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COMMENT UNE HABITUDE PEUT ÊTRE MORALE ?

Publié le 27/02/2008

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morale
La vertu comme habitude de la liberté Cela nous amène à comprendre ce que veut dire Kant lorsqu'il définit la vertu comme « une disposition habituelle de la liberté à vouloir le bien ». Cet énoncé ne paraît contenir une contradiction interne et une contradiction avec la doctrine de l'Ethique à Nicomaque que si l'on n'a pas d'abord bien entendu celle-là. La contradiction interne proviendrait du choc entre les idées d'habitude et de liberté. L'habitude est une propriété psychologique des êtres vivants ; au contraire la liberté est extrapsychologique ; elle est, selon le vocabulaire de Kant même, nouménale, étrangère à l'univers des phénomènes et par conséquent étrangère au domaine de la psychologie pour laquelle les représentations se succèdent dans le temps selon un ordre déterminé. En outre l'habitude est un automatisme et le concept de liberté contient la négation de l'idée d'automatisme. La contradiction entre les deux théories proviendrait de ceci qu'Aristote aurait fait de la vertu une conduite dans la nature tandis que Kant coupe entre les deux. Mais tout cela témoigne d'une certaine incompréhension. Il n'y a pas contradiction chez Kant ; encore moins entre l'Éthique à Nicomaque et La Doctrine de la vertu ou plutôt la seconde nie la première comme le fruit est la négation de la fleur. Pour Aristote la vertu n'est pas dans la nature mais est la négation de l'excès et du défaut qui tous deux s'y trouvent. Elle s'oppose donc à la nature et cela constitue un problème qu'Aristote ne voit pas et que Kant résout : comment l'automatisme des conduites (l'habitude) peut-il être réglé par quelque chose qui est l'antithèse des impulsions de la spontanéité ?

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