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Commentaire chapitre 1 candide

Publié le 21/03/2011

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Symbole des lumières, chef de file du parti philosophe, Voltaire naquit le 21 novembre 1694 à Paris ou il meurt le 30 mai 1778. Cet écrivain, philosophe a marqué le XVIIIe siècle et occupe une place particulière dans la mémoire collective des Français. Il inaugure en effet la figure de l’intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser. En 1759, l’œuvre Candide fut publiée, c’est un des plus grands succès littéraires français. Nous étudierons ici le chapitre premier de ce roman.

Nous nous demanderons alors comment Voltaire fait il passer ses idées à travers un conte philosophique.

Il est donc intéressant de s’attacher, dans un premier temps, à l’étude des différents personnages. Nous aborderons ensuite les caractéristiques du conte et nous finirons par l’analyse des effets de décalages.

      Dans ce début de chapitre I de Candide, Voltaire donne l'image du meilleur des mondes possibles, avec des préjugés sur l'innocence, et plein d'illusions sur la réalité. C'est l'incipit du conte, et il a pour fonction de présenter les personnages, le contexte, la situation initiale. Cela se fait par petits paragraphes successifs, correspondant à peu près chacun à un personnage présenté selon l’ordre d’entrée en scène.                   Tout d'abord, Candide est un élément important du premier paragraphe. Le narrateur constitue une relation entre son apparence et son caractère: « esprit simple », « sa physionomie annonçant son caractère ». Candide est un personnage naïf, incapable de décider, il n’est pas maître de son destin. Toutefois, il n’est pas ignorant: « il avait le jugement assez droit ». Cela laisse une attente d'évolution, et montre qu'il est capable d'éducation et de progrès. C'est un personnage central plus que principal. La présentation du baron se fait par plusieurs temps; des phrases brèves font le tour de toute sa fortune. Son pouvoir est mis en relief: « un des plus puissants » avec des marques de richesse: « tapisserie », « grand aumônier » : cette apparence de richesse fait de lui un personnage important.                                                                               La baronne est évoquée en premier lieu par sa masse; elle apparaît comme l'image traditionnelle d'une maîtresse de maison. Ensuite, Cunégonde est exposée par trois adjectifs: « fraîche, grasse, appétissante »: elles représente le désir.                                                                                                   Le fils du baron est décrit très brièvement: « en tout digne de son père »; il n'a pas de caractère. Enfin Pangloss est décrit en dernier, il est assimilé à un « oracle ». Il est le professeur de « métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie » et le précepteur de Candide et de Cunégonde. La présentation de ce texte se rapproche donc beaucoup à celle du conte.       La description du lieu en fait un monde, un endroit merveilleux et coupé du monde et de la réalité. On retrouve la formule traditionnelle: « il y'avait », les personnages sont mis en scène dans un lieu imprécis: « en Westphalie », qui est un pays peu connu, le nom de château: « Thunder-ten-tronckh » a des sonorités brutales relevant de l'imagination; de même, l'époque est inactuelle. On se situe donc dans un monde qui semble lointain, voire imaginaire: le monde d'un conte.  On retrouve également les personnages et le milieu traditionnels: le contexte aristocratique, « le château », ainsi que le pouvoir, les richesses. Tout est sous le signe de la richesse et de la beauté, les termes employés sont valorisants et élogieux. Ainsi on trouve beaucoup de superlatifs: « le plus beau ». Le lecteur est donc entraîné dans un univers merveilleux où tout va pour le mieux; mais quelques éléments déroutants le mette sur la voie d'une anormalité dans l'accord générale.       Les effets de décalage sont des indices pour le lecteur, montrant qu'il s'agit ici d'une satire. Ainsi, on note de nombreux rapprochements trompeusement logiques, comme la relation entre la puissance du baron et la présence de « portes » et de « fenêtres » à son château, de même le rapport entre la masse de la Comtesse et le respect dont elle profite. Le pouvoir et l’attention des personnages relèvent donc de l'illusion, et non d'une évidence. Il y'a un trouble dans la description, et le narrateur souligne implicitement que chez le baron tout est mensonger ex: « chiens de basse-cour » complètent « la meute », « palefreniers » sont ici « piqueurs ».Il y'a donc une confusion entre la réalité et l'apparence; on a dans un premier temps l'impression d'un noble qui a une bonne allure, alors qu'il ne s'agit que d'un petit seigneur de province. De même, le raisonnement de Pangloss est totalement décalé, pour le montrer, le narrateur lui donne la parole au discours direct. Les exemples qu'il prend reposent sur une démonstration soi-disant logique: « donc », « par conséquent »; mais en réalité elle n’admet aucune méthode : la conclusion qu'il formule est donc totalement refusable.          Dès le chapitre 1 de Candide, Voltaire place des indices dans le texte qui attirent l'attention du lecteur, notant l'illusion de la richesse et de connaissance dans laquelle vivent les personnages. Il n'y a aucune référence au monde extérieur, et Candide ne connaît que ce qui l'entoure; c'est un monde fermé sur lui-même, basé sur des valeurs fausses.

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