d'orientercorrectement sa volonté dans l'action, il y a quelque difficulté à pouvoirappliquer pareil précepte dans l'urgence de la décision pratique.

AussiDescartes propose-t-il un ensemble de règles, qu'il dit avoir découvertes dès1618, et qui permettent d'agir : c'est la morale par provision, c'est-à-direprovisoire, dans l'attente de recherches plus complètes.Maximes de la morale par provision La morale par provision s'élabore sous forme de maximes.

Ces maximes sont au nombre de trois et apparaissent dansla troisième partie du Discours de la méthode. Maxime du conformisme social La première maxime consiste en premier lieu à respecter tout à la fois les « lois et coutumes » du pays où l'on vit, etde se conformer également à la religion « en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance ».

Il n'estpas évident de savoir s'il convient de se conformer à la religion par conformisme social ou parce que la religion enquestion, catholique, est considérée comme la bonne.

Ce point reste obscur puisque l'on ne peut prouver la véracitéde l'existence du Dieu chrétien que par une étude métaphysique approfondie.

En deuxième lieu, la maximerecommande la modération en tout et de suivre en cela les hommes avec qui l'on vit et qui semblent « les mieuxsensés ».

Il y a là aussi une idée qui ressort du conformisme social : il convient de calquer sa conduite sur lesmeilleurs des autres et non pas de se distinguer.Maxime de la volonté constanteLa troisième maxime recommande la modération des désirs : car si l'action sur le monde est difficile et incertaine,celle sur soi reste toujours possible et ainsi il faut « toujours chercher à [se] vaincre plutôt que la fortune ».

Rienlà-dedans que de très courant au XVIe et au XVIIe siècle où la morale antique du juste milieu et de la maîtrise desdésirs connaît un sensible retour, comme on le voit chez Montaigne.Ces maximes se retrouvent dans l'œuvre définitive de Descartes sur la morale, le Traité des Passions.

Sans abordercette œuvre qui développe une connaissance de l'homme pour pouvoir prouver en droit ces maximes, on ne peutque souligner combien cette morale, si elle permet de parvenir au bonheur dans la vie quotidienne, est loin despréoccupations religieuses alors que l'Église fournit sur tous les points abordés des préceptes de vie.

Même siDescartes se pense comme un défenseur de la religion, l'on retrouve dans cette élaboration personnelle de la moralele principe qui gouverne la métaphysique.

Au départ se trouve l'individu, seul socle de la connaissance et de l'action,certitude première que ne peuvent remplacer des règles toutes extérieures comme le sont celles de l'Église. Vivre en accord avec les autres, vivre en accord avec sa conscience, vivre en accord avec le monde : voilà unepremière définition de la conduite raisonnable, une définition centrée sur un sujet tout-puissant grâce à la bonneutilisation de la raison, donnée également à tous les hommes.Cette définition rappelle la définition stoïcienne de la sagesse qui consiste à ne vouloir que ce qui dépend de moi etrien d'autre ; l'accord avec la nature – l'homme étant un microcosme dans le macrocosme –, pour le reste, estgarant de mon bonheur.

Se conduire raisonnablement, c'est se résigner à suivre les lois rationnelles de la nature.Tout ce qui est rationnel devient de ce fait raisonnable. [III.

La raison réalise notre liberté] Les stoïciens et Descartes ont bien montré que l'homme qui se conduit raisonnablement est en même temps celui quipense rationnellement.

En ce sens, la morale cartésienne est une science (cf ci-dessus la métaphore de l'arbre).Seul, alors, le sage, à la fois raisonnable et rationnel, réalise pleinement sa nature humaine.Mais qu'en est-il de nous ? Sommes-nous moins hommes parce que déraisonnables ?Nous avons vu que l'homme est raison mais qu'il est tout autant désir.

Qui dit désir, dit manque, puisqu'on ne désireque ce que l'on ne possède pas.

L'homme est ainsi condamné à l'insatisfaction, une insatisfaction essentielle, une. »

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