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Comment penser l'histoire ?

Publié le 18/08/2005

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histoire
Et peut-être faut-il qu'on écrive l'histoire pour que l'homme s'en saisisse avec cette conscience historique qui engendre l'histoire universelle. C'est l'avis de HEGEL dans La Raison dans l'Histoire. La naissance de la critique historique au 17e siècle mit fin à la conception théologique du texte, émancipant la discipline historique. Du coup c'est à l'historien de produire les normes de vérité de la connaissance historique. Dès lors le problème est: comment construire une histoire objective qui retrace avec fidélité l'ensemble du passé? En dehors du champ de l'histoire le positivisme c'est le nom donné par Auguste COMTE (philosophe français, 19e) à son système philosophique. COMTE analyse les états successifs de la connaissance humaine, dont l'état positif ou scientifique est le plus haut stade, où la connaissance ne se préoccupe ni de l'origine, ni du but du cours des choses. Le savant observe des faits, et des relations invariables observées entre les faits, il dégage des lois effectives, vérifiées par l'expérience. Il s'agit d'un renoncement à la métaphysique (conçue comme inférieure) et à l'absolu, au profit d'une connaissance relative à notre condition, mais précise et certaine, et qui permet d'agir sur la nature.Le projet d'une objectivité totale de l'histoire connut son apogée au 19e siècle avec le positivisme historique, dont le père fondateur Léopold Von Ranke assignait pour but au travail de l'historien de décrire le passé "tel qu'il était vraiment advenu".
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« 1) La naissance de la critique historique: Avec le Traité théologico-politique(1671) SPINOZA (philosophe hollandais) montre que l'Ecriture sainte appelleune interprétation non littérale (cf.

les miracles) et même une critique, étantdonné que La Bible est elle-même le produit de circonstances historiques.

Lelivre qui donnait sens à l'histoire tombe lui-même dans le cours de l'histoire.

Ala même époque, les Bénédictins (MABILLON, Diplomatique) développent destechniques permettant de dater, d'authentifier ou d'invalider tout documentécrit légué par la tradition.

L'écriture ne fait plus autorité, elle ne donne plusla vérité sur l'histoire. 2) La Révolution de 1789: Outre-Rhin, la Révolution française a été l'objetd'une lecture philosophique et religieuse: on a cru y voir la réalisation duRoyaume de Dieu sur la terre.

Naît alors l'idée que de lui-même, par le jeu desactions humaines, le cours de l'histoire pouvait aboutir à cette réconciliationde l'homme avec lui-même que constituerait le royaume de la liberté. Se détachant de l'Ecriture sainte, les philosophes de l'histoire eurent l'idéed'introjecter le point de vue de Dieu - qui dans la théologie n'est qu'unspectateur placé au-dessus des choses humaines - dans le mouvement mêmede l'histoire.

L'histoire divinisée devient alors le lieu de manifestation du vrai.C'est cette théologie laïcisée qu'on appelle philosophie de l'histoire. Dès lors le problème philosophique que pose l'histoire c'est de savoir si elle, a un sens.L'histoire n'est-elle que confusion, désordre et violence, ne pouvant donner lieu qu'à "un récitconfus, plein de bruit et de fureur, raconté par un idiot" comme le dit SHAKESPEARE dans Mac Beth, ou bien a-t-elle véritablement un sens, c'est-à-dire à la fois une DIRECTION et une SIGNIFICATION? Si l'histoire estorientée vers un but, une finalité, d'où vient ce sens? Est-il immanent au processus de succession des événementsou est-il donné par l'historien lorsqu'il les relate dans son discours? I) Les philosophies de l'histoire. A) Le sens de l'Histoire L'âge d'or des philosophies de l'histoire, on vient de le voir, c'est la fin du XVIIIe et le débutdu XIXe siècles.

Toute philosophie de l'histoire est une tentative de donner un sens àl'histoire, c'est-à-dire (en jouant sur les 2 acceptions du terme) de lui donner unesignification en lui attribuant une direction déterminée.

Quelle est cette direction? Onpourrait, dit KANT dans Le Conflit des Facultés, concevoir que l'histoire est en perpétuellerégression (cf.

ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les Fondements de l'Inégalité parmi leshommes), ou en stagnation (cf.

VOLTAIRE), ou enfin en incessante progression.

Rien nepermet de trancher la question, ni empiriquement ni rationnellement, si ce n'est estimeKANT, l'existence d'un événement récent qui prouve qu'il y a "une tendance morale dans,l'humanité"; cet événement est non la Révolution française en tant que telle, mais le regardde l'Europe sur cette révolution: l'enthousiasme universel et désintéressé suscité par le droitd'un peuple à disposer de soi.

La tentative (infructueuse en apparence) d'une nation de sedonner une Constitution légitime ne pourra être oubliée, et les choses ne seront jamaiscomme avant.

Dès lors il semble possible de conclure que l'histoire progresse.

Quel est sonbut? On peut formuler de façons différentes le terme vers lequel l'histoire se dirige.

On peutdire comme le voulait la théologie que l'humanité sortira du cycle de la violence et del'ignorance cour réaliser le Royaume de Dieu sur terre.

On peut dire (cf.

KANT) qu'il s'agit dese donner une Constitution conforme a la justice, aussi bien sur le plan interne, qu'externe(Société des nations), une telle Constitution n'étant juste que parce qu'elle donne à l'hommele plus grand degré de liberté, on peut également dire que l'histoire est "l'histoire desprogrés de la liberté" (HEGEL). La paix, la justice, le droit, la liberté, la raison...

Au vu des guerres, de la souffrance, de la misère, on est tenté dedire: que d'optimisme naïf! B) La violence et le mal ou les moteurs de l'Histoire: Mais c'est là que les philosophes de l'histoire font preuve de génie, c'est précisément la violence, le négatif, quiconstitue le moyen d'atteindre cette fin, elle est "l'accoucheuse de toute nouvelle société" (MARX).

Ainsi pourrendre possible une paix durable, la guerre est nécessaire: elle sollicite l'ingéniosité humaine, développe les relationsinternationales, et sans elle, l'humanité "végéterait" (KANT).

la théorie de « la ruse de la raison » de HEGEL tente demontrer que les individus qui font l'histoire (les "grands hommes") sont nécessairement sacrifiés, et que ceux-cicroyant atteindre des buts qui leur sont propres (cf.

Napoléon et son "ambition"), réalisent en fait les fins de laRaison universelle (ébranler l'ordre monarchique féodal dans toute l'Europe).

Il faut bien que des fleurs innocentes. »

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